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CYBÈLE

mentionnait encore une guerre, heureuse pour les Européens, hâtons-nous de le dire, guerre principalement maritime cette fois, qui mit aux prises la Confédération européenne et l’Union américaine du nord, pays qui réunissait alors deux cents millions de Yankees toujours entreprenants et de plus en plus envahissants sur tous les points de la planète décidément trop étroite pour la convoitise humaine. De même que jadis John Bull avait fait la guerre à la Chine pour la contraindre à lui acheter son opium meurtrier, Jonathan ne prétendait-il pas imposer lui aussi par la force, ses viandes trichinées, ses aliments factices, ses boissons intoxiquées ?

Ces républicains d’Amérique étaient restés fidèles aux grands principes qui distinguaient leurs aînés et dont le premier de tous était toujours : « Gagne de l’argent, honnêtement si tu peux, mais gagne de l’argent. »

Il faut bien relater aussi que malgré les grands souvenirs de gratitude qui continuaient de faire aimer la Russie, la force même des choses créait des dissidences dangereuses, et l’on put craindre plus d’une fois que l’immense empire des Czars ne fût pour l’Europe libre une autre Macédoine conquérante d’une Grèce impuissante à lui tenir tête. Mais la même histoire apprenait que rien de pareil n’arriva, d’abord sans doute parce que la famille