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plurimitm diflert a cognilione mundi exislentis realiter. Philosophia consista in intelleciione mundi idealls,

exaciior vero cognilio mundi exislentis non omnlno spécial ad philosophican sed ad historiam rerum naturalium (Philosophia Valeriani, p. 3). Quelques lignes plus haut, il avait dit : Intetligebam meiun philosophari esse nil aliud quam assequi illum ordinem mediorum in fines naturse, qiiem norera/n prseconceplum a primo intellectu. Si on lui demande quelle est sa méthode, il répondra : Adhibeo methodum composilivam, exorsut mea raiiocinia a per se notis, et inde proyredior ad occulta, occultiora et occullissima, p. 7. Dans les cinq cents pages de ce volume, il ne eile aucun auteur, de peur qu’on ne lui reproche de ne l’avoir pas compris, aussi faut-il être philosophe soi-même pour voir ses rapports avec les écoles. Contemporain de Descartes, a-t-il lu ses ouvrages et en est-il tributaire ? Jean Christian Wolf, dans sa Psychologia empirica, pars I, sect. ii, c. 2, 76, éd. Vérone, 1736, p. 27, écrit que Leibniz qui multum tribuit ucumini Valeriani Magni, s’est servi de l’un et de l’autre. Il est, à n’en pas douter, le Valerianus, que, dans une lettre à Arnauld, le philosophe allemand range parmi « les auteurs chrétiens connus pour avoir écrit avec plus de liberté que les autres » et qu’il dit avoir lus avec curiosité. Dans Migne, Démonstrations évangéliques, t. iv, col. 1137, Paris, 1843.

Pour autant que nous sachions, la philosophie du P. Magni n’a fait l’objet d’aucune étude spéciale, ses ouvrages sont devenus plus que rares et son nom est tombé dans l’oubli. Il mériterait cependant de fixer l’attention de quelque critique. Dans un travail récent, le P. Romuald Bizzarri, capucin de la province de Toscane, se fondant uniquement sur le traité De luce menlium, le représentait comme un précurseur de Rosmini, Tre cappuccini precursori del Rosmini, dans Rassegna nazionale, Rome, août 1924.

Ouvrages théologiques.

 Bien qu'à un degré

moindre, nous rencontrons la même confusion dans les ouvrages théologiques du P. Valérien, consacrés surtout à la controverse avec les protestants.

En 1628, avons-nous déjà dit, il avait fait paraître son premier traité, De acatholicorum credendi régula judicium, dans lequel il établit que, sans l’autorité de l'Église, la Bible seule ne peut suffire pour être la règle de foi des chrétiens. Il y insiste sur ce dilemme : aut redeundum ad romanam Ecclesiam, aut recedendum a Cliristo. Caramuel, son contemporain, qui avait eu l’occasion de le fréquenter à Prague, où il fut vicaire général du cardinal d’Harrach, portait ce jugement sur le livret en question : quem qui legerit esse lutheranum aut etiam calvinianum non possit. Theologia moralis (undamentalis, fundam. 46., edit. 2 a, t. ii, p. 14, Rome, 1656. Un ministre de l'église d’Iéna, Jean Major, essaya une réfutation que nous n’avons pu rencontrer. Valérien lui répondit par la réédition de son livret, suivi de remarques sur l'écrit qui lui avait été opposé, De acatholicorum… judicium nec casligatum nec confulatum a Johanne Majore Jenensi superinlendenle, in-12, Prague, 1631. Un fils de ce pasteur, appelé Jean comme son père, publia pour sa défense un écrit dont nous n’avons retrouvé que le titre, Apologeticus pro parente adversus Valerianum Magnum. Au cours des années suivantes, d’autres ministres et professeurs écrivirent contre le traité de Valérien ; ce furent Jacques Martini, de Dresde, Vindiciæ Ecclesise lutherana Dei gratia ab absurdis superstitionis pontifieite opinionibus liberatr, contra absurdas consequentias capuccini Valeriani Magni, et sententiam ejus de régula credendi, in-8o, Wittemberg, 1631 ; Jean Botsac, d’Herford, Antivalerianus, sive religio romanopapistica probatur non esse vera, quia régula' credendi falsæ innititur, contra Valeriani Magni judicium,

Leipzig, 1631 ; un des trois frères Stegmann, probablement Joachim, qui publia sans apposer son nom, Urevis dtsquisitio, an et quomodo vulgo dicti evangelici pontifleios ac nominatim Valeriani Magni de acatholicorum credendi régula judicium solide algue euidenter re/utare queant ? Lleutheropolis (Amsterdam), 1633, Londres, 1650 ; enfin Conrad Bergius, doyen de l'église de Brème, Praxis catholiea divini canonis contra quasvis hoereses et schismata, seu de fide catholiea et christianorum quorumvis circa illud consensu vel dissensu. Dissertationes ngvem… Brème, 1639. Dans cet ouvrage, Bergius attaque non seulement Valérien, mais Bellarmin et François Véron. A chacun le P. Magni adressait une réponse séparée que l’on trouve dans son volumineux ouvrage Judicium de acatholicorum et catholicorum régula credendi, iu-4", Vienne, 1611. Comme le titre l’indique, il se compose de deux parlies ; dans la première Valérien répond à ses adversaires et, dans la seconde, il établit la règle de foi des catholiques. Il y a malheureusement dans ce traité des arguments de peu de valeur, qui donnèrent prise aux attaques des protestants. Nous savons, par une des lettres du Père, 23 mars 1641, qu’un nouveau converti du Holstein, Théodore Simons, avait publié pour sa défense 7). Johannis Bolsacci antivalerianus andabata, c’est-à-dire, explique-t-il, qui combat à l’aveugle. Nous n’en avons pas trouvé d’autre mention. Plus tard, sous le pseudonyme d’Ulric de Neufeld, Jean Comenius éditait Judicium de judicio Valeriani Magni super catholicorum et acatholicorum credendi régula, sive absurditatum écho, in-8o, Amsterdam, 1644 ; et l’année suivante, Judicium Ulrici Neufeldii de fidei caiholicw régula catholiea ejusque catholico usu. Ad Valerianum Magnum omnesque cedholicos. Le P. Valérien répondit en publiant à son tour Echo absurditatum Ulrici de Neufeld Blesa, demonstrante Valcriano… in-8o, Cracovie, 1616. Comenius réédita, sous son nom, les deux ouvrages avec ce titre : De régula fidei judicium duplex : I. Qualiler a Valeriano Magno construcla fuit ; II. Qualiter ex intenlione Dei et Ecclesise usu construenda venit, in-8o, Amsterdam, 1658. Le P. Magni est encore pris à partie avec le P. Josse Kedd, S. J., dans un écrit de J. Micræl, recteur du collège royal de Stcttin : Erôrlerung des Bckenntnùsses der Wahrhcit allgemeincr uralten Kirchen, aber in der Thaï Abfalls vom seligmachenden Glauben II. Ehrardls Graff Truchsess von Wetzhausen. Nebst Anlwort auf seine 4 Fragstùcke, als auf die 12 propositiones Jod. Kedii, S. J., und Sophismata Valeriani Magni, in-4o, Alt-Stettin, 1652, dont il existe une traduction latine du même temps, Diatribe de lll. C. Ehrardi… Truchsess de Wetzhausen… recognitione Ecclesiæ universalis antiquæ, Vienrne, anno 1652 facta. Ce comte Truchsess avait fait imprimer cette même année un écrit intitulé Veritas antiquæ Ecclesiæ, que le P. Sommervogel attribue au P. Kedd. Au même temps, Jean Conrad Dannhauer, professeur à l’université de Strasbourg, faisait paraître son Gorgias Lcontinus sophista in Valeriano Magno… redivimis, sive anahjsis judicii de acatholicorum et catholicorum régula credendi producti a Valeriano Magno… in-4o, Strasbourg, 1652. Un de ses élèves, Jean Christophe Artopæus, en faisait le sujet de sa thèse de doctorat, Gorgias sophista in Valeriano Magno capucino redivivus.., ibid. De son côté le P. Magni publiait un opuscule, auquel il donnait pour titre : Organum theologicum, seu regulæ argumentandi ex humano testimonio, Salzbourg, 1652, puis successivement : Mcthodus revocandi acalholicos ad Ecclesiam catholicam, h-4°, Batisbonne, 1653 ; Lux in ienebris lucens quam tenebræ non comprehendunt, Straubing, 1654.

Cette année 1654 fut encore occupée par sa controverse avec Herman Conringius, professeur à Helm.