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Elle juge les œuvres en deux mots, dédaigneusement, et on acquiesce par des sourires. Tout autour, les yeux sont braqués sur elle, et on dit avec admiration : C’est Dinah Samuel, du théâtre de l’Art idéal. Il faudrait au moins un veau à deux têtes pour détourner l’attention… Mais attendez moi.

Et Sosthène Poix, le visage souriant, s’approchant du groupe, serra deux ou trois mains et souhaita le bonjour à la comédienne. Elle lui répondit à peine, distraitement, et continua ses critiques. Le journaliste, ne se désarçonnant pas facilement, entama l’éloge du buste : C’était merveilleux de finesse, de ressemblance. Sûrement elle obtiendrait quelque chose. Rien qu’à voir l’affluence du public…

Très flattée, car Sosthène Poix possédait une certaine notoriété et pouvait la servir dans son journal, la comédienne se retourna vers lui :

— Avec qui êtes-vous donc ? demanda-t-elle.

— Avec deux de mes amis : le vicomte de Valterre…

— Ah ! je connais de nom…

— … Et un prince Japonais.

— Ah ! celui dont parle le Rabelais ?

— Justement. Voulez-vous que je vous le présente ?

— Très volontiers.

Sosthène Poix s’éloigna et revint avec ses amis.