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CHAPITRE V


Marius, à cheval sur deux existences, ne sait jamais au juste s’il rêve ou s’il veille. — Les rencontres de visages connus continuent de plus belle. Maintenant c’est Jeanne elle-même qui lui apparaît mais une Jeanne qui ne connaît plus Marius. — Après Jeanne, c’est son rival, M. Camoin, le juge de paix en personne qui, cette fois, a ici le beau rôle. — La véritable Jeanne n’est pas de ce monde-là, elle réside dans une constellation céleste tout comme une héroïne d’Ovide ; aussi Marius adore-t-il les étoiles comme un païen. — Jusqu’à Houzard, le bon chien, qui a son sosie dans Cybèle où les bêtes mêmes sont civilisées. — Visite au Grand-Musée d’Alger où notre terrien voit ce qu’il n’avait encore jamais vu. — Tout a progressé, depuis la dynamite jusqu’au service des dépêches qui comprend maintenant tout le système solaire.


La situation irrémédiable qu’une implacable destinée avait faite à notre ami, n’était pas de celles auxquelles on se résigne aisément. Comment eût pu s’effacer de son esprit et de son cœur tout un heureux passé qui promettait un non moins heureux avenir d’amour, et surtout au moment de toucher au bonheur suprême ? Malgré tant de bonnes raisons pour s’estimer le plus malheureux des hommes, il n’éprouva pas moins une certaine satisfaction en rentrant dans l’appartement qui était devenu le sien, de se sentir enfin un chez lui,