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M ^RINIS

MARIUS M ERCATOR

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dominicains pour l’enseignement de i.i doctrine de saint Augustin et de saint Thomas. Lui-même a écrit pour les étudiants d’Avignon une Expoaitia eontmtntiina de la Somme théologiçue, 3 vol. In-fol., qui furent publiés a Lyon en 1663 (1* et 11' pars), 1666 (III* par-.. De incarnatione), 1668(IV* pars, De sœnunenf/s). Cet ouvrage passe pour l’un des meilleurs commentaires ilf la seconde moitié du rvme siècle. Marinls a publié en outre a Avignon, en 1660, les décrets d’un synode diocésain tenu par lui cette même année.

Qttéttf-Ecbard, Scriptores ordlnis prtedicaiorum, t. ii, Paris, 17.1. p. 827-623 ; Feller, Dictionnaire historique, t. viii, i>. 168 ; Morgott, dans Ktrcænlexfcon, '- édlt., t. viii, l-'ribanrg, 1893, col. 86 1-865 ; Hurter, Nomtnclator, 3, édlt., t.rv,

I V*ANSTEENB1 RQH1.

    1. MARIUS MERCATOR##


MARIUS MERCATOR, écrivain latin du e siècle. I. Le personnage. II. L'œuvre,

I. i. ! pbusonnaob. Le personnage est mal connu. Une lettre de saint Augustin, Epist., czem, P. L.,

wiii. col. 869 m[. est adressée a on certain Mercator pour lui accuser réception de doux opuscules

relatifs à la question pélagienne et répondre à diverses

questions. La lettre est vraisemblablement de -lis : la

façon dont Augustin félicite son correspondant des

es faits par lui dans la science theologiquc.

témoigne qu’il le connaissait depuis quelque temps. H y a dotK chance que ce Mercator ait été un Africain. Comme, par ailleurs. U lui fait porter sa lettre par Albinos, acolyte de l'Église romaine, chargé aussi de RsessasjBa pour d’autres personnalités de Home, on conjecturera, non sans vraisemblance, que Mercator. en 418. séjournait lui aussi dans cette ville. On conclura la même chose d’un mot d’Augustin dans le De Y I II Dulcitii quæstionibus, q. m. /'. /… t. xi., col. 159. L'évéqne d’Hippone y renvoie Dulcitius à une réponse déjà donnée par lui à Mercator dans la lettre ci-dessus mentionnée, et dont il transcrit la finale. Ce Mercator. dit-il à Dulcitius. vous est bien connu. Or le correspondant d’Augustin est un Romain qui est arrivé en Afrique en 420. C’est a Rome qu’il aura connu Mercator. Enfin Mercator lui-même, dans un traité dont l’autiientieité n’est pas douteuse, fait une claire allusion a son séjour à Rome. /'. /… t. sxviii, col. 146. Qu’il fût simple laïque, c’est ce que tous les critiques ont conclu de la manière dont saint Augustin l’appelle son très (lier lis. sans allusion à aucune dignité eccléIque. ( v)uel âge avait-il pour lors, il est Impossible de le dire : du moins devait-il être arrivé à l'âge d’homme puisque, laïque, il rédigeait deux opuscules de théologie que pouvait louer l'évéque d’Hippone. Mais on n’a aucune raison de choisir entre la jeunesse, mûr. ou même le début de la vieillesse ; et les critiques qui font naître Mercator en 390, en tablant sur la première hypothèse, s’avancent beaucoup.

On retrouve à Constantinople en 129 un Marius Mercator qui a toutes chances d'être le même que le correspondant d’Auyustin ; il est mêlé aux polémiques religieuses du moment, a celles d’abord qui aboutissent a faire expulser de la capitale les chefs pélagiens qui s’y étaient réfugiés, puis, aussitôt après, aux luttes entre Nestorius et Cyrille d’Alexandrie. Beaucoup d’historiens représentent Mercator comme jouant a Constantinople un rôle semi-officiel d' observateur. chargé de renseigner le Saint-Siège sur les événements religieux de l’Orient. C’est possible, après tout, bien qu’on ne puisse le prouver d’une façon certaine. En toute hypothèse. Mercator entreprit de faire connaître a l’Orient les faits essentiels de la controverse pélagienne. a l’Occident les pièces principales de la querelle dogmatique qui divisai ! Constantinople el Alexandrie. Il a certainement connu le concile d'Éphèse de 131 et le verdict porté par lui tant dans

DICT. DR THÉOL. < ITU

l’affaire pélagienne que dans celle de Nestorius. Après quoi on perd complètement sa trace, les historiens

qui le font vivre jusqu’en 460, sinon jusqu'à la Veille

île Chalcédolne, tablent sur un certain nombre de

pièces qu’on lut a attribuées et qui sont relatives à des

événements de 1 19 (Brigandage d'Éphèse). Cette attrl

billion est dès loin d'être prouvée. Voir ci dessous, col. 2484.

II. L'ŒUVRE. L’CBUA re de Marins Mercator coin prend d’une part des mémoires Originaux, générale ment courts, d’autre part des traductions. Mais tandis que l’on est lixé sur le nombre exact des premiers, on hésite davantage sur rémunération des secondes.

La solution dépend de l’examen de l’unique ms. connu aujourd’hui qui donne l’ouvre de Mercator. Ce ms., le l’ultit. lot. -' ' i de la Bibliothèque vaticane,

comprend, dans sa première moitié (la seconde donne les l.ibri XII in (ienesini d’Augustin), un ensemble de pièces relatives aux questions christologiques. à la réserve des deux premières qui se r, fèrent à la condamnation de l’origénisine par le pape Anaslasc, .laite. Hegesta. n. 282. La 3° est introduite par ces mots : Marti Mcrcaloris servi Clirisli communitorinni lectori adversua heutsim Pelagii et Ccelestii vel etiarri scripfa Jultant, fol. 3. Suit un nombre considérable de pièces de toutes dimensions jusques et y compris les Scholiu Cyrilli episeopi Alexanarini de incarnatlont l’nigeniti, fol. 98. Cette disposition se retrouvait, à part quelques légères modifications de détail vers la fin, dans un ms. du Chapitre de Beauvais, utilisé par Garnler pour son édition et depuis disparu. Voir la description du ms. dans /'. /, .. t. xi.viii, col. 19-22. Garnier qui a fait son édition d’après le ms. de Beauvais en 1673, et Baluze qui a publié le Palatinus 234 en 1684 ont admis implicitement que le nom de Marius couvrait toutes les pièces contenues dans la première partie de l’un et l’autre des rnss. Us n’ont pas hésité dès lors à attribuer à cet écrivain tous les documents, mémoires originaux ou traductions, qui remplissent cette première partie. Ce point de vue est encore celui de G. Kriiger dans Schanz, Geschichte der romischen Litteratur, t. iv, Munich, 1920, § 1190. Il pourrait bien être inexact. La première partie des rnss. en question représenterait non point un corpus des œuvres de Mercator, mais un groupement de pièces relatives au V « concile œcuménique, auquel était consacré d’ailleurs toute la seconde partie du ms. de Beauvais. On sait qu’il n’y fut pas question seulement des Trois chapitres, mais encore de l’origénisine. C’est à lui que se rapportent les deux premières pièces de la collection. Toute la fiti de la première partie, d’autre part, donne des documents relatifs aux Trois chapitres, et. chose curieuse, plusieurs de ces textes sont cil es avec la même étendue et en un ordre identique dans la lettre du pape Pelage II aux évêques d’Istrie. JalTé, n. 1056 ; voir /'. L., t. i.xxii, col. 731. Il semblerait que l’on ait affaire à un dossier rassemblé à Borne après le Y" concile, (jour justifier l’attitude du SaintSiège, qui avait été si vivement critiquée en Occident. L’excerpteur romain y a fait entrer d’abord des pièces provenant de Marins Mercator, mais d’autres aussi qui ont pu être rassemblées et traduites durant le séjour du pape Vigile en Orient. Dans ces conditions, et l’hypothèse admise, les œuvres de Mercator ne comprendraient que le 1° tiers du Palatinus jusqu’au fol. 39, ou commence la traduction latine des prétendus contre-anathématismes < de Nestorius dont Ed. SchwartZ a prouvé qu’ils n'étaient point l'œuvre de ce dernier.

Elles comprendraient dès lors les textes suivants que nous grouperons désormais dans un ordre un peu différent de celui iu ms., tout en respectant son ordonnance générale :

IV

l'.