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CYBÈLE

les partisans de ce dernier genre de sauvetage étaient en petit nombre. Pour tant que les progrès de la science eussent perfectionné ces appareils et les eussent pourvus de tous les moyens propres à y permettre un assez long séjour ; bien qu’on pût fabriquer sur place un air parfaitement respirable, ce mariage d’azote et d’oxygène, même additionné de vapeur d’eau et de traces de carbone pour ressembler en tous points à l’air du dehors, était comme toutes les choses artificielles et ne valait pas le naturel ; puis n’y avait-il pas à redouter les secousses terribles qui dans un cataclysme tel que celui qu’on attendait, agiteraient les océans jusque dans leurs dernières profondeurs ? Nous avons vu que Namo et les siens avaient adopté comme presque tout le monde, le système plus pratique et plus sûr d’une fuite rapide dans les régions aériennes.

L’on s’était de plus en plus rapproché de la côte et l’on commençait à voir déjà distinctement le capricieux réseau de rubans argentés que dessinaient, sur une grande étendue de terres basses, les nombreuses branches du célèbre fleuve égyptien. De blanches cités égayaient sur le rivage et vers l’intérieur, le fond vert que présentait cette fertile contrée en ce moment revêtue de sa parure printanière. Des villes d’autrefois il n’était rien resté après tant de siècles de vicissitudes politiques et de changements maté-