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CYBÈLE

âgés et les plus murs, parce qu’ils arrivent tout dotés de l’expérience et de l’hérédité d’un plus long passé de civilisation humaine.

— En attendant, conclut le pauvre terrien, je vais me trouver ici autant dépaysé que pourrait l’être le patriarche Enoch s’il redescendait sur la terre après l’avoir quittée jadis à peu près de la même façon que votre serviteur qui ne va vraiment pas savoir quoi devenir dans votre Cybèle.

— Vous y avez déjà de solides amis, mon cher Marius, qui se chargent de vous acclimater dans votre nouvelle patrie, répondit Namo, tandis que les trois hommes se levaient de table et regagnaient la dunette du navire où l’on respirait une douce brise rafraîchissante. La nuit était venue et laissait voir un ciel tout scintillant d’étoiles.

— Regardez maintenant là-haut, dit Alcor, vous y reconnaissez-vous ?

Marius obéit et parcourut quelques instants du regard ce ciel tout nouveau pour lui où aucune figure ne rappelait au premier moment les constellations qui lui étaient familières. Ici la théorie d’Alcor paraissait être en défaut puisque ce ciel n’était plus celui de la terre et constituait une dissemblance frappante ; mais n’était-il pas admissible qu’à de telles distances sidérales, le milieu cosmique de cette seconde terre ne s’en trouvait aucu-