Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
CYBÈLE

encore sur ce qu’il avait de réel. L’approche imminente d’un terrifiant cataclysme occupait alors tous les esprits et en bouleversait un grand nombre. Certains voulurent voir dans cette visite miraculeuse d’un habitant des cieux les plus reculés, l’envoi d’un messager divin porteur de pleins pouvoirs pour conjurer d’effroyables malheurs ; d’autres virent au contraire en cet extraordinaire envoyé, un sinistre prophète annonçant que la fin du monde était proche. Les gazettes s’emparèrent de la nouvelle et déraisonnèrent elles aussi à qui mieux mieux sur une chose qui échappait à tout examen, et devant laquelle il eut été plus simple de s’incliner et de se taire. Les vrais savants, les vrais philosophes, ceux qui ont assez appris pour savoir qu’en fin de compte nous ne savons rien, acceptèrent le fait, puisque c’en était un, pour ce qu’il était, et cherchèrent seulement en gens pratiques à tirer de la présence de ce terrien semblable à leurs ancêtres de l’antiquité cybéléenne, des avantages qu’ils jugeaient inestimables pour éclairer l’histoire de ces temps reculés de renseignements nouveaux de toute sorte. On sut par Alcor, membre de plusieurs Sociétés savantes, que ce terrien était un homme d’éducation et de bonne compagnie pour son époque ; or, un aussi précieux document vivant ne devait pas être négligé un instant de plus,