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restaurant, je ne vous dis que ça… et puis on est très bien dans le bois.

Les deux témoins se rendirent chez Valterre. Le journaliste demeura au restaurant Ledoyen pour les attendre et dîner ensuite avec eux.

Le vicomte de Valterre habitait un hôtel dans la rue de Berry. Cela n’était pas très grand, mais tout était organisé avec une merveilleuse entente du confortable. Des richesses artistiques, des bibelots garnissaient les murs, couvrant de riches tentures de vieux Beauvais et des Gobelins.

Tandis que Levrault, sévèrement boutonné, raide dans son col, très correct, traversait la petite cour d’un pas automatique, Boumol manifestait à haute voix son admiration. C’était du dernier chic. Ce vicomte avait très bon goût.

Un laquais solennel, en culotte et en habit galonné, vint présenter aux jeunes gens un plateau d’argent. Levrault déposa sa carte. Boumol n’en avait pas. Voyant que le domestique attendait, il lui dit avec désinvolture :

— Annoncez aussi M. Boumol… Il saura ce que c’est.

Le laquais s’éloigna, dissimulant un sourire.

— Par exemple, remarqua Boumol, les larbins, ce n’est pas mon rêve.

Levrault, très humilié de l’attitude de son compagnon, jugea utile de lui faire sentir que son sans-gêne était déplacé. Il plaça un petit speech :