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et qui entoure une sorte d’ancien manoir occupé par des tanneurs.

Je m’assis sur un banc, et tourné vers le lac je me mis à lire le Pèlerinage de l’ermite de Bange.

C’est une relation en huit petits chapitres des impressions, des pensées, des observations d’un croyant après sa première visite aux Allinges, où on l’a amené en 1843 pour le faire assister à une cérémonie religieuse. Il a reçu l’hospitalité du curé de la paroisse et dédie son opuscule à un ami absent.

L’ermite-pèlerin cherchant l’origine du mot Allinges cite plusieurs opinions parfaitement creuses à ce sujet : les uns, assure-t-il, le font dériver de ad ligna (dans les bois), d’autres d’ab lingua (sans langue ou sans langage), d’autres encore, — avec plus de vraisemblance selon lui, — du mot teutonique Alleinig (unique), qu’expliquerait l’admirable et exceptionnelle position des Allinges, à moins que le nom d’Alleinig ne soit celui des seigneurs Burgondes qui construisirent ou habitèrent le château.

Laissons cela.

« Grillet fait observer, ajoute l’ermite, que l’ancien bourg des Allinges devait être le lieu le plus considérable du Chablais proprement dit dans le xe siècle, puisque le curé de cette paroisse, qui était l’un des huit doyens ruraux de ce diocèse, siégeait dans les as-