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En se retournant pour sortir, ils se trouvèrent face à face avec Estourbiac qui donnait le bras à Cora. Elle rôdait là depuis le matin savourant sa vengeance, espérant que son ancien amant viendrait et qu’elle jouirait de sa confusion. Estourbiac se serait bien passé de cette entrevue, mais Cora avait posé cette dernière condition avant de tenir sa parole et, il était venu, très ennuyé, comptant que le prince, connaissant l’article, ne paraîtrait pas ce jour-là au Salon.

En voyant Valterre emmener Fidé, Cora se mit à rire bruyamment avec affectation, et déployant son journal, elle dit insolemment presque à haute voix :

— Voilà l’original. Voilà le coco

Le prince passait auprès d’elle. Il regarda et vit sur les lèvres du reporter un sourire. Brusquement il dégagea son bras et, sans dire un mot, bondit sur Estourbiac. Celui-ci n’eut pas le temps de se mettre en défense. Instantanément étourdi par deux violents soufflets, il roulait à terre sous le choc du Japonais.

Alors Taïko-Fidé, blême de rage, les yeux injectés de sang, se retourna. Déjà, il levait la main sur Cora, oubliant dans sa fureur son vernis de civilisation, lorsque Valterre, l’arrêtant avec peine, lui dit de sa voix grave :

— Prince !… une femme !…