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CYBÈLE

d’hui de l’ancienne confédération européenne. Mais d’un autre côté, l’anglais et l’espagnol, après transformation également, se partagent encore les deux Amériques ; le russe a étendu son empire sur la moitié de l’Asie dont le chinois et l’hindou se partagent le reste, et l’allemand, disparu de l’Europe, s’est pourtant sauvé en émigrant, comme vous le verrez, dans le continent australien qui lui est resté en partage.

Pour en revenir à la langue qui nous intéresse le plus, vous avez déjà pu remarquer que les mêmes monosyllabes radicaux reparaissent à tout moment ; seulement leurs combinaisons sont toujours différentes. La variété illimitée des mots par des transpositions complexes d’éléments simples, c’est là le fond du mécanisme de notre langue. Or il est résulté de ce retour à un faisceau nouveau des communes racines des langues indo-européennes, un fait des plus curieux ; c’est que cette convergence mutuelle a, non pas précisément reconstitué le sanscrit, mais redonné cependant un sens intelligible pour tout le monde à tous ces radicaux qui en proviennent, au point que les Védas et le Mahabbarata, sont redevenus des livres que chacun de nous comprend sans trop d’efforts.

— Vous m’effrayez, mon cher Alcor. Jamais je n’arriverai à me débrouiller dans un tel