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MARIE. CULTE M "I EL ELLE IHiiHT

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s.iini Bonaventure munir.', de la même manière ! que le culte d’hyperdulie est dû a Marie.1 cause <l<- sa maternité qui la place bien au-dessus de toutes les autres créatures. Mais de et- « jiuJésus-Christ, en honorant sa mère, a voulu que nous aussi nous l’honorions, il ne s’ensuit pas iiu’il veuille que nous honorions Marie comme nous l’honorons lui-même. La personne île la mère est infiniment Inférieure a la personne du Fils, persona mal ris m inftnitum est inferior persona Filii. Donc, conclut le saint docteur, répondant par anticipation aux protestants du xr siècle, quoique Marie doive être beaucoup adorée (s « < i et aimée, elle doit cependant, secundum legem institutet rectum ordi non, être infiniment moins adorée et aimée que son iliin Fils qui est rrx regiim et dominus dominantium. In IIIum Sent., dist. IX, a. l, q. iii, Opéra, Quaracchi, t. iii, p enseignement théologique de saint rhomas el

de saint Bonaventure est communément reproduit par

les théologiens du xiv et du w siècle qui, d’ailleurs,

intentent, sur ce point, d’une courte indication.

Nous citerons particulièrement : DunsScot, In ///'""

s. dist. i. q. un., Opéra, Lyon, ir. : f'. ». i. vu.

26 ; Richard de Middletown, In IIP"* Sent., dist.

IV a. 2, q. iv, Brescia, 1591, t. m. p. 91 ; Durand de

-l’ourçain. In ///"> Sent., dist. IX. q. m ; Pierre

la Palu, In III"'" Sent., dist. IX. q. u. Taris. 1571,

fol. 58 ; Biel, Sacri canonis expositio, lect. ii.

Tubingue, 1 [99, s. p.

te, depuis le commencement du IW siècle jusqu'à l'époque actuelle, caractérisée, au point de vue doctrinal, par la démonstration de la légitimité du culte de Marie, que l’on oppose au r siècle aux attaques tics protestants, et par la discussion théologique le plusieurs questions secondaires concernant le culte rendn à Marie.

l. Parmi les théologiens qui réfutèrent les attaques des protestants du wr siècle contre le culte de Marie, saint Pierre Canisius mérite une mention toute particulière, parce que ses arguments ont été habituellement reproduits par les défenseurs de la foi catholique. Canisius, pour démontrer la légitimité du culte de Marie, cite longuement les témoignages de la tradition catholique, en remontant le cours des siècles depuis le commencement du xvr jusqu’aux temps apostoliques. En citant les témoignages des premiers siècles, il prend le soin de répondre aux objections et fausses interprétations des adversaires du culte mariai. Commentariorum de verbi Dei corrupteiis, part. [1, 1. Y. . wvii sip. [ngolstadt, lôvi. t. ii, p. N (| 7 sq. Le culte

du a la mère de Dieu est le culte d’il yperdulie. comme le prouve l’enseignement formel des théologiens scolastiques, saint Thomas, saint Bonaventure, Durand de Saim-l’ourçain et Gabriel Biel, appuyés eux-mêmes

surla doctrine antérieurement émise par saint Germain de Constantinople et saint Jean Damascène. Cette doctrine a d’ailleurs son fondement dans la tradition patristique qui avait toujours placé Marie au-dessus de toutes les autres créât ures. I. V, c. w. p. 699 sq. I tes atius ont pu se glisser parfois dans la dévotion catholique envers Marie, niais ces abus ne peuvent être une n de condamner la dévotion elle-même ; autrement l’on devrait supprimer le culte divin luimême, parce qu’il a pu être l’occasion de quelques bus, et supprimer aussi l’observation du dimanche et ainsi que beaucoup 'd’autres bonnes institutions, p. 703 sq. On objecte, bien a tort, que les pratiques du culte catholique envers Marie ont été empruntées aux religions païennes antérieures au christianisme. Ces religions étaient toutes compénétrées par l’idolâtrie, tandis que le culte catholique envers Marie n’a rien d’idolâtrique, ni quant au culte rendu a Marie elle-même, ni quant au culte rendu a ses [mages. Il y

MIT. DE Tllh’il.. ( ITROl.

a sans doute, sur ce point, quelques analogies entre le culte catholique et certaines pratiques païennes,

comme il y en a. pour la vie domestique et la le publique, entre les siècles païens et les siècles chrétiens,

sans qui' l’on puisse dire que, partout ou il a ana

logie, il n a nécessairement emprunt ou Imitation, P 705 sq. L’histoire montre que ce n’est point aux religions païennes que l'Église a emprunté son culte extérieur, mais aux usages « le la religion Juive qui auparavant possédait le vrai culte, p. 706.

Relativement aux miracles attribues, i l’intervention de M.uie par la piété catholique, sepl propositions sont émises, « pie nous résumons brièvement, poiir donner une idée de la sage critique de Canisius. Il v a possibilité de distinguer entre les vrais et les faux miracles. Les vrai s miracles peuvent être accom plis par Dieu par l’intermédiaire des anges et des saints. Les vrais miracles accomplis par l’intermédiaire des saints sont utiles non seulement pour porter les Incroyants à embrasser la foi chrétienne, mais encore pour le bien des croyants déjà en possession de la vérité. Le fait de donner pour vrais de taux miracles

ou des miracles non prouvés, soit dans la prédication, soit dans des ouvrages Imprimés, n’est poinl une raison île rejeter les vrais miracles, bien ipie l’on doive, sur ce point, suivre les règles très sa^cs du concile de Trente. Combattre OU nier les miracles accomplis par les saints a toujours ele la tâche des ennemis de.lésus Christ et de son Église. La vertu d’accomplir des miracles a toujours été reconnue comme beaucoup plus éclatante en Marie que dans tous les autres saints. Enfin c’est un hypercriticisme manifestement exagéré que de ne vouloir reconnaît re d’aul res miracles accomplis par la très sainte Vierge que ceux qui sont d’une haute antiquité, 1. Y. c. xviii, p. 7'M sq. Relativement aux apparitions de la très sainte Vierge, un principe général est établi : il ne faut pas les admettre sans preuve suffisante, mais on ne doit pas non plus les rejeter d’une manière précipitée, I. Y. c. xxi. p. 751. Assurément il y a eu beaucoup d’apparitions vraies, p. 7ô 1 sq. Marie est-elle, pour chacune de ces interventions, descendue corporellenient du ciel ou a-t-elle agi par l’intermédiaire des anges ? nous ne devons pas le rechercher avec trop de curiosité. Quoi qu’il en soit, ce apparitions doivent toujours être grandement esti mecs et considérées comme des bienfaits provenant du Marie elle-même. p. 7." « 7.

Quant au culte des images de la très sainte Vierge, le défenseur du culte mariai, après avoir rappelé la doctrine de l'Église concernant le culte des images considérées d’une manière générale, admet que, parmi les nombreuses Images de Marie attribuées à saint Luc. il et possible qu’une seule ail été l'œuvre de saint Luc,

les autres portant ce nom parce qu’elles ont élé faites selon le modèle de saint Luc. 1. Y. c. xxii, p. 761. I bailleurs, la dévotion catholique s’est bien plus préoccupée de la Mère de Dieu représentée par l’image « pie de la question de son authenticité, pour laquelle <>n a jugé meilleur de suivre la tradition des ancêtres. En cela l'Église n’impose aucune croyance, mais contredire l’opinion communément et généralement revue est une marque de peu de sagesse ou de quelque intempérance de critique, p. 7 < > 12. Enfin il est certain, comme l’affirmait déjà saint Germain de Constantinople, que

beaucoup de miracles ont été accomplis par les Images

aints ; ce que l’on peut également affirmer des Images de Marie, p. 762 sq.

Il est aussi très légitime de dédier des temple, a

Marie, non pour y offrir les sacrifices dira Dieu seul, mais pour y obtenir de Dieu, par l’intercession de Marie, les « races désirées, I. Y. c. xxiii. p. 766 sq. On reproche a la piété catholique, dans la décoration des

statues et des temples de Marie, un luxe excesif qu’il

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