Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/207

Cette page a été validée par deux contributeurs.
209
CYBÈLE

fléaux, jadis la terreur des populations des campagnes. Ainsi, notamment dans l’électricité qui faisait la foudre et la grêle, on avait su reconnaître une source inépuisable de vie, la rechercher au lieu de la fuir et la distribuer dans le sol où ses effluves animaient avec intensité tout ce qu’on y semait.

On comprend ce qu’une telle richesse agricole, sans parler des autres produits de l’industrie humaine, avait dû répandre partout de bien-être et de facilités d’existence aussi les sociétés de moins en moins étreintes par l’anxiété d’assurer les premiers besoins de la vie, s’étaient-elles avancées à pas de géants dans la voie du perfectionnement social dont les premiers indices se dessinaient à peine chez la jeune sœur de Cybèle. Une nation était maintenant un être supérieurement organisé et solidarisé dans tous ses membres. Les collectivités humaines étaient régies par d’autres lois plus larges, d’autres besoins plus étendus, d’autres vues d’ensemble qu’aux temps lointains du particularisme antique où la sagesse d’un Lycurgue voulait que, répudiant toute richesse, chaque citoyen bâtit de ses propres mains son humble demeure.

Les caractères organiques de l’être social, s’accentuant de plus en plus dans un développement séculaire qui rappelle les perfectionnements successifs de la vie animale, n’ont, il est vrai, jamais été