Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/526

Cette page n’a pas encore été corrigée

M 1 1. i ; 1 1 M l fS PRO( URÉS PAR SON CULT1

le discernement entre les fils <l>- Dieu et les Dis du démon, l 'assertion tt.'.it expliquée, l’année suivante, dans une justification publiée sous a 1 titre : Monita talutaria />'. V. M vindicata pernotas salutares, Gand, i"71 Dans cette justification, l’auteur affirme sou vent cette doctrine erronée qu’il n’j a aucun acte bon -ans l.i charité, qu’il n’j a point de pénitence sans la charité, qu’il n’y a point de prière utile -ans la charité.

Parmi les approbateurs » ii défenseurs des Idées émises dans les Monita, nous citerons particulière ment, Gilbert Choiseul, évéque de Comminges, puis de Tourna^ ttola pastoralis de cuitu

. Maria*, Lille, 1674, Baillet et Muratorl. Balllet soutient que, le vrai culte étant Inséparable de l’Innée et de la pureté des mœurs, celui que nous rendons à Mario ne peut être véritable si nous ne nous abstenons des crimes qu’elle déteste. De la dévotion a la suinte ierye rt du culte qui lui est dû, , Paris, 1693, p. 63 Les miracles alh gués pour attacher l’assurance de notre salut a des symboles, à des marques et à depratiques d’une dévotion extérieure envers la sainte Vierge, insinueraient une doctrine contraire a telle que l'Église a reçue de JésUS-Christ. Ainsi ils ne peuvent que nous induire en erreur par la présomption et la fausse confiance qu’ils nous donneraient, et nous laisser endormir dans le péché par une sécurité très funeste, p. 70 sq. Muratorl, écrivant sous le pseudonyme <le Lamindo Printanlo, Délia naotata dioozione de' Cristiani, Venise, 17 17. blflme eette proposition que celui qui est dévot à Marie ne pourra se damner, qu’il ne sera point pris de mort subite et qu’il lui restera le temps de se réconcilier avec Dieu. Il admet toutefois qu’une vraie dévotion intérieure a Marie, accompagnée d’une conduite correspondant a eette dévotion, donne beaucoup a espérer de Marie, p. 319.

ces itiques dis Monita et de leurs approbateurs, les iî s catholiques, à la fin du wu siècle et

au xviii'. répondirent in justifiant la doctrine trad.lionelle et expliquèrent en quel sens et a quelles eondit, ons, i dévotion a Marie peut assurer ou faire espérer le salut.

ii. Sens que l’on doit donner à eette proposition, qu’un serviteur de Marie ne peut être damne, ou que la dévotion à Marie donne l’assurance du s<dut. .1. Crasse ! i li >2) estime qu’il est moralement impossible, < esta-dire rare it difficile, qu’un chrétien dévot a Mariee damne, a cause de la force et de l’abondance

des ffràces que Marie obtient, pendant la vie et à la mort, à tous ceux qui l’invoquent. I.a véritable dévotion envers la sainte Yieri/e. 2- (dit.. Paris, 1687, 2sq..s, . ion Paul Segneri < 1694), la vraie dévotion a Marie est un s prude prédestination très marqué, pane que le -alut est plus facile aux vrais serviteurs de Marii. i cause tle la protection spéciale que cette lionne Mère leur accorde en toute occasion, et parti culièrement a l’heure de la mort de laquelle dépend finalement leur -alut. La manna dell' anima, .") août, n. 7. Œuvres complètes, l’arme. 171).t. m. p. 264. Suivant Plazza, une dévotion particulière envers Marie est un des plus excellents 'iuncs de prédestination,

à-dire un signe ou Lndici probable de la prédi

tination divine. Bien qu’elle ne nous donne point

une certitude absolue et infaillible, ce que réprouve

eile de Trente, elle nous donne le ferme espoir

d’olitenir le salut, op. cit., p. 326 sq. Cette ferme espé ur la grande puissance d’intercession

de Marie et sur sa non moins grande bienveillance

envers ceux qui l’invoquent, p. 337 -q. Au jugement

dut Alphonse fie Liguori, il est moralement im

le que ceux-là se perdent qui, avec le dé-sir de

s’amender, 'ont fidèles a honorer la Mère de Dieu et

a se recommander a s.i protection. Gloires de Marie. part, l, c. ui. Ce que le saint docteur prouve par ce principe longuement développé : il n’est pas possible qu’un véritable ci persévérant dévot « le M. nie se damne, pane qu’a elle, ne manque ni la pulsssance,

ni la volonté de l’aider, la rentable épouse de Jésus

Christ, xxi. J sq. le même enseignement est donné par les théologiens plus récents. Terrien, op. cit., t. i, p. 290 s, ,

b. Conditions requises pour que la dévotion à Marie

puisse être un signe <le prédestination ou donner quelque assurance du salut, particulièrement en ce /pu concerne les pécheurs qui rut recours à lu protection de Marie.

i rasset, parlant des pécheurs donne l’enseignement

de saint Thomas, S uni. theol., Il' II*, q. i x xxiii. a. 16. Comme I >ieu exauce les prières des pi cheui s qui prient avec les dispositions requises, le méchant ne doit

jamais appréhender de s’adresser a la Mère « le Dieu,

principalement s’il a dessein de se convertir. En elle. il trouvera les entrailles d’une mère de miséricorde qui le tirera de l’abîme de son péché. Op. cit., p. 82 sq. Celui qui conserve quelque tendresse pour la Mère de Pieu et qui lui rend constamment quelque service.

Obtiendra, par cette dévotion d par les prières de cette mère de miséricorde, une grâce de pénitence qui lui donnera l’horreur de von péché, p. 153. Marie ne manque jamais d’obtenir à ses enfants et à ses serviteurs, qui ont pour elle une dévotion constante et fidèle, la grâce de faire pénitence, ou durant la Vie mi a la mort. p. 161. Ces grâces ne sont point pour les dévots présomptueux qui se plongent dans le vice et qui pèchent sans scrupule, sur l’assurance, qu’ils prétendent avoir que Marie obtiendra leur conversion axant leur mort, loc. cit.

Paul Segneri observe que des pratiques purement extérieures ne peuvent suffire pour une véritable dévotion à Marie. Ces pécheurs dont la volonté n’est pas encore disposée à abandonner le péché, mais qui (il ont le désir sincère, et qui sont en voie de se séparer du pèche, doivent avoir confiance en Marie. // divoto di Maria, t. i. p. 196. Que ceux qui n’ont pas encore ce désir, le demandent à Marie avec instance et avec confiance, p. 1 ! *7. — Plazza définit ainsi la dévotion particulière à Marie, qui est une des plus excellentes marques de la prédestination divine : 1. Elle ne doit pas être simplement extérieure ; elle doit être ex animo seu ex corde, c’est-à-dire qu’elle doit provenir d’une grande estime et d’un grand amour envers la Mère de Dieu, et être accompagnée d’une confiance non moins grande dans sa honte et dans sa

puissance. 2. Elle doit être exempte de nonchalance ou de tiédeur. 3. Elle doit être constante, t. Elle doit surtout tendre a l’amélioration de la vie et au progrès spirituel de l'âme. Si quelqu’un a commis le péché, il doit prier Marie avec instance pour que, par son intercession, il se réconcilie avec Pieu par une véritable et sincère pénitence. Op. cit., p. 344 sq. Toutefols il y a des degrés dans la manière dont eette dévotion est une marque de prédestination. Elle est une marque excellente si elle possède les quatre qualités indiquées, et elle doit en posséder au moins une, ut aliquam habeal ad prsedeslinationem su/ni rationem, p. 346.

Tromhelli, en citant les conditions Indiquées par Segneri, insiste surtout pour qu’il y ait une véritable aversion du péché. S’il y a seulement velléité de rompre avec le péché, il ne peut y avoir signe probable de prédestination. S’il y a volonté sincère et efficace, on peut espérer que Marie se montrera mère de miséricorde a l'égard de ce pécheur. Op. i il.. Siunnia aumi. I. IV. col. 181 sq. I rombelli insiste aussi pour ([Ile l’on ne considère point comme méritant la protection de Marie celui qui, vivant dans le péché, espère bien