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Il fallait être sérieux. La responsabilité qu’ils endossaient le leur commandait, aussi bien que la gravité des circonstances. Dans une rencontre, surtout entre gens du monde, il faut respecter les formes. Il serait bon… il conviendrait… vous comprenez… la froideur…

— N’ayez pas peur, mon petit, répondit Boumol, ça me connaît.

Le laquais, redescendant, les priait d’entrer. Ils gravirent un large escalier où des consoles surmontées de marbres sculptés marquaient les gradins, se détachant en contours d’une blancheur éclatante sur les tentures sombres. Au bas, une torchère envoyait les scintillements de ses pendeloques en verre de Bohême.

Boumol fut ébloui.

— Chouette papa ! dit-il avec un geste familier.

Debout dans son cabinet de travail, le vicomte de Valterre attendait. Il salua courtoisement les deux envoyés, et dit au gommeux :

— Bonjour, Levrault ; comment allez-vous ?

— Très bien, monsieur, je vous remercie, répondit gravement le jeune homme, se préparant à débiter le petit discours qu’il avait composé mentalement.

Valterre les invita à s’asseoir :

— Nous venons, dit délibérément Boumol, pour la petite affaire du prince Ko-Ko et d’Estourbiac…