Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/402

Cette page n’a pas encore été corrigée

MARIAG1 I"" rRINl I I ^SSIQl I. LA COLLATION DE LA GRA< E

, collation d « la grflCC belard. Ganiiulphe ; il

f.ut ajouter Pierre le Chantre. Verbum abbreviatum,

KSllt y. /, t, . v.col. 126 : Sunt etiam spiritualia

, « 'eonltrUir vel collata augrtur Spiritus Sanetl

t m aligna, "t tcHeatastiea særamenta, prtster

inionium. ordines. officia etiam eeelesiastica.

Encore au xiiie siècle, l’opinion que le mariage n est

ment spirituel est exprimée par le

manuscrit théologique d’Erlangen cité par GlUmann,

l. Jacques de Vllry C 1240) écrit dans sou

Historia oceidentalis, c. 36. Douai. 1596. p. 388 : 1 es

  • icrements ont été Institués pour être des signes et « les

moyens « le sanctification. Mais le sacrement de

mariage n’a point la vertu de produire ou d’augmenter

la grâce, car sa fonction est purement médicinale :

permet comme remède a la fornication, de même

que l’on permet au moine l’usage de la viande et au

malade de prendre « les bains. Guillaume Pérauld

sa Summa uirtutum ne vitiorum, Anvers,

. t. i. fol. 128, énumérant les douze Mens « lu

mariage et les quatre fruits « lu douzième, ne parle

point de la grâce.

Et Hugues « le Saint -Cher dans l’une « le ses œuvres, confirme, en somme, (opinion de Ru fin : Hoc quod licitur. sacramentum efpcit quod figurât, intelligitur lantum de sacramentis institutis in Eoangelio ; hoc autan institutum est unie Legem. In Fpist. I ad Cor.. ii, éd. Venise. 17" : '-. tvu. P- > ss - t '" 1 '- Ainsi. jusqu’aux premières décaties du xiiie siècle, l’opinion commune semble ne voir dans le mariage qu’un signe et les théologiens ne lui assignent généralement qu’une fonction médicinale, encore que l’efficacité du sacrement soit reconnue par plusieurs d’entre eux en termes résolus : Anselme « le l.aon, Hugues « le SaintVictor nous l’ont montré.

b Solutions intermédiaires. Quand les théolo mirent à enseigner explicitement, au début du xiir siècle, le rôle de la grâce dans le mariage, ce ne fut point sans tergiversation.

- Les uns considèrent le mariage comme ayant simplement pour effet de conserver la "race. Ainsi l’exprime Guillaume d’Auxerre. Nous avons exposé la doctrine des sacrements qui confèrent la « race. Il nous faut maintenant nous occuper des sacrements qui watt la grâce, c’est-à-dire du mariage, conservateur de la grâce, qui est une sorte de médecine préventive puisqu’il préserve de la fornication. - Summa…,

fol. CCLXXV.

Il semble que l’on pi-ut considérer encore comme

représentant de cette opinion Alain de Lille, Theolo regula-, reg. < : xiv, /'. /-.. t. r.cx. col. 681. Elle est

suffisante par la Summa de fide catholica, t. I, c. i x. P. I… t. ccx, col. 367.

b. — D’autres semblent voir dans la bénédiction nuptiale la source de la grâce : c’est peut-être l’avis de Guillaum « ' d’Auvergne, cf. Ziesché, Die Sakramententehre des W. von Auvergne, dans Weidenauer Stndien. Vienne, 1911, t. iv, p. 149-226. Les époux qui, contractant, ont en vue les causes finales que l’honnêteté assigne au mariage font un acte très saint. wer. matrim., c. vi. lor. cit., p. 519. Dieu leur rde son aide pour atteindre les fins qu’ils se proposent, ibid., c. ix. ]). ô2". Mais la virtus sarramenti appartient-elle au simple contrat passé entre deux fidèles, ou bien est-elle le fruit de la bénédiction nuptiale ? La réponse de Guillaume d’Auvergne n’est pas d’une clarté parfaite. Il ne reconnaît la virtus

imenli qu’au sacramentum vri nominis. celui qui té accompagné de la bénédiction. C’est le texte sur

lequel J. de Guibert met l’accent dans un savant article : Le texte de Guillaume de Pari » sur l’essence du -ment de mariage, dans Recherche* de science religi"t*e. 1914, p. 122 iq. Mais il fait observer aussi

2210

que Guillaume, en autre endroit (p, 520 « le l'édl Uon que nous avons pu Utiliser » mentionne la béné diction connue une nouvelle source de sainteté. Et Guillaume ne paraît il point attacher au mariage

contracte sans bénédiction « lu prêtre (pourvu que l « s

époux n’aient point refuse ce lile malicieusement)

la virtus sacramenti ?…digne pteque tmclpientlbus sacramentum Istud, reœnnterque servare volenttbus,

ipsa virtute sacntmentt præstatUT iniiltum rrlrigcrium contra ardorem concuptsccnttse carnalls ; et il ajoute quelques observations curieuses, tirées « les confidences qu’on lui B faites.

Nous hésitons à reconnaître dans les deux textes de

saint Thomas que cite J. de Gulberi un écho de Guil laume d’Auvergne. En revanche, nous avons relevé chez certains canonistes l’affirmation que la lu -tiédie

lion nuptiale confère la grâce. Voir la Glose ordinaire, in c. 9, Ciun in ecclesite, X. V, m. Peut-être même

était-ce là une opinion populaire. Aliquis nupsit in occulte.. crédit quod sollempnitas illa si udderctur aliquam gratiam conjerret… Ainsi commence une question « lu ms. latin. M7J « le la Bibl. Nat. (xiii « s.),

fol. 7'.'.

Les Commentaires « le Hugues de Saint-Cher et ceux de saint Bonavenlure marquent le moment OÙ l’hésitation fut le plus vivement exprimée : In aliis sacramentis virtute sacramenti con/ertur gratia vel augmentum gratinsrd non in matrimonio virtute matrimonii con/ertur gratia. Aliquando lumen datur vel virtute sacerdolalis benedictionis vel propter intentionan contrahentium. In Sent., ms. de Bâle, fol. 139. Parti de la négation, Hugues s’achemine vers la solution raisonnable, celle qui s’accorde avec la notion intégrale du sacrement. Saint Bon aventure tient pour certain que le mariage confère un certain don de grâce, aliquid grat182donum, è.ceuxqmte reçoivent dignement, his qui ex carilatis consensu uniuntur ad procreandam prolem ad divinum cultum. A raison du consentement et « le la bénédiction de l'Église, cujus est særamenta débite tractare, l'âme est sublevata de la corruption de la concupiscence, et la grâce est donnée ad copulam singularem, utilem, inseparabilem. Cette grâce constitue un remède contre le triple désordre de la concupiscence : l’inconstance ou manque de fides, la luxure qui exclut la procréation, l’instabilité qui exclut le sacrement. Dist. XXVI, a. 2, q. U, conclus. Cependant, le mariage ne confère point la grâce comme les autres sacrements : A' on datur gratia per eum modum, per quem in aliis sacramentis, sed solum auxilium gratis :, sicut supra in principio visum est (dist. XXVI, a. 2, q.u), nisi forte rationc benedictionis adjunclm, quss vendenlem faceret simoniacum. Dist. XXX, a. un., in fine. Licet in quantum est sacramentum Ecclesiæ, ratione benedictionis annexadet etiam gratiam digne accedentibus, dit encore saint Honaventure, dist. XXXIX. a. 1, q. ni, ad 3'"". En plusieurs autres endroits, il exprime cette même idée. En somme, la cause et la portée de la grâce ne sont pas clairement reconnues par saint Bonaventure qui semble attacher une force excessive à la bénédiction nuptiale, ei apprécier sans une suffisante largesse les fruits du sacrement. Mais, déjà, son contemporain Albert l<- Grand avait préparé la solution définitive.

n L’affirmation de la grâce. Avant « le combattre les opinions contraires à la production de la grâce, Albert s’efforce de les ramènera l’unité. Il n’y a peutêtre qu’un désaccord verbal entre ceux qui nient la « race et ceux qui professent que le mariage a pour effet recessum a peccato.non autan ordtnem ad bonum. Cette gr.u-e empêche le règne de la concupiscence, elle la contient dans les bornes prescrites par les fins et l’honnêteté du mariage. Et dicuni probabililer isli guod hase est cousu quart quidam Patres vidaduf