Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/58

Cette page n’a pas encore été corrigée

MAGIE, RÉ Al in

iumii surtout la croyance a l.i magie. Le 1Il concile ito !, i, can. 12, affirma qae la magie ne peut

r ni les hommes ni les bêtes. Mansl, ConeiL, t. i. col 89 ; cation Inséré dans le Décret </< Gratien, c. 15, Admoneant, caus. XXVI, q. vu. Prledberg, t i.

P I

l’n synode de Trêves en 1310 explique tout par îles Illusions diaboliques. Cf. Janssen, >p. cit., i. viii, 24, S42. 5 e) La croyana à.’; m Cepen la croyance à la sorcellerie gagnait du lorrain peu a pou. a partir surtout de l’introduction des doctrines gnostiques et manichéennes, qui axaient commencé à s’infiltrer dans notre Occident au moins dès le

celé, en attendant le beau temps des Albl

au xusiècle. Noir ci-dessus art. LuapéiUENS, col.

1045 sq.

Vient la bulle d’Innocent VIII Summli destderantes

tibus.."> dec. 1 (Si. La portée et l’influence de ce

document ont été souvent exagérées par les ennemis

de Rome. Sans doute le pape semble admettre en

de partie la réalité des phénomènes qu’il rapporte ;

ndant il ne prend pas les récits a son compte, il

parle « d’après ce qui est parvenu récemment à notre

connaissance. Pourtant, même si ! avait des doutes

positifs sur l’exactitude des faits, il devait intervenir

pour écarter de la chrétienté Jusqu’à la menace d’un

pareil fléau, et il conférait d’amples pouvoirs aux deux

inquisiteurs, 11. Institorlset J. Sprenger. En tout cela.

il y a tout au plus connaissance d’ordre naturel.

ppuyée sur le témoignage humain. Dans toute cette

bulle, dit l’historien L. Pastor, il n’y a pas trace de

sion dogmatique au sujet de la sorcellerie. » Hl «  toire des papes. Kvm. Furcy-Raynaud, t. v. p. 338,

cf. Janssen. t. viii, p. 53-4. n. 2 et ici, [xiiocbnt VIII,

t. vu. ce. J004.

Enfin, au xv siècle, éclate dans le peuple chrétien une violente épidémie de superstition. C’est peut-être d’or de l’alchimie ; or. si alchimie n’est pas rstition ni magie, il est incontestable qu’à une rue de croyance facile au préternaturel, le dévement de l’alchimie devait favoriser la superstition

  • -en. t. VI, p. 117.

Avec la Réforme, le phénomène prend des proportions colossales. Luther aperçoit l’action du diable toutes les maladies et dans tous les maux, -en. t. vi, p. 43 : 2, 430 et ci-dessus art. LuTHBB, col. 1162 ; ses ennemis sont des possédés, et Lui-même il en butte aux vexations du malin. Janssen, 554, n. 3, 558. On volt a cette époque paraître de nombreux récits intitule- : h> ::’ite Irts riridique et effrayante… Jani t. vi. p. 469-476 La seconde qualité est certainement plus sûre que la première. L’atmosphère, la mentalité iait on ne peut plus favorable a l’éclosion virulente de la croyance a la magie ; et le protestantisme certainement pour quelque chose dans cet état -prits. Les auteurs protestants eux-mêmes proclament que les cas de magie sont bien [dus fréquents depuis la Réforme : preuve de la rage du démon contre le pur évangile. Janssen, t. vi.p. 168. < > : i peut retenir la constatation matérielle et laisser tomber l’explication.

ence de la croyance a la magie amena une recrudescence de la persécution contre les sorières. Janssen. t. viii. p. 528. Cette pertion sévissait d’ailleurs, surtout en Allemagne, depuis le milieu du xv siècle. Cette triste histoire des llerie n’est pas a raconter ici ; elle est seulement rappelée comme un moment significatif de la magie en pleine chrétienté. l’Ile ligne d’une conviction très étendue et très profonde dans l’efficacité des pactes avec le démon et

dans leur fréquence, croyance enracinée non seule

ment dans le peuple Crédule mais chez les hommes les plus cultives, surtout juristes et gens d’Kgliso. Copeu danl pareille conviction n’engage ni ne compromet a fond l’Église comme telle, pas plus que ne lui sont Imputables les cruautés commises, les sentences Iniques, dictées, certaines par un /ele aveugle OU par une peur affolée, mais d’autres par la passion, la convoitise, la vengeance, voire la luxure. Janssen. I. viii, p. 529, al. 3. Après cette remarque, n sera permis de déplorer

que piètres, évêques, théologiens, en trop grand nombre, aient subi la Suggestion de cette hallucination collective. Voir ci dessus, art. l.oos, col. 930.

I [eureusement, le bon sens reagit peu a peu ; et celui qui. après Corneille l.oos. dénonça le plus haut la crédulité générale et la cruauté de la torture, fut un jésuite, l-’red. von Spee (1591-1635), La réaction ne se lit pas toute seule, mais elle se lit. et bientôt les Liens réfléchis, les théologiens en particulier, adoptaient au nom de l’expérience plus que de la théologie,

des positions que plus d’un lient encore aujourd’hui.

f) Les théologiens classiques. — Dans l’ensemble, les grands théologiens à partir du xviie siècle admet lent la realilé et l’efficacité des pactes avec le démon, plus facilement que nous ne le faisons dans cet article.

Tanner, très modéré pour son époque, rejette seulement la réalité des phénomènes qui lui paraissent dépasser les forces du démon, comme la métamorphose d’un corps humain eu chat, souris, oiseau et les voyages des sorcières à travers les airs ; encore parmi ceux-ci, allirme-t-il qu’il y a des voyages réels, prouvés. Théologia scholastica, Ingolstadt, 1626, 1027, t. i, disp. V, De angelis, q. v.dub. 3, n. 12, 13, 11, p. 1501, 1502, 1503. l’n peu plus tard I.aymann admet nettement l’efficacité des pactes explicites on implicites avec le démon. Theol. mor., I. IV, tr. X, c. iv. — Suarez affirme, sans hésiter, cette même efficacité ; il croit même que cette affirmation nous est imposée par la révélation : impossible de nier » sans erreur dans la foi, avance-t-il. De rclig., tr. III, 1. II. c.xiv, n. 5, 7. Les Salmanticenses qui commencent à publier leur Théologie morale un demi-siècle après Tanner, sont moins critiques que lui. Ils accueillent avec une crédulité, qui aujourd’hui nous paraît excessive, les récits les plus extraordinaires. Ils rejettent cependant les métamorphoses du corps humain en chat, en oiseau. Tr. XXI. c. xi, punct. 11, n. 171. Il serait facile et long de multiplier les autorités. En somme il faut reconnaître que la majorité des théologiens semble admet Ire l’ellicacilé du pacte magique, niais taudis que les uns pensent arriver à une certitude théologique, les autres sont moins expliciles et semblent en appeler surtout à l’expérience ou à l’évidence. Donc ni unanimité, ni surtout unanimité impérative sur le terrain de la théologie.

II y a quelques années, surtout en 1900 et 1902, l’Ami du Clergé a repris la question dans une série d’articles. Il tient fortement pour l’affirmative, et il appuie sa thèse sur lT-’criture sainte, les Pères, les papes, les conciles, les théologiens. X’ous avons examine ces autorités, el il nous a semblé que malgré leur prépondérance incontestable en faveur de l’affirmation, elles ne forçaient pas à une adhésion théologique absolument ferme sur le point précis qui nous occupe. S’agit-il d’une certitude d’ordre naturel, nous sommes bien plus à l’aise pour critiquer les raisons. Le grand argument de bon sens auquel recourt’Ami du Clcri/r est un argument d’ensemble. Il y a trop de faits rapportés et garantis par trop de témoignages, pour que tout soit faux, 1900, p. 988 b : 1902, p. 979 el note 1. loti", b. Pareil raisonnement est loin d’être méprisable. Qui n’y pas recouru plus d’une fois sur des matières diverses’.' Admettons que ce raisonnement