Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/537

Cette page n’a pas encore été corrigée
2479
2480
m i ; i.vi{io — M A H IMS


nèse, ni dans les autres nombreux documents qui soni en ma possession. » D’ailleurs la mauvaise foi de Sarpi est notoire. Même le traducteur français <le Sarpi, François Le Courayer (Histoire du concile de Trente) n’ose suivre le sentiment de Sarpi. Bien plus, Calvin dans son ouvrage, Acta synodi Tridentina cum antidoto, consacre près de trois grandes colonnes à invectiver contre Antoine Marinario. Il rapporte quelques extraits « les deux discours de ce dernier, qu’il s’efforce ensuite de réfuter. II accable Marinario d’injures atroces et ne lui épargne ni les personnalités les plus odieuses, ni les railleries les plus fades, allant même jusqu’il l’appeler chien » et « frère de Vénus » : Hic lepidus Veneris frater (nam ex mari ambo nonien habent). Or Calvin aurait-il déversé ainsi sa bile, si Marinario, qu’il attaque, avait prêché, en ces deux discours ou en d’autres, d’une manière favorable aux protestants ? Remarquons de plus que Calvin écrivit ce traité du temps même du concile de Trente, 1547, alors que Paolo.Sarpi ne le lit que bien des années après.

Outre ces discour ; au concile de Trente, Marinario nous a laissé un ouvrage sur l'Écriture sainte, notamment : Consonantia Jesu, et Prophetarum. Cet ouvrage eut plusieurs éditions : Venise 1540, pet. in-8o de 83 fol. ; Paris, 1541 ; Anvers, 1541 ; Paris, 1543, puis 1586, sous le titre de Concordia Veteris et Novi Testamenti ; ibid., 1587 sous le même titre. En cet ouvrage, que Possevin (Bibliotheca seleda, t. II, c. lxi.x) appelle riche, érudit et de grande utilité, l’auteur démontre, en se fondant sur de nombreuses citations de textes de l’Ancien et du Nouveau Testament, comment les prophéties furent réalisées dans le Christ, tant celles qui doivent s’entendre au sens littéral, que celles qui ne s’entendent que dans un sens mystique. Marinario préparait en outre, vers la même époque, un Commentaire sur les Épîtres de saint Paul ; il n’en a achevé, en 1539, que celui sur l'Épîlre aux Romains, précédé d’une Introduction où il explique les expressions les plus usuelles de l’Apôtre. C’est l’ancien codex 643 de la Bibliothèque Mazarine, qui devint ensuite le 6206 de la Bibliothèque royale de France (Inventaire de Nicolas Clément de 1682) et enfin le 705 actuel de la Bibliothèque nationale de Paris.

Conrad Gesner, Bibliotheca uniucrsalis, Zurich, 1545, fol. 59 v° ; Acta concilii Tridentini, Louvain, 1567, p. 18, 43 ;.1. Calvin, Acta synodi Tridentina.' cum antidoto, 1547, dans le Corpus Refonnatorum, t. xxxv, coi. 392394 ; Sixte de Sienne, Bibliotheca sancta, Lyon, 1575, t. IV, p. 224 a ; Lucius Pierre, Bibliotheca carmelitana, Florence, 1593, fol. 6 ; Diego de Coria Maldonado, Dilucidario, y demonstracion de las cronicas y antiguidad del sacro Orden de la siempre virgen Madré de Dios sancta Maria del Monte Carmelo, Cordoue, 1598, t. XII, c. ix ; Possevin, Bibliotheca selecla de ratione sludiorum, Venise, 1603, t. II, c. lxix, p. 108 ; Apparatus sacer, Venise, 1606, t. i, p. 106 ; Marc Antoine Alegre de Casanate, Paradisus Carmelitici deeoris, Lyon, 1639, p. 290 ; Labbe et Cossart, Concilia, Paris, 1672, t. xiv, col. 999-1006, 1033-1042 ; Daniel de la vierge Marie, Spéculum carmelitanum, Anvers, 1680, t. ii, p. 1067-1068, n. 3698 ; Lelong, Bibliotheca sacra, Paris, 1723, t. ii, p. 847 ; Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelitana, Orléans, 1752, t. i, col. 176-180, n. 242 ; Josse le Plat, Monumenlorum ad historiam concilii Tridentini potissimum illuslrandam spectantium amplissima collectio, Louvain, 1781-1787, t. i, p. 23-32, 134-143 ; J. Goyers, Auihores prœtermissi in Bibliotheca carmelitana (de Cosme de Villiers), Ms. de la Biblioth. de l’univers, de Gand, p. 24 ; Calenzio Generoso, Saggio di sloria del concilio générale di Trento, Rome, 1869, t. i, p. 359, 363, 364, 369, 375, 411 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 84 et 264 ; B. Zimmerman, Acta capitulorum generalium, Rome, 1912, p. 401, 403, 415, 416, 419, 437, 446, 450, 482.

P. Anastase de Saint-Paul. 2. MARINARIO Antoine II, arrière-neveu du précédent, philosophe et théologien carme chaussé

italien du xvir siècle. - Né à Orottaglie, di'>. d’Otrante, le 10 janvier 1605, il reçut l’habit des cannes chaussés en sa ville natale le 16 juillet V>22, et le 20 du même mois de l’année suivante il y prononça ses V0BUX. Il étudia la philosophie et la théologie à Lecce, Naples et Rome, et fut ordonné prêtre le 8 avril 1628. Ayant obtenu le doctorat, le jeune Marinario enseigna d’abord la théologie à l’alestrina, puis la logique et la métaphysique a l’Université de Rome, ou, par décret spécial d’Urbain VIII, il fut agrégé aux professeurs de théologie, quoiqu’il n’enseigna que la philosophie. Même il devint plus tard doyen de l’t Diversité. Entre temps il remplit plusieurs charges dans son ordre : car il fut prieur du couvent de l’alestrina, provincial de la province romaine (18 mai 1636), deux fois visiteur général de sa province d’Apulie et provincial titulaire de Dacie. Le 10 mars 1615, le cardinal vice-chancelier François Barberini prit Marinario comme théologien ; bien plus il le choisit comme son sufrragant, et le nomma vicaire général pour le diocèse d’Ostie et Velletri. Le 7 février 1667 il fut nommé évêque titulaire de Tagaste et consacré le 13 suivant par le même cardinal. Marinario mourut à Velletri le 20 août 1689. à l'âge de 84 ans et y fut enseveli dans l'église de son ordre.

Le principal ouvrage de.Marinario est le In mate ria de gralia verus Augustinus, 3 t. in-4°, Velletri, 1669, 1677, 1679, écrit contre V Augustinus de Jansénius. Ouvrage qu’il compléta ensuite par le In materia de gratia, et libero arbitrio juxta mentem A ugustini, in-4o, Rome, 1682. Il publia aussi une Disputatio de fide, spe, et charitate, in-4o, ibid., 1631, ainsi qu’une dissertation (opusculum) De opinione probabili. in-24, ibid., 1666, 208 p. ; avec un appendice : Tractatus unions, et brenissimus ad argumenta Illustrissimi Episcopi Caramuelis pro antiquissima, et universalissima doctrina de probabilitale contra moralem certitudinem, pluribus capitibus divisus (13 chapitres), p. 209-334. On lui doit de plus Thesis de beatitudine en l’honneur de saint André Corsini, canne, évêque de Fiesole, in-4o, Rome, 1629 ; deux panégyriques latins, dont l’un à l’occasion de la canonisation du même saint, in-4o, ibid., 1631 ; l’autre en l’honneur de saint Agapite de Palestrina et de David ; et l’oraison funèbre latine du cardinal Garcia Mellini. Le reste de ses œuvres est resté manuscrit.

Daniel de la Vierge Marie, Spéculum carmelitanum, Anvers, 1680, t. ii, p. 911-912 et 1071, n. 3170 et 3727, Aubert Mira ; us, Bibliotheca eeclesiastica, sive de scriptoribus ecclesiaslicis (édit. Pabricius), Hambourg, 1718, p. 324, n. 235 ; Michel de S. Joseph, O. S. Tr., Bibliographiu critiea sacra et profana, Madrid, 1740-1742, t. i, p. 270 b ; Jocher, Allgemeines Gelehrten Lexicon, Leipzig, 1750-1751, t. iii, col. 178 ; Cosme de Villieis, Bibliotheca carmelitana, Orléans, 1752, 1. 1, col. 180-182, n. 243 ; Moreni Dominique, Bibliografia storico-ragionata delta Toscana, Florence, 1805, t. ii, p. 41 ; Pastor, Gesch. der Pàpsle, Fribourg, 1909, t. v, p. 734 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 390. P. Anastase de Saint-Paul. MARINIS (Dominique de), dominicain, mort archevêque d’Avignon le 20 juin 1669. — Frère de Jean-Baptiste de Marinis, général de l’Ordre, il naquit à Rome, le 21 octobre 1599 et entra au couvent de la Minerve en 1615. On le trouve plus tard à Salamanque. à Toulouse, à Paris où il enseigne au couvent de l’Annonciation en 1629-1630. Rappelé à Rome, il conquit le doctorat en théologie et dirigea le collège Saint-Thomas de la Minerve, qu’il rebâtit complètement. Sa carrière s’acheva en Avignon dont le siège lui fut confié par Innocent X le 18 octobre 1648. La faculté de théologie de cette ville lui dut un regain de vie : il la dota de deux chaires, l’une de philosophie, l’autre de théologie, qui devaient être confiées à des