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— Ingrate ! conclut Valterre. Vous ne méritez pas qu’on vous fasse un Guide.

Mais on frappait à coups redoublés à la porte de la loge. Taïko ouvrit : un bouquet de jolies femmes et une bande de jeunes gens se précipitèrent.

Il y avait Blanche Timonnier, dite la Joie n’me fait pas peur, une vieille-garde assez bien conservée, Cora, aux armes de Taïko, et Léa la Jolie-Laide. Les hommes étaient : Manieri, le peintre à la mode, celui qui envoie chaque année, au Salon, de jolies petites femmes nues, très léchées ; Otto Wiener, dont tout Paris connaît la face blême, et fredonne les valses fantastiques ; enfin Sosthène Poix, le chroniqueur.

Cora, à elle seule, faisait plus de bruit que tout le monde réuni. Pleine d’expansion, elle sautait au cou du prince, l’appelant mon Ko-Ko chéri et lui donnant des noms d’oiseaux. Il avait beau la repousser, la prier de se tenir tranquille, Cora revenait encore, l’embrassant, l’enlaçant d’étreintes passionnées dont il se dégageait difficilement.

Sosthène Poix rougit légèrement en retrouvant Juliette et se sauva par un trait d’audace, en l’embrassant sur les deux joues. Cora recommença son bavardage, zézayant ainsi qu’un bébé, débitant des mots comme un moulin à paroles.

— Pourquoi arrives-tu si tard, mon Ko-Ko, dit-