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t. iv, p, 123 ; s. Laurent Justlnlen t + 1455), /v oàedientia, v, viii, Opéra, 1 yon, 1569, p. 683 ; Blel, />< feslis divrn Y. M., senn. u. Brescla, 1583, p. 129 ; Pelbart tic reræsvar, Stellarium, p. 216, 219 ; Bernardin de liu^ti. c/>. ctf., roi. 82 ; Viguier > ; 1553), D «  mnnuntiatione dominica, n. 274, Instttuttones, Venise, ^ l’honins de N illeneuve I Serm., ni.

/V natipitate Y. M., Opéra omnia, Augsbourg, 175. eut. 574 : Louis de Blois († 1566), (.' « i/iun pflas spiritualis, xvii, 2. Opéra, Anvers, 1632, p. 18 ; Sébastien Barradas < + 1615), Commentaria in eoneordtam et hisloriam eoangelicam, Lyon, 1611, t. i. col. 327 sq. ; Pierre Morales († 1603), In capul primum Matthui. IhChristo Domino, SS. Y. Deipara Marin et S. Joseph, Paris, 1869, t. i, p. 322 sq.

.".. Dr la (indu ai//e siècle fusqu'à la fin du ai///. la toute-puissance d’Intercession de Marie est particulièrement défendue par les théologiens contre quelques catholiques se joignant aux protestants et aux jansénistes, pour blâmer la confiance excessive attribuant a Marie la toute-puissance d’intercession

- critiques furent formulées en L673 par lesMomïa salutaria H. Virginia Mariât ad cultores suos indiscrètes. Le dixième avertissement était ainsi conçu : Si tu m’airæa et m’honores comme ta patronne auprès « le l>ieu. tu fais bien : car mes prières ont beaucoup « le valeur, darde-toi cependant, par hyperbole ou par un tèle immodere.de inattribuer ce qui n’appartient qu'à Dieu. Pour m’honorer gardetoi de rien soustraire a Dieu, comme l’ont lait les collyridlens. Ne m’appelle donc pas toute-puissante. Bourassé, Summa muta, ad. 17.'). 17Ô. Voir dans Terrien, t. n. p. 178 sq.. toute une liste d’ouvrages publiés pour M contre la tbèse des Monita. Au xviir siècle, un écho de l’affirmation des Monita se retrouve chez Muratori < + 1759), dans son ouvrage Delta rcgolala divnziont dei Cristiani, Venise, 17 17. publié sous le nom de Lamindo l’rintanio. Muratori blâme cette expression que Marie commande au ciel, à moins qu’elle ne soit entendue sobrement. L’office de Marie est de prier Dieu pour non-, d’intercéder pour nous, non de commander, c. xxii. Venise, 1717. p. 316 sq.

Rencontre de ces assertions, les théologiens catholiques expliquent la nature de la toute-puissance d’interccssjnn attribuée a Marie.

Heichenheruer t+ 1673) l’explique en ce sens qu’elle est une tonte-puissance morale, qute sila est in expedit’i et /iirili quidris. qimrf a prtesenti naturalis mit supernutnralis Providentiel dispositione et ordint non abhorret n Des impetrundi poûstate et /arullatr. Mariant ciiltus rindiciir. animadv. xxv. Prague, 1677, p. 122 sq.

TrombeUi ꝟ. 1784), après avoir prouvé la souveraine efficacité de l’intercession « le Marie par le témoignage constant de la tradition, ajoute qu’aucun auteur catholique n’a employé, en un sent strict, les expr< gni fiant la toute-puissance de Marie, ou

un commandement à l'égard de son divin i-'ils. Touparoles, qui ont l’avantage de montrer une mee effective a la souveraine efficacité de l’inssion de Marie, né doivent pas être blâmées. L'Écriture ne contient-elle pas des expressions semblables, comme celles qui expriment l’efficacité de la prière de.Josiié. Jos., x. 1 I. ou la réponse de Dieu aux prières de Lotit, Gen., ix. 22? D’ailleurs nous reconnaissons Notre-Seigneur comme le seul Rédempteur et Sauveur, et ('est uniquement a ses mérites et a sa passion que nous attribuons notre titillation avec Dieu le Père. Notre-Seigneur est le seul auteur, la cause méritoire et le distributeur bienfaisant de touteles grâces que nous obtenons par Marie. Marie est seulement deprecatrix ; elle est le canal par lequel nous demandons et nous obte nons toutes les grftcei il primario tmo unira tante. ('/'. i'/7., dans la Summa aurra, t. iv, col. 150, I 16

De même suint Alphonse de I IgUOri, Contre lis cii

tiques d’un auteur anonyme, explique le texte atiri bué a saint Pierre Damlen et d’autres semblables, en

ce -eus. que ce sont des expressions h perholiques, qui ne sont aucunement contraires a la Vérité. Voir Réponse à an anonume, a la fin des Gloires dt Marie. Ulleurs, après avoir cité plusieurs textes de la tradition affirmant cette toute puissance de Marie, il l’explique en ce sens, que Noire Seigneur est tout-puissant par nature. Marie ici par grâce, ce qui revient a dire qu’elle obtient par ses prières ce qu’elle veut.

Après ces explications données a la fin du x cl

au xviiie siècle par les défenseurs de la doctrine catho tique, on ne voil plus, parmi les catholiques aucun tenant des opinions émises par les Monita salutaria.

Notons en lin que eei enseignement t raditionnel a été affirmé, plusieurs lois, par le magistère ordinaire de l’ie IN. de Léon NUI et de Pie N. l’ie IN, à la lin de la bulle Ineffabilis Drus du <S décembre 1854, engage tous les fidèles a recourir avec une entière confiance à la protection de la Vierge immaculée qu’il appelle totius terrarum orbis potentissima apud Unige nituni Filium siiuin mediatrix et canciliidrir. Il exprime ainsi la souveraine efficacité de l’intercession de Marie : Maternis suis preeibus validissime impetrat, et quod quærit invenit, ac frustrari non pairsL

Dans l’encyclique Octobri inmsr. du 22 septembre 1891, Léon NI II appelle Marie puissante, parce qu’elle est la mère de Dieu tout-puissant, potens ra quidem, Dei parens omnipotentis. Pie X donne implicitement le même enseignement dans l’encyclique Ad diem illum, du 2 février 1904, lorsqu’il affirme que la prière faite à Marie n’a jamais été sans effet Experiendo quippe novimus ejusmodi precem qu.se. caritate junditur et Virginis sanctse imploratione fulcitur, irritant fuisse nunquam.

Conclusions doctrinales.

I. Selon l’ensei

ment traditionnel tel qu’il vient d'être exposé, la toute puissance d’intercession de.Marie doit s’entendre en ce sens, qu'à cause de sa maternité divine et de l’amour que lui porte son divin Fils, elle obtient infailliblement de lui tout ce qu’elle demande d’une manière absolue en tout ce qui est soumis à sa médiation.

a) Celle toute-puissance d’intercession qui découle de la maternité divine repose donc uniquement sur l’amour de Jésus pour sa mère. A cause de cet amour. Jésus ne peut rien refuser aux prières de sa mère. C’est tout ce queveulent exprimer, comme nous l’avons vu d’après le contexte, les auteurs qui disent que les prières de Marie sont, pour son divin Fils, comme des commandements.

b) La toute-puissance d’intercession de Marie est restreinte a ce que Marie demande d’une manière absolue. Puisque ce principe est vrai des prières laites par la volonté humaine de Not re-Sciimcur. qui fui toujours exaucée en ce qu’elle demandait tecundum ooluntatem rationis, non en ce qu’elle voulait secundum motum sensualitatis vel etiam secundum motum vuluntatis simplicis, ou secundum (/nid. scilicet si aliud non obsistat r/uod per delibcrutionr/n rationis invenitur, S. Thomas. Sutn. Iheol.. IIP. q. xxr. a. I. on doit a plus forte raison l’admettre aussi pour Marie.

c) Bien que les prières de Marie considérées en elles-mêmes et a cause de la maternité divine, soient toujours efficaces, un obstacle a leur réalisation peut encore être apporte par la volonté humaine. L’obstacle que la divine Providence pourrait empêcher, mais que

de fait elle n’empêche pas toujours, peut provenir de ce que l’on ne prie point.Marie avec les dispositions voulues, pic et persévérante r ; ou que l’on (limande une chose qui n’est point jugée utile au bien