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CYBÈLE

que lui lançait encore un soleil déjà descendu sous l’horizon.

Ce que dut être la merveille d’Éphèse, ou le temple de Jupiter Olympien d’Athènes, n’aurait pu approcher de l’œuvre inouïe qui se découvrait ainsi dans tout son ensemble. En présence de cet immense quadrilatère d’innombrables colonnes de plus de cent mètres de hauteur ; devant la masse écrasante des frontons et des voûtes supportant un autre édifice supérieur dont l’œil ne pouvait compter les arcades géantes et les piliers énormes, à la vue des colossales formes de bronze en figures de sphinx ailés qui reposaient sur les derniers entablements, toujours énormes malgré la hauteur effrayante et entourant à sa base la prodigieuse coupole, on sentait son esprit s’anéantir et sa raison chanceler. C’est que cela déroutait toute comparaison, dépassait pour Marius toute notion acquise, toute conception possible de styles et de proportions. Ce ne pouvait être qu’une synthèse sublime et dernière de toutes les créations passées du génie humain, débordant la pensée d’un cerveau arriéré de soixante siècles.

Alcor qui comprenait cela, gardait le silence à côté de son compagnon qui paraissait frappé d’un invincible effroi devant ce spectacle grand jusqu’à la terreur. Pourtant cette première impression ac-