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CYBÈLE

leur art de faire aboutir avant terme les questions les moins mûres et les réformes les moins préparées ; enfin la tourbe des politiciens de grands chemins qui ne visent qu’aux côtés lucratifs du maniement des affaires publiques.

— Je comprends, continuait le professeur, que nos affaires qui marchent sans bruit et nos journaux qui ne donnent à un public véritablement éclairé que les simples exposés de faits que ce public demande, paraissent monotones à qui a été accoutumé aux éclats retentissants de la tribune et du journalisme. Mais, pas plus que les brouillons politiques, les feuilles de coteries faites uniquement pour travailler et manier l’opinion à leur gré, ou pis encore, les corsaires de la plume vendant leurs services ou rançonnant la calomnie sur la gorge, ne trouveraient plus à exister parmi nous. L’éducation politique et sociale de tous est trop bien assise, pour que rien de contraire aux grands intérêts nationaux puisse essayer de prévaloir. Tout se passe ici avec droiture et avec calme. Le pouvoir n’étant plus un prix à remporter dans des luttes parlementaires, ces luttes n’existent plus. En outre, comme c’est le sort qui nomme nos députés parmi les citoyens éligibles, il se trouve que le sort fait, parmi d’honnêtes et patriotes particuliers sans ambition, de bien meilleurs choix que n’en donnaient vos scan-