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CYBÈLE

solument différents des races connues, et supérieurs à toutes, avaient été vus en Patagonie. Or il était naturel qu’une nouvelle aussi étrange eût trouvé de tous côtés de l’écho et surexcité partout les imaginations. Quelques esprits rebelles refusaient d’y croire, mais en ces temps de fièvre et d’appréhensions, tout semblait possible à la plupart des Cybéléens, même le fait sans précédent historique de la création d’une nouvelle race d’hommes. Pourquoi, après tout, la série qui fait commencer l’espèce humaine à des races semi-animales pour la voir se continuer en se perfectionnant degré par degré, pourquoi donc cette série ne pourrait-elle plus s’avancer encore en gravissant un nouvel échelon ?

La nouvelle cette fois positive de l’existence de ces hommes jusqu’alors inconnus, et plus réels sans doute que les Têtars et les Rabougris du capitaine, n’était donc plus une surprise pour personne. On l’attendait de jour en jour, et c’est ce qui explique l’intérêt et l’animation qui s’empara de tous les assistants quand on vit apparaître sur le tableau la succincte dépêche qui confirmait l’événement. Chacun avait son mot à dire, et c’étaient de tous côtés remarques et comparaisons à n’en plus finir.

Pour les uns il y avait-là un simple fait de sélection amené par une longue série de mariages entre sujets d’élite, ayant produit de génération en géné-