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CYBÈLE

surtout aux époques reculées où les peuples se mêlaient peu et évoluaient à part. Mais à mesure qu’on se rapprochait des temps actuels, on sentait que les sociétés de tout degré s’étaient pénétrées réciproquement et cette remarque perdait alors là de sa valeur.

Ce qui offrait aussi un vif intérêt, c’était de pouvoir suivre pas à pas tous les développements, tous les progrès d’un art, d’un style, sur des modèles choisis parmi les plus caractéristiques, depuis ses débuts jusqu’à son apogée, et enfin dans sa décadence. Un grand nombre de ces objets étaient de véritables reliques conservées du passé, mais la plupart ne représentaient que de fidèles reproductions, grâce auxquelles les séries se complétaient, et qui sauvaient de l’oubli quantité de chefs-d’œuvre de la sculpture et de la peinture surtout, dont le temps avait détruit les originaux. C’est ainsi qu’on pouvait admirer encore les Raphaël et les Michel-Ange, plus heureux en ce sens que les Appelle et les Praxitèle et qu’entre les plus précieuses épaves des siècles écoulés, Marius eut même le plaisir de reconnaître la Vénus de Milo, vieille alors de plus de quatre-vingts siècles.

À la vue de ces ensembles, on comprenait mieux qu’un style d’architecture, par exemple, n’est pas chose arbitraire ni capricieuse, mais bien l’expres-