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CYBÈLE

abondante ramure de grenadier grimpait le long du mur et venait entourer certaine petite fenêtre qui s’ouvrait et encadrait délicieusement la figure rieuse de l’enfant lorsque Marius, s’échappant entre deux rédactions, faisait entendre sa voix dans le jardin. Alors parfois la fillette, penchant au dehors son frêle corsage, étendait le bras pour cueillir une des belles fleurs rouges qui tombait de sa main en signe d’adieu quand Marius s’en allait. Le jeune homme l’attrapait au vol et retournait en courant reprendre son travail.

Il y avait aussi en ce moment quelque chose d’inusité dans cette chambrette une opulente corbeille de mariée avait été apportée, des bijoux reluisaient dans des écrins ouverts, et une vaporeuse blancheur éclairait l’ombre du paisible réduit, sous la forme d’une magnifique robe de noces soigneusement déposée sur le velours bleu des chaises adossées au mur.

Nous connaissons déjà les personnages de la petite ville des Martigues auxquels nous avons affaire au début de cette histoire, et qui reparaîtront plus tard quand le moment sera venu. Nous commettrions pourtant un regrettable oubli si nous ne mentionnions aussi à sa modeste place un autre fidèle ami de notre héros : une excellente bête qui répondait au nom de Houzard, un brave épagneul