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CYBÈLE

Junie étaient achevés. Ce n’était pas la perspective du bouleversement redouté qui devait empêcher une union dont l’avenir se continuerait assurément au-delà de l’état actuel des choses. L’Espérance n’était-elle pas pour les amoureux une autre arche de salut qui tiendrait tout ce que promettait son nom de bon augure ?


L’heure allait sonner. Les noces se célébraient enfin pas plus tard que le lendemain. Les intimes de la famille étaient conviés et le temple attendait la venue des futurs époux. Dans la maison, tout prenait un air de rajeunissement sous la vigilante direction de la vaillante Mirta qui ne se donnait plus un seul instant de repos. Cam, l’heureux fiancé de Junie, venait d’arriver tout rayonnant de bonheur. C’était sa dernière visite de soupirant à celle que demain il nommerait sa femme. Et le pauvre Marius, témoin délaissé de cette fête de famille, se revoyait par la pensée auprès de sa Jeanne et au milieu de préparatifs tout semblables dans sa demeure des Martigues. Ah ! non, certes, il ne supporterait pas la vue amère d’une telle dérision de son propre bonheur évanoui. Cette fois, son parti était bien pris, un parti irrévocable. Il irait occuper une place parmi les découragés de la vie actuelle qui ont demandé à un sommeil séculaire