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MARIE, PIGMENTATION DE LA GRAC1


ment rendu témoignage de sa divinité ai de la mission qu’il devait accomplir. Dictionnaire de fa Bible., t. iv, col. 796 ; Knabenbauer, op. eh, p. 127 sq. Le texte ainsi Interprété étant tout a l’honneur de Marie, comme la suite même de l'événement, toute ihiii culte est donc écartée. On peut aussi rappeler les Interprétations données par saint Augustin ai par d’antres auteurs Vss< divergentes entre elles, et divergentes aussi « le celle que nous venons d’indiquer, elles s accordent.i exclure toute supposition de péché en Marie. Voir Hartmann, Christm tin Gegner des Morienkultus ? Fribourg-en-B., 1909, ». 61 sq. ; Dictionnaire apologétique, t. ni. col. 1 17 sq. ; M.-.i. 1 a grange. Évangile selon saint Jean, p. 56 57.

conclusion. Il n’y a non plus rien île contraire au privilège de l’exemption de toute faute actuelle en Niant-, dans 1° deux controverses que nous avons rencontrées en étud ant l’enseignement traditionBal : controverse sur la permanence de la concupis cence in actu primo jusqu'à la sanctification plus par de Mario par l’accomplissement ilu mystère de I incarnation, et controverse relative au moment où Mario fut rendue pleinement Impeccable.

1. selon Us docteurs ou les théologiens cités plus haut comme admettant que la concupiscence in actu prinm resta on Mario Jusqu’au moment ou le mystère de l’incarnation s’accomplit on elle, saint Bède, saint Paschase Radbert, Pierre Lombard, Richard do Sa nt

r. saint Bon aventure, saint Thomas, saint Antonin do Florence, nous avons constaté qu’il s’agissait uniquement do la tendance do la nature, constamment liée par l’action do la grâce divine, de telle sorte que, jamais, in actu secundo, aucun acte, aucun mouvement do la concupiscence no se produisit après la première sanctification do Mario, comme l’indique particulièrement saint Thomas, Sum. theol., III 1.

i|. XXVII. a. : i. voir aussi IMMACULÉ ! CONCEPTION,

t. vu. col. 10 il sq.

2. Il n’y a r. on non plus qui contredise lo privilège do Marie dans les divergences théologiques que nous avons rencontrées, surtout du xir au xw siècle, dans la manière d’expliquer soit la nature do l’impeccabilité,

ie moment auquel cette impeccabiBté fut pleinement conférée à Marie. En réalité, les explications que l’on donne de l’impeccabilité de Marie s’accordent substantiellement sur ses doux causes immédiates : la très abondante conférée a Marie et la constante protection de la divine Providence empêchant, pour elle, toute occasion de poche et portant incessamment

olonté au bien. On s’accorde aussi a reconnaître en Mario l’absence de toute faute après sa première sanctification. Si parfois l’on parle (l’impeccabilité après l’incarnation seulement, on entend par la une sanctification plus abondante conférée au moment où l’incarnation de NotreSeigneur s’accomplit on Marie, en raisonnant surtout selon l’opinion qui. Jusqu’au moment de l’incarnation, considérait Mario comme

re soumise a la concupiscence in actu primo. C’esl

sens que saint Thomas dit que la grâce confirmant Mario dans lo bien eut. a ce moment, tonte sa perfection : In eonceptiont autem FiliiDci consammata est ejus gratin confirmant eam in bono. Sum. theol., III*. q. xxvii. a..">, ad 1

III. Augmentation de la oeace sanctifiant] in Marie. Dès le premier moment de sa conception,

e a possédé la grâce sanctifiante, voir Immaculée

i PI ION, t. vil, col.

Exempte de toute laute actuelle, Marie, nous venons

de le montrer, a constamment persévéré dans la "race

a sanctification première. Lue question reste a

aire : la grâce sanctifiante possédée par Marie,

le premier moment de son existence, a-t-elle été

(tamment augmenter pendant toute sa vie ? et

quelles ont été Ks causes de cette augmentation ?

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' : iusn ; r. i c’esl une vérité certaine que. pendant tout la durée de l'étal d'épreuve, la grâce sanctifiante peut être Incessamment accrue par les

actes do chari le accomplis avec une suffisante perlec tion. et par les sacrements reçus avec les dispositions requises. Or il n’est poinl douteux que, pour Marie, Total d'épreuve ait duré jusqu’au terme de sa vie terrestre, c’est l’enseignement commun dos théolo

aïolis, qui, avec saint Thomas, S uni. I licol.. [II », q, .

a. 10, et De reniai, —, q. xxvi, a. 10, attribuent a Jésus chnst seul le privilège d’avoir été sur terre à la fois viator et cottiprehensor, La grâce sanctifiante que Marie avait reçue déjà si parfaite au premier moment de sa conception, a donc dû être incessamment augmentée par les doux causes qui l’augmentent habituellement dans les âmes.

colle loi générale qui devait régir toute la vie surnaturelle de Mario, y a t il lieu d’admettre une exception, à cause de la pleine consommation de grâce, qu’elle reçut au moment de l’incarnation, selon lo son tiiucni commun des théologiens.

1. Cette exception doit être rejetée comme contraire a ce principe bien assuré, que, dans une nature créée. Une peut y avoir de grâce sanctifiante d’une Intensité telle qu’aucun accroissement ne soit plus possible. N’atteignant jamais la perfection absolue, la grâce* selon l’enseignement de saint Thomas, peut toujours être augmentée dans toutes les créatures, pendant la vie d'épreuve : llnminum rrro qui sunt pure viatores gratia potest augtri, et ex parte forma quia non attingunt summum gratia gradum, etex parle subjecti quia nondum peroenerunt ad terminum. Sum. theol., III », q. vii, a, 12. C’est d’ailleurs une conséquence du principe communément admis en métaphysique contre les diverses formes d’optimisme philosophique : tout ce qui est créé peut toujours recevoir quelque accroisse ment, comme le montre saint Thomas : I psa ratio fueti oel creati répugnât inflnito. Sam ex hoc ipsoquod lit ex nihilo, habet aliquem dejeetum et est in potentia non uctus » tirus ; et ideo non potest « quart primo infmilo ut sil infinitum. De potentia, q. i, a. 2, ad l ul ". El ailleurs : Quidquid Deusde creatura facial, adhuc remanet in potentia recipiendi a Dco. De verilate, q. xxi.x, a. 3, ad 3 1 "". Cette conclusion s’applique même a la grâce habituelle que Jésus possédait dans sa sainte huma nité. Sum. theol., III a, q. vii, a. 12, ad 2'"" ; De verilate, q. xxix. a. 3, ad 6 am. Si l’on affirme que la grâce habituelle en JéSUS-ChriSt était incapable d’un perler tionnement ultérieur, c’est simplement en ce sens qu’elle ne pouvait appartenir à une personne plus parfaite, et qu’au reste cette grâce avait toute la perfection intensive qui convenait à la personne du Verbe incarné, lue. cit.

2. On ne doit attribuer aucune valeur probante à plusieurs textes cités en sens opposé. I.e texte principal est celui de Pierre lo Vénérable († 1156), affirmant, dans une do ses lettres, que Marie, dès lors qu’elle a été dite pleine do grâce au moment do l’an nonciation et de l’incarnation, n’a pu, depuis celle époque, recevoir aucun accroissement de grâce, du moins pour tout ce qui concernai ! sa sainteté personnelle. Bpist., t. III, 7, /'. A., I. CLXXX1X, col. 285 sq. L’argument donné connue péi cinploire par Pierre le Vénérable, n’a jamais été accepté par la tradition catholique, qui, sauf quelques très rares exceptions, a toujours expliqué cette plénitude de grâce en Marie au moment de I annonciat ion et do l’incarnation, do manière a admettre en (Ile, dans le reste fie sa vie, un accroissement constant de la grâce. Citons particulièrement Alexandre de Halès. saint Thomas et Ri-