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CYBÈLE

pas, que nous révérons toujours dans ce temple.

— Ah cher Alcor, que j’aime à vous entendre exprimer ainsi ce qu’il me semblait bien que je sentais moi-même sans me l’expliquer clairement. En effet, il n’y a que cette promesse d’une rénovation prochaine qui puisse apporter l’espoir et la lumière dans le trouble des idées et des sentiments des hommes de mon époque. Tant d’erreurs scientifiques se mêlent à tant de vérités morales, tant de faiblesse se montre à côté de tant de grandeur dans ce christianisme qui désespère les uns et révolte les autres, que le doute, l’incrédulité, l’irréligion gagnent de plus en plus la France et l’Europe, provoquant partout l’abaissement des caractères et la violence des appétits matériels. Quand verra-t-on enfin renaître l’élévation des âmes avec la paix religieuse ? Hâtez-vous donc, cher maître, de me dire ce qu’est cette religion en laquelle communient les générations d’un temps aussi avancé que le vôtre.

— Je ne pourrais, mon ami, résumer ici en quelques mots toute une doctrine. Je vous dirai seulement que la divinité qui, à travers les systèmes religieux et philosophiques d’une humanité toujours progressante, se dégageait déjà de plus en plus d’un étroit anthropomorphisme, s’est élevée avec le temps à la pure abstraction d’un principe