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CYBÈLE

siècles avec la race indigène, avait abondamment conservé le noble sang arabe et répandu un type assez semblable au type espagnol.

Au milieu de tous ces gens instruits qui avaient la connaissance du français ancien, Marius se trouva bientôt à l’aise, répondant de la meilleure grâce du monde aux questions quelquefois bizarres qui lui étaient adressées de tous côtés. La précision des renseignements qu’il donna sur l’Algérie des premiers temps de l’occupation, telle qu’il l’avait connue, et sur la France encore semblable sur la Terre à ce qu’elle fut dans Cybèle soixante siècles auparavant, émerveilla toute l’assemblée. Ses souvenirs algériens étaient assez précis pour pouvoir indiquer au juste l’emplacement même qu’avaient occupé, soit la mosquée d’Abd-er-Rabman, soit le tombeau de la Chrétienne, ou la sépulture des cinq deys, soit la statue équestre du jeune duc d’Orléans, et rectifier ainsi plus d’un point douteux qui divisait les archéologues et avait passionnément fait couler des flots d’encre et de paroles.

Une chose surtout dont on ne se lassait pas, c’était de l’entendre parler comme d’une actualité de ces vieilles questions politiques, sociales, religieuses ou littéraires que Marius avait laissé continuer de se débattre sans lui par ses contemporains de la terre. Ce Paris dont il parla longtemps et