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CYBÈLE

L’orchestre venait de reprendre ses joyeux accords qui s’affaiblissaient maintenant à mesure que les amoureux s’avançaient dans l’ombre des allées du jardin.

Tiens, regarde là-haut. Dans ce ciel étoilé se dessine presque au dessus de notre tête un diadème scintillant où grille d’un éclat particulier la belle Gemma. Gemma est un soleil comme le nôtre, et qui éclaire et réchauffe une terre toute semblable à celle-ci, où vit cette Junie, image trompeuse de ma Jeanne adorée. Mais Gemma possède un terrible et mystérieux pouvoir. Elle attire à elle les imprudents qui lui abandonnent trop longtemps leurs regards. Détournes-en ta vue, ma bien-aimée !

Et de peur que sa Jeanne ne comprît pas assez vite le danger, Marius, éperdu d’amour, attirait à lui cette tête si chère et déposait sur les yeux déjà humides de l’enfant tout émue, de longs baisers altérés qui n’étaient que le premier pas d’un nouveau voyage céleste aussi lointain et beaucoup plus heureux que celui dont il revenait.