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CYBÈLE

velles où la consistance des matières et la variété des colorations auxquelles elles se prêtaient si bien, permettaient de réaliser les conceptions les plus hardies, les caprices les plus délirants qu’une imagination d’artiste pût oser : murailles de dentelles féeriques, rêves aériens de tourelles et de flèches d’or et de cristal où s’irisait la lumière du jour, fouillis de fleurs chimériques et de végétations artificielles où la nature était dépassée, tout cela relevait d’un idéal bien nouveau qui réunissait à la fois la puissance, la beauté, et une aspiration indéfinissable vers l’extra-humain, que n’avaient pas connu les âges antérieurs.

Les deux amis avaient laissé derrière eux l’histoire des siècles qui étaient le passé ou le présent de Marius, et celui-ci s’était même assez complaisamment arrêté au milieu des figures fidèlement costumées, des objets, des souvenirs de toute nature de son époque à lui. Tout ce qu’on voyait maintenant représentait les choses de l’avenir de la jeune sœur de Cybèle. Aux monuments, aux produits, aux œuvres de toute nature d’autrefois dont il comprenait de suite la raison ou l’utilité, succédaient des choses dont il n’avait aucune idée, et pour lesquelles il lui fallait des explications que Namo ne cessait de lui fournir avec une inaltérable complaisance. Aux instruments, aux armes qu’il