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CYBÈLE

sûres, des croquis exacts du pays des Privolves, car une si bonne occasion ne se représentera pas de si tôt. Si cependant c’était une excuse pour lui, nous nous rappellerions que d’autres voyageurs autrement savants pourtant que Marius, comme étaient le fameux Barbicane, le président du Gun-Club américain et ses deux amis que l’audacieux Jules Verne envoya visiter la lune en boulet de canon, ont été aussi inattentifs, et ne nous en ont guère appris davantage, lorsque leur retour parmi nous produisit dans toute la planète une émotion et un intérêt qui durent encore. Faudra-t-il donc, pour que nous connaissions une bonne fois d’une manière certaine notre satellite en entier, que nous attendions le moment critique où, selon les calculs des astronomes, la lune raccourcissant toujours la distance qui la sépare de nous, en arrivera au moment fatal où elle finira par nous tomber sur la tête ?

En tout cas, ce n’est pas le pauvre Marius qui nous instruira plus amplement sur cet intéressant sujet, en admettant qu’il nous revienne quelque jour, chose que nous ignorons encore, car il se voit emporté maintenant avec redoublement de vitesse loin de ce pays lunaire si inaccessible. Il n’y avait pas apparence non plus qu’il réussit davantage à rencontrer et à aborder quelqu’une des autres pla-