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CYBÈLE

que la nature animée est autre chose qu’une cornue ou un creuset de chimiste.

Entre les sciences qui avaient si bien fait leur chemin depuis le temps de Marius, il en était une surtout qui préoccupait celui-ci à cause du bruit qu’elle soulevait en ce moment même dans le monde intellectuel de la sœur cadette de Cybèle. Nous voulons parler du magnétisme et de l’hypnotisme auxquels les enthousiastes prédisaient les plus fantastiques destinées et où déjà spirites et fakiristes voyaient l’action effective et matérielle d’âmes en peine entrant en communication avec les vivants. Le temps avait là aussi fait œuvre d’épurement, et dégagé du merveilleux où se complaisaient les imaginations, le côté réel et véritablement scientifique qui, pour avoir rejeté le surnaturel, n’en était pas moins admirable et étonnant. La connaissance plus approfondie qu’on avait acquise de la nature infiniment diffuse et pourtant toujours matérielle de l’éther, dernier tissu irréductible de la substance atomique universelle ; son aptitude à répercuter en tous sens les moindres ébranlements physiques, fût-ce même l’agitation atomique d’un cerveau en travail de pensée ; les innombrables contacts éthéréens des secrètes irradiations vitales émanant de tous les êtres, là seul était la clef de tant de phénomènes jadis incompréhensibles.

Pas plus que jamais, un homme n’avait eu sur