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MARIE, VIRGINITÉ : ENSEIGNEMENT PATRISTIOUE

souvent et très explicitement exprimée dans les nombreuses hymnes de saint Éphrem sur la naissance de Notre-Seigneur et sur la mère de Dieu, publiées par Mgr Lamy, S. Ephrem Sijri hymni etsermones, Malines, 1882-1889. Le sceau de la virginité a été gardé intact, Ih/mn., i, v, vii, xi, xii, xv, xvi, t. ii, col. 436, 534, 546, 508, 570, 574, 584. Marie est appelée la porta clausa, Ezech., xliv, 2, par laquelle Jésus est entré en ce inonde sans l’ouvrir. Jlymn., xv, iv, t. ii, col. 584, 534. La prophétie d’Isaïe est interprétée dans ce sens, Hymn., vii, xvi, t. ii, col. 546, 588. Jésus est sorti per viam nalorum, le sceau de la virginité restant fermé, v, col. 534.

d) Nous signalons ici deux discours attribués à saint Grégoire de Nysse, bien que leur authenticité reste douteuse. Il y est affirmé que Marie est à la fois mère et vierge. La virginité n’a pas empêché l’enfantement, et l’enfantement n’a pas porté atteinte à la virginité. In diem natalem Christi, P. C. t. xlvi, col. 1136. Le Verbe fait chair, seul conçu d’une manière ineffable, a ouvert le sein virginal non ouvert jusque-là, gardant intact, même après son admirable passage, le sceau de la virginité, ià arju.avTpoc tîjç 7Tap0ev£aç à7rap<XTp<OTa xal is-uà tîjv 7tapâSoÇov 7tp6080v çuXaÇdtuevoç. De occursu Domini, col. 1157.

e) En Occident, saint Zenon de Vérone († 380) affirme expressément la virginité de Marie dans la conception, dans l’enfantement et après l’enfantement. Tractalus, t. I, tr. v, 3 ; t. II, tr. viii, 2, P. L., t. vi, col. 303, 414 sq. La virginité dans l’enfantement est particulièrement affirmée, col. 4Il sq., ainsi que la virginité post parfum, col. 417. — Saint Ambroise († 397) enseigne la conception virginale accomplie par l’opération du Saint-Esprit. De inslit. virg., v, 33 sq. ; xii, 79 ; xiv, 88, P. L., t. xvi, col. 313 sq., 324, 326, 329. L’enfantement virginal est également affirmé, col. 313. Les paroles du prophète Ézéchiel, xliv, 2, concernant la porta clausa sont appliquées à l’enfantement virginal : Bona porta Mariæ quee clausa erat et non aperietur. Transivit per eam Christus sed non aperuit, De instit. virg., viii. 54, col. 320 ; per -quam sine dispendio claustrorum genitatium virginis partus exivit, viii, 55, col. 320. On sait que le De institutione virginis fut écrit en 391-392. Dans une lettre écrite en 396 se rencontre encore un témoignage très explicite. Il est dit de Notre-Seigneur, qu’en naissant de Marie il a conservé intact le sceau de la virginité : Qui cum ex Mariæ nasceretur utero, gsnitatis tamen septum pudoris et internera ta virginitatis conservavil signacula. Epist, , i.x :  ;, 33, col. 1198. Ces déclarations si explicites, postérieures au synode de Milan de 390, dans lequel saint Ambroise défendit l’absolue et perpétuelle virginité de Marie contre l’erreur de Jovinien, doivent aider à déterminer le sens d’un passage du commentaire de saint Luc écrit quelques années auparavant, de 385 à 387, avant la manifestation de l’erreur en question : Hic ergo soins aperuit sibi vulvam… hic est qui aperuit matris suie vulvam ut immaculatus exiret. Expos, ev. sec. Lucam, t. II, 57, t. xv, col. 1573. Puisque, selon de très explicites déclarations postérieures, Ambroise admet l’intégrité virginale in partu et post partum, les paroles du commentaire de saint Luc doivent signifier simplement eritus de utero matris, sans atteinte à l’intégrité virginale, au sens indiqué par saint Thomas. Sum. theol., III a, q. xxviii, a. 1, ad l » m. C’est d’ailleurs le sens suggéré par le contexte du passage précité, où l’enfantement de la vierge Marie est appelé saint et immaculé, en ce sens que Jésus est le seul ex natis de femina qui, grâce à la nouveauté de son enfantement immaculé, n’a point connu la contagion de la corruption terrestre. Comment cet enfantement serait-il nou- !

veau et immaculé s’il s'étail accompli avec la perti de la virginité? !.. IJ, 56, col. 1573.

Enfin la virginité de Marie post partum est particulièrement affirmée et défendue cou Ire les attaques de Bonose, évêque de Sardique. Voir Bonose, t. ii, coi. 1027 sq. L’erreur de Bonose est qualifiée de sacrilège. De inst. virg., v, 35, t. xvi, col. 314. Puis, après avoir montré dans l’Ancien Testament plusieurs symboles de la parfaite et permanente virginiti Marie, notamment la porta clausa d'Ézéchiel, col. ! Vhortus conclusus et le fons signalas du Cantique des cantiques, col. 321, J'évêque de Milan explique les textes scripturaires sur lesquels Bonose cherchait à appuyer son erreur. Antequam convenirent, Matth., i, 18 est expliqué en ce sens que l'évangéliste limite son attention à la question principale, celle de l’incarnation, laissant la question incidente de la virginité post partum qui n'était point en jeu. De institutione virginis, v, 37, t. xvi, col. 315. La même explication est donnée au texte de Matth., i, 25, non cognoscebat eam donec peperil fîlium, col. 315 ; cf. Expos. evang. secundum Lucam, I. II, 6, t. xv, col. 1555. Les paroles Joseph accepit conjugem suam, Matth., i, 24, signifient simplement la solennité du mariage, non enim virginitatis ereptio sed conjugii teslificatio, nuptiurum celebralio declaratur, col. 1555 ; De institutione virginis, vi, 41, t. xvi, col. 316. Mulier, dans le texte jaclum ex muliere, Gal., iv, 4, n’implique point la perte de la virginité, non corruptelæ sed sexus vocabulum est, col. 315, t. xv, col. 1555. Les frères du Seigneur mentionnés dans l'Évangile ont pu être issus de Joseph ; il est d’ailleurs certain que le mot frère dans l'Écriture n’a pas un sens restreint, fraternum nomen liquet pluribus esse commune, t. xvi, col. 317. — La virginité parfaite et constante de Marie est d’ailleurs souvent proposée à toutes les vierges comme modèle : De virginibus, II, ii, 7 sq., t. xvi, col. 209 sq. ; De institutione virginis, v, 35, xiii sq., col. 314, 325 sq. ; Exhorlatio virginitatis, v, col. 344 sq.

On doit mentionner également la lettre du synode de Milan au pape saint Sirice en 390 ; synode auquel prirent part saint Ambroise et plusieurs autres évêques. Ce synode affirme l’absolue virginité de Marie dans sa conception, dans son enfantement et après son enfantement, comme une vérité enseignée par l'Écriture et par le symbole des apôtres toujours fidèlement conservé dans l'Église romaine. S. Ambroise, Epist., xlii, 4 sq., P. L., t. xvi, col. 1125.— Vers 392, le pape saint Sirice, écrivant à Anysius de Thessalonique et aux autres évêques d’Illyrie, réprouve l’erreur de Bonose attribuant à Marie d’autres enfants que Jésus ; erreur déjà condamnée peu auparavant par le concile de Capoue, Epist., ix. P. L.. t. xiii, col. 1177. Voir Bonose, t. ii, col. 1027 sq.

/) Saint Jérôme († 421) appelle la virginité de Marie dans la conception de Jésus, une vérité de foi, enseignée par l'Écriture, concédée par Helvidius lui-même, et qu’il n’est aucunement nécessaire de prouver. De perpétua virginitate B. Mariæ adv. Helvid., 16, 19, P. L., t. xxiii, col. 201, 203. La prophétie d’Isaïe, vu, 14, est interprétée dans le même sens. Adv. Jovinian., i, 32, col. 254 sq. ; In Isaiam, t. III, 14, t. xxiv, col. 107 sq.

Quant à la virginité in partit, nous indiquerons l’enseignement du saint docteur suivant l’ordre chronologique de ses écrits. Deux allusions se rencontrent dans le De perpétua virginitate adversus Helvidium, écrit en 383. La première est cette affirmation incidente : Nulla ibi obsletrix : nulla muliercularum sednlitas intercessit. Ipsa pannis involvit infanlem, ipsa et mater et obstetrit luit. Loc. cit., t. xxiii, col. 192. La deuxième allusion est ce passage concernant l’en-