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nomme plusieurs ministres <iui lui avaient adressé « les missives inconvenantes, à la suite de sa conversion et de la publication d’un ouvrage dans laquelle il en

donnait, les mol ils, Moliva conuersionis ad fidem… Emesti landgravii llassiœ…, in-4o, Cologne, 16.">2. Il en nomme deux en particulier, Guillaume Hulsius et Hermann Ewichius. Un anonyme leur répliquait par le Cibus quadragesimalis ex responsionibus II. Evaichii et W. Hulsii…, in-1°, Francfort, 1652 : Fasten-Speise 11. Ewichii und W. Hulsii, ans ihren Antivorlen vorgestelll, m-4°, Cologne, 1652. Dans son Munimen orthodoxiæ, p. 59, nous ne savons sur quel fondement, Resmarets adjuge cet écrit au P. Valérien ; par contre. et avec un bon motif, il lui conteste VEpistola peremptoria ad G. Calixtum, in-8°, Cologne, 1654, publiée sous le nom du landgrave, qui lui est attribuée par le neveu de ce même Calixte. Quand elle parut dit-il, le capucin n’avait plus la laveur du prince qui s'était donné tout entier aux jésuites, et la Partenesis votiva pro tjusdem anima Calixli, ne pereal in schismate, qui fait suite à la lettre, P. Rosenthalii pœdagogismum sapit. Il nous faut expliquer ce revirement auquel le ministre fait allusion.

Dans l’actio seconda de la discussion de Rheinfels, le P. Valérien avait écrit : candide fatemur non extare argument/un catholicum ex sacro textu, quod inférât hanc thesim (de primatu Pontificis Romani). Quelques lignes plus bas, il corrigeait ce que cette concession pouvait présenter d’excessif : hanc thesim non quimus inferre ex solo sacro textu, siquidem in' bibliis nnlla fit mentio Pontificis Romani. Se bornant au premier passage, les ministres protestants, Jean Crocius entre autres, en tiraient avantage pour combattre la primauté du pape. Ce que voyant, le nouveau converti pria son confesseur, le P. Rosenthal, S. J.. de mettre les clioses au point. Il le fit par un opuscule, imprimé à la hâte, sans nom d’auteur, ni lieu d’impression, Zwôlff Betrachtungen ùber den bestàndigen Baw auff den Felsen, und nichl auff den Sand, nebens zwolff Belruchtungen ùber etliche der U ncatholisehen Strophen oder Betrigereyen, Cologne, 1653. Le P. Valérien n’y était point nommé, mais il était facile de le reconnaître. Y vit-il une vengeance des jésuites, dont il avait exigé l’exclusion des conférences de Rheinfels, sous menace de se retirer lui-même ? On peut le supposer. Toujours est-il qu’il s’offensa de cette publication, où il était représenté comme ayant écrit autrement qu’il ne convenait, ex ignorantia, vcl inconsiderantia, aut alio ex defeetu. Il adressa donc une lettre indignée à son confrère, le P. Ronaventure de Rùthen, qui déjà avait pris sa défense dans un écrit satirique, aujourd’hui introuvable, car tous les exemplaires furent saisis et brûlés en place publique, par ordre du nonce : Zwolff Bedencken eines Lehr-Jungen in der Bau Kunst, ùber zween Mcister derselbigen Kunst, einen alten Griechen und einen jungen Creter, Cologne, 1653. Dans son Epistola Valcriuni Magni… ad R. P. Bonauenturam Ruthenum… de questione utrum primatus Romani Pontificis super universam Ecclesiam probari possit ex solo.s « cro textu, in-8o, Ratisbonnc, 1653, dont l’impression faite en dehors de lui, disait-il, n’avait pas été pour lui déplaire, il se plaignait du procédé dont il était victime, et justifiait sa thèse, telle qu’il l’avait établie. L’affaire en serait peut-être restée là si, peu après, un volume n'était paru, sous le pseudonyme de.locosus Severus Médius, Vertaulich Gesprâck zwischen vier Papstischen scribenten als Jodoco Kedd, einem Jesuiten. Valeriano Magno, einem Cupucciner, Elia Schillcrn dociore, und dann Paulo Segero Flandro, in-12, s. L, 1653. Avec peu de vraisemblance, puisque le P. Kcdd, S..1., y était pris à partie. Valérien accusa le P. Rosenthal d’en être l’auteur, tandis que, comme on ne le sut que plus tard, il avait été publié par Jean Sébas tien Mittemacht, recteur du collège protestant de Géra. Cette nouvelle attaque renouvela tous ses anciens griefs contre la Compagnie ; ils remontaient au commencement de sa carrière apostolique, et pour sa défense il composa un opuscule malheureux, C.ommentarius de homine infami personato, in-12, Vienne, 1653. Deux ans après, il le rééditait à Prague avec un Appenilix et une Appendicula non moins regrettables. Ce fut lui qui motiva en grande partie le décret de la Propagande du 6 décembre 1655. Nous avons dit le ics te.

Son A polo g ia contru imposturas jesuitarum avait achevé de lui aliéner, ainsi qu'à ses frères, la bienveillance du landgrave, déjà bien diminuée par les précédents écrits, où il était souvent question de lui. Il se crut donc en devoir de se défendre, et, dans ce but, il composa un opuscule Mann muss auch den andern Theil hôren oder Abschrifft eines Schreibens, welches eine zu Endi unlerschricbene hochfurstl. Persan, der Schulz-Schrifft, welche Valerianus Magnas… ivider die beg sich eingebitdete Belrugereyen der Jesuiten aussgehen lassen, ebtgegen gesetzt, in-12, s. 1., 1661. Rien que l’auteur ait écrit en allemand, il existe en cette langue deux textes complètement différents, dont l’un semble être une traduction de l'édition latine, faite par un secrétaire du prince Hermann Reernklaw, qui parut en même temps, Audiutur et altéra pars, seu copia cujusdam litterarum R. P. Valeriano Magno… contra imaginatas sibi imposturas jesuitarum. A la lin est la date du 17 juin 1661. Dès que l’impression en fut achevée, écrivait peu après le landgrave, il en envoya un exemplaire latin au prince-archevêque de Salzbourg ; mais tout fait croire que celui-ci épargna cette peine suprême à son ami, arrivé à la fin de sa carrière, puisqu’il mourait le 29 juillet. « Je ne sais s’il l’a vu », disait ce prince, qui n’exprime d’autre regret. Les éditions ne se comptent pas, car elles furent vraisemblablement multipliées par ceux qui y trouvaient leur avantage.

Pascal, dont la lettre est du 25 novembre 1656, n’avait utilisé que le Commentarius in homine infami : les adversaires de la Compagnie ne tardèrent pas à exploiter les derniers écrits. Sous le pseudonyme de Theophilus paraissait bientôt une De/ensio pro Valeriano Magno, in qua exponitur Ecclesia ; romanocatholicæ scandalum, id est jesuitarum ha-resis seu atheismus… contra librum Audiatur et altéra pars. Homo polilicus accessit integer, in-12, s. L, 1661. Peu après, Christian Kortolt publiait Valerianus confessor, hoc est solida denwnstratio quod Ecclesia romana non sit vera Christi Ecclesia, deducta ex Valeriani Magni… apologia, in-16, s. L, 1662. Ces publications haineuses ne pouvaient rendre qu’un mauvais service à la mémoire du P. Valérien, qui méritait cependant une réhabilitation. Klle parut sous le titre Responsio apologetica pro R. P. Valeriano Magno… et sociis ejus capuccinis, ad libcllum anno 1661 a celsissimo principe Erneslo llassiæ landgravio editum… cui lilulus erat Audiatur et altéra pars, in-12. Monopoli, 1662. L’auteur anonyme était le procureur général de l’ordre des mineurs capucins, le P. Marc-Antoine Gallizio, qui défendait l’orthodoxie du P. Valérien dans sa thèse de Rheinfels, et celle de ses confrères, que le landgrave mettait en suspicion, et, sur d’autres points, il opposait des documents à ses assertions. A son apologie il ajoutait la Relalio veridica de pio obitu R. P. Valeriani Magni. déjà publiée dans les jours qui avaient suivi sa mort, ainsi que l’inscription fort élogieuse, que, sous le titre d’Epilaphium, lui avait dédiée le princearchevêque de Salzbourg. Le silence se fit et le Valerianus rediviuus, Cologne, 1683. du P. Charles d’Hidelsheim, n’est qu’une explication de la Régula credendi.