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M IHOMÉTISME I II [ISME ( » l III Ê

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Jonction qu’il prédit est celle dont nom avons p-irKplus haut et qui devait survenir en 194 de l’hégire. Il paraît ptos rationnel, d’ailleurs, que, llsma’lllsme

primitif itant né a la mort de DJa’far, en i 18 (765),

le mouvement qui en dérive n’en ait pas été fort

ne dans le temps. Pouvait-on vraiment soulever

les mass. BU nom dlsin ' il OQ de son lils Mouliaminad

plus d’un siècle après ? Mais noua ne pouvons discu ter ici ee problème. Nous nous contenterons donc de nter les fait.s suivant le système généralement admis, d’après les historiens arabes.

La doctrine aurait été conçue par Maunoùn. qui porte aussi le surnom de (.add.'l.i. l’oculiste ; mais n lils que serait due l’organisation, l’initiation aux sept OU neuf degrés, etc.Maïmoùic faisait profession île elihsme zèle, mais en realité, il était BSOWfy, c’est-à-dire matérialiste. Il était le lils d’un certain Delsan, qui lui-même était un dualiste, c’est-àdire persan zoroastrien. comme il y en avait tant sous le premier régime 'abbasside II aurait vécu dans la région d’Ispaban OÙ il y avait un fort noyau de partisans 'attdes. Son Qls’Abd Allah devint, par sa protide et son influence, suspect aux autorités qui le pourchassèrent de la dans la Susiane, puis à Basse rah, d’où il dut enfin s’enfuir pour Salamiya en Syrie.

' là qu’il eut un tils. Ahniad qui devint, après lui. chef de la doctrine. Il avait avec lui son dà'i l.louscïn. surnomme al Ahvvàzf, qu’Alimad envoya pour faire la propagande dans la Basse-Mésopotamie. Le dà'i trouva dans la personne d’un simple paysan 1 lanidàn. surnomme <, armât, un partisan enthousiaste et, en mourant, le désigna pour son successeur dans les [onctions de ilà'i. A partir de ee moment, et probablement sous sa vive impulsion, la propagande se développa en l’erse et surtout dans le Bahreïn, où les cannât lies parvinrent à fonder un petit état indépendant qui devait durer près de deux siècles. Entre temps, le grand inaitre Ahniad mourait et ses deux lils héritaient de son pouvoir, toujours sous le nom du Mahdî ou imàm absent..Mais peu à peu, sans que nous puissions dire comment, le Maluli qui devait être le septième et dernier imàm du sixième cycle et le septième etj dernier grand prophète, sans successeur puisqu’il devait clore l’histoire du monde, se trouva n'être que le premier d’un nouveau cycle d’imams, qu’on appela les [mams cachés et dans lesquels se trouvèrent compris les grands martres de la doctrine. Il y a la un escamotage assez singulier qui souleva l’indignation de

beaucoup d’alides, mais que n’admettent pas un certain nombre d’historiens. I.a série « les Imflms cachés commençant par Monbammad ibn Jsina’il qui perd ainsi sa qualité de Mahdi comprend ensuite son lils Dja’far. se termine par le lils de celui-ci Moul.iammad. Après quoi apparaît un 'Oubeld Allah qui se donne pour le véritable Mahdi et Inaugure la dynastie dite ds ( latimides. Ktait-cc un descendant de Maïmoùn, d maître des Isma’iliens, qui jugea le moment venu de lever le masque et de réaliser le rêve ambitieux formé par ses ancêtres, ou était-ce vraiment un descendant authentique de làtima. la fille du Prophète, d’où le nom de I-'àtimide qui lui est donné'.' Auteurs arabes et orientalistes sont fort diisés sur ce point, et une pareille imposture paraît inexplicable. Mais n’avons pas les moyens de trancher le différend. Tout ce que nous pouvons affirmer c’est qu'à la On du 1Il e siècle de l’hégire une dynastie, dite fàtimide entre dans l’histoire et y tient une place importante pendant près de trois siècles. I. 'imamat fàtimide avait enfin trouvé les hommes d’action qui lui manquaient et il s’en fallut de bien peu qu’il ne supplantât rimaillât 'abbasside sur tous les points de l’empire musulman.

'Oubeld Allah, également appelé Sa’ld, aurait été

lils de lloiisein, lils (ou petit lilsl -le 'Abd Allah ibn

Maimoiin et serait devenu grand maître en 280 (.vj :  ; i i ii missionnaire habile et dévoué qu’il en

vov.i dans l’Afrique du Nord trouva, chez les peu plades berbères des Koulàma, un appui enthousiaste

et fomenta une révolte contre les gouverneurs 'abbas sides. Quand il se Jugea assez fort, il engagea 'Oubeld

Allah, alors a Salamiva, a Venir se mettre à la tête de

ses troupes. piès un voyage mouvementé, celui-ci

arriva a Sidjilmasa où il lui arrêté. Mais son dà'i le

délivra et le ramena en triomphateur dans les états conquis par sa vaillance. Aboû 'Abd Allah, tel était

le nom de ee hardi partisan devait avoir le sort d’Aboli Moiisliin. 'Oubeld Allah avait pris le titre « l’ai Mahdi, émir des Croyants : il paraît que le dà'i contesta sa légitimité à ee litre : il fut mis à mort. Ces événements se passèrent en J97 el en 21 ».S (911).

la dynastie fàtimide conservait ses relations se crêtes avec les cannât lus et se servait d’eux pour harceler les 'Abbâssides de Baghdâd. Les earmathes se rendirent les maîtres de la route des pèlerinages vers

la Mecque ; persécutèrent les pèlerins et même allèrent

jusqu'à profaner le sanctuaire révéré de l’islam. Non seulement la ville sainte fut mise à sac, mais les sectaires impies, raillant le culte des musulmans pour la pierre noire encastrée dans la Ka’ba, adorée par les Arabes depuis les temps les plus anciens, respectée par

Mahomet, l’enlevèrent pour la transporter dans la

capitale de leur principauté du Bahreïn. C'était un audacieux défi à l’islam tout entier, peut-être une maladresse, car il décelait trop l’impiété foncière de la secte. Aussi, quelques années plus tard, le grand maître fàtimide la lit restituer (339 = 951). Il importail qu’aux yeux de la masse, le fàtimisme restât musulman. D’ailleurs, le niahdisme de la dynastie ne dura l>as plus que n’avait duré celui de la dynastie 'abbasside ; les successeurs de 'Oubeïd Allah prirent bien les titres de Qftîm et de Mansoùr qui appartenaient aussi, d’après les traditions, au Alahdî, mais ils n’avaient plus qu’une valeur protocolaire et le nouvel État paraissait devoir être confiné dans des limites assez étroites, Iorsqu’avec le quatrième imàm fàtimide, ces limites furent franchies, l’Egypte et une partie de la Syrie furent conquises. En même temps ce quatrième imàm qui portait un titre nouveau : al Mou’izz lidîn Allah — c’est-à-dire « celui qui glorifie la religion d’Allah i semble avoir donné une impulsion nouvelle à la secte au point de vue doctrinal. Nous avons. en elTet. des écrits qui lui sont attribués et qui jettent une vive lumière sur les conceptions de ee personnage. S’il s’intéressait tant a la gloire d’Allah, ce n’est pas qu’il hit venu à résipiscence et fût rentré dans le gnon de l’islam, mais c’est qu’il se considérait luimême comme l'émanation, la forme visible d’Allah et, au lieu du matérialisme athée et philosophique que nous avons vu enseigné par les isma’iliens, nous trouvons en présence d’un mysticisme très particulier, que nous allons résumer. Voici, par exemple, ce que dit al Mou’izz dans un écrit qui lui est attribué par les Assassins, qui dérivent, comme nous l’avons dit, des Isma’iliens et ne sont pas suspecl i d’avoir altéré sa pensée. C’est un colloque entre l’imâm et Dieu. « Mon Dieu ! Je ne faisais qu’un avec toi avant que tu te manifestasses en moi par ta division. Tu as produit de moi des créatures, tu as fait émaner de moi ton monde, en essence, en noms et en attributs. Je ne suis pas réuni a toi et je ne suis pas séparé de toi, car je suis un aspect de ton être ; je rentrerai en toi lorsque tu feras passer à un autre la figure et le commandement… Mon Dieu '. Je suis comme toi, grand dans ton pouvoir suprême. Je suis ta puissance, ta démonstration, ta volonté et ton lieu… Je viens de toi,