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Ktrémité droite de la voûte recouvrant le tombeau : au centre était une peinture du Bon Pasteur, maintenant à peu près disparue ; à gauche on volt dans l’attitude de la prière un homme, une femme et un enfant qui représentent vraisemblablement la famille qui possédai ! ce tombeau. Selon les Juges les plus compétents, cette peinture date des premières années du m siècle. 1 vu peintures de l’annonciation ilu n* et du iir siècle se trouvent, l’une au cimetière « le Prlscille, l’autre au cimetière des Saints-Pierre-et-Marcellin. Marie, noblement assise, écoute l’annonce faite par l’ange. Vu iie siècle on doit aussi attribuer deux repré tentations de la très sainte Vierge, assise, tenant l’Entant Jésus dans ses brasel recevant les Mages qui figurent, dans un cas, au nombre de quatre, dans l’autre, au nombre de trois, De ces représentations l’une est mit la paroi d’une galerie au cimetière de DomitiUe, l’autre est dans unarcosoleau cimetière de Saint-Calllste. La même peinture, mais avec deux Mages seulement, se retrouve encore, au commencement du tv siècle, au cimetière des Saints-Pierre-et-Marcellin. Une autre peinture du iiie siècle, au cimetière de Prlscille, représente la scène liturgique de la véture d’une vierge. l’n évoque, aide d’un diacre et assis mit une chaire, va Imposer le volie à une vierge qui est devant lui. L'évéque montrant Mario que l’on voil de l’autre a-<>iso sur une chaire et tenant l’Enfant Jésus entre ses bras, semble « lire les paroles qui furent dites plus tard par saint Ambroise, proposant Marie comme modèle de la sainte virginité : Uane imitare, filin. Dr Uutit. rinj., 87. /'. /… t. xvi. col, 326. Au début du

iv siècle, mais vraisemblablement un peu après la paix eoiistantinienne. appartient aussi une peinture de la très sainte Vierge, représentée, dans un arcosole du cimetière Majeur, avec l’Enfant.lésus sur sa poitrine. Le monogramme du Christ, signe d’une époque un peu postérieure a la paix constant inienne, se trouve de chaque côté du groupe divin. Deux orantes figurant vraisemblablement les propriétaires du tombeau, et comme dans l’attitude de la prière, sont tournées vers Marie et son divin Fils.

Outre ces peintures ou la très sainte Vierge est habituellement représentée avec l’Enfant.Jésus, sauf dans les deux représentations de l’annonciation, on rencontre aussi, sur des fragments de verres dorés appartenant au m « et au iv siècle, la très sainte Vierge représentée sous la forme d’une orante. De ces verres qui ont été retirés des tombeaux des catacombes et de la chaux des loculi, et qui ont pu servir aux chrétiens dans les agapes OU dans les fêtes publiques des martyrs, il ne reste le plus souvent que le double fond composé de deux disques soudés au feu, entre lesquels on a gravé ou dessiné, sur or, différents .sujets. Il e^t clair que 1 orante, représentée sur ces verres, est la vierge Marie, toutes les fois que l’on y rencontre le nom de Mara ou de Maria, ce qui est fréquent, l’n de> spécimens les plus significatifs lui ou Marie apparaît debout, les mains étendues. entre saint Pierre et saint Pan], comme un personnage supérieur aux deux saints apôtres. Ces représentations de Marie sous (orme dorante, sur les verres dorés du ni" et du iv siècle, autorisent à admettre que Marie était, parfois aus.j. représentée sous la figure d’une orante dans les peintures cimitérales. Mais en l’ab sen ce de toute désignation de nom. il est difficile, dans les cas particuliers, d" se prononcer avec certitude. On doit enfin observer que les représentations de l.i très sainte Vierge, qui des premiers siècles sont parvenues jusqu'à nous, ne sont guère qu’une exception. Le fait que plusieurs peintures ont disparu depuis une époque peu éloignée, et que plusieurs que nous voyons encore faiblement aujourd’hui sont en vole de disparaître, autorise à admettre qu'à des époques plus

lointaines et avec des causes plus nombreuses de

destruction, beaucoup ont disparu, soit par la piété Indiscrète de quelques chrétiens désireux de prendre

cette place, comme c’est arrive assez fréquemment, pour y mettre leurs propres sépultures. ; t tin d'être plus

rapprochés « les corps « les martyrs, soit par l’indl tion de pèlerins avides de conserver ces souvenirs ;

soit par les destructions commises a diverses épo ques, dans les catacombes, soit par la simple action des causes naturelles de destruction.

On doit, vraisemblablement aussi, attribuer au

commencement du ive siècle, en Afrique, un Fragment

de bas relief de marbre blanc qui. bien que mutile. Offre d’une façon certaine. l’Image de la Mère de Dieu, la plus ancienne que l’on connaisse sur le sol d’Afrique. On en trouvera une description détaillée dans l’on

vrage du P. Délai tre, L< i utte de in sainte Vierge ' » ./ri(/nr d’après 1rs monuments archéologiques, Paris. 1907, p. 3 sq.

En même temps que l’on étudie ces représentations de la très sainte Vierge dans les catacombes, on doit, pour en comprendre la signification, se rappeler le fait qu'à cette époque, les chrétiens axaient coutume, pour assurer au défunt la protection des saints martyrs, de placer leur image auprès de son corps, quand il n'était pas enseveli dans leur proximité Immédiate. sixte Scaglia, op. cit., p. XM. voir Communion des

    1. SAINTS##


SAINTS, t. in. col. I7â sq.J 177 sq. Il est des lois bien probable que le fait de placer des rperésentat ions de la très sainte Vierge autour des sépultures chictiennes, doit être interprété dans le sens d’une recommandation à la protection de Marie, ou d’un appel aux vivants pour qu’on les recommandai à cetta protection. Il paraît donc juste de dire que si la for mule : Refrigeret tibidomna Maria ne se lit sur aucun monument, elle est assez clairement signifiée par ces images. II. Marucchi, op. cit., t. i, p. 329.

4. I.a valeur pratique de ces faits est encore augmentée par deux considérai ions empruntées à l’histoire de la seconde moitié du iv siècle.

a) Il est certain qu'à partir de la seconde moitié du ive siècle, le culte public et le culte privé à l'égard de Marie, comprenant aussi le culte d’invocation, sont bien attestes et qu’ils apparaissent clairement comme des pratiques courantes, habituelles, auxquelles aucun reproche de nouveauté ne peut être fait. Or comment des faits si évidents pourraient-ils s’expliquer si, avant cette époque, aucune pratique de culte envers Marie n’avait existé

b) C’est aussi un fait bien constaté qu’avant l’institution de fêtes spéciales en l’honneur de Marie, fêtes dont la première institution paraît remonter à la lin du iv siècle, suivant dom Cabrol, voir Annonciation ( File de /'), Dictionnaire d’archéologie chrétienne < ! de liturgie, t. i, col. 2246 sq., la liturgie ecclésiastique porte l’empreinte d’un culte concomitant rendu a

Marie en même temps qu'à Nôtre-Seigneur. Ce caractère de la liturgie apparaît très manifeste dans plusieurs hymnes ambrosiennes certainement authentiques, Jam surgit hora tertia et Veni redemptor

r/entitim. OÙ la louange a Marie est jointe a celle qui est

principalement rendue a Notre-Seigneur, /'. /… t. xi. col. l no sq. ; voir aussi deux autres hymnes, v et xii,

Considérées par les éditeurs bénédictins comme au i hentiques, col. l il l sq. N’est-il pas bien probable que ce caractère delà

liturgie de la seconde moitié du i siècle ne lui était point particulier et que, déjà avant cette époque. 01

avait coutume de joindre quelque pratique du culte

envers Marie au culte que l’on rendait à Notre-Sel

gneur ? Cette supposition si bien fondés parait confirmée par un texte de saint Grégoire le Thaumaturge ( + 270), dans une homélie que beaucoup de cri