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CYBÈLE

est un État qui va à sa ruine et qui périra fatalement ; or tout est préférable à ce continuel appauvrissement par succion étrangère, même l’isolement absolu, car avant tout il faut vivre.

Cette question du commerce extérieur était un des plus grands soucis des gouvernements, question toujours complexe et difficile où il fallait sans se priver des productions étrangères nécessaires, ménager avant tout la production nationale, et ne plus suivre les errements de ces économistes du libre échange qui additionnaient ensemble, importations toujours croissantes et exportations toujours en baisse proportionnelle, et qui célébraient, comme une preuve de prospérité, des chiffres dénonçant un trafic total grandissant de plus en plus… au bénéfice des étrangers et au détriment de la fortune du pays. Mais depuis qu’il n’y avait plus que de petits États, la difficulté de concilier ces deux sortes de besoins était beaucoup moins grave que du temps des grands empires hétérogènes. La nature même des ressources propres à un territoire restreint limitait les genres d’industrie et de produits indigènes et rejetait sur des branches différentes le commerce d’importation, chaque État agissant alors vis-à-vis des autres, avec la même logique et le même intérêt bien entendu que peut le faire dans sa maison un simple particulier qui vit selon ses ressources