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CYBÈLE

la liberté des relations internationales, la franchise absolue, la neutralité formelle de toutes les mers, et par conséquent de tous les détroits, de tous les passages qui devenaient désormais des routes sûres et soustraites aux entreprises des ennemis de la prospérité générale. C’est ainsi que le Bosphore et Suez furent à tous, et que bon gré, mal gré, on fit voler en poussière les casemates de Gibraltar, de façon que l’on vit alors ce fait inouï, cette chose sans précédent une guerre continentale tournant au préjudice de l’Angleterre qui d’ailleurs avait à se ressentir pour sa part de la défaite de l’Allemagne aux côtés de qui elle s’était mise parce qu’elle la croyait la plus forte. Il était vraiment temps pour les nations méditerranéennes de s’affranchir de la honte de voir les deux issues de leur mer intérieure gardées par les canons d’une puissance du nord. Il va sans dire qu’Albion ne manqua pas de montrer ses longues dents, mais elle dut se contenter de les avoir montrées. Le temps était décidément passé pour elle d’exploiter toujours à son profit les discordes du continent.

Mais cette dernière grande guerre européenne avait été la plus épouvantable tuerie qui jamais ensanglanta la terre. Bien digne des temps barbares dont elle marquait heureusement la fin, elle laissa un impérissable souvenir d’horreur qui ne contri-