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MARIAGE. D0( TRINE Cl ^SSIQT E, l MATH RE

inotio. roi. 131, et Duns Scol l'énonce avec netteté, Report, paris., <IM. XXVII, q. n.

routes ces difficultés, on le sait, ne son ! pas propies.m mariage. La multiplicité de sacrement, certains, nous l’avons vii, croyaient l’apercevoir dans le baptême, et d’une raçon générale, les scolas tiques ont une certaine tendance à appeler sacrement successifs d’un sacrement. Ainsi pour la pénitence, c 1 Schmoll, <>/> cil., p. l 13, pour l’extrémeonction, A..1. Kilker, Extrrme-onction, Washington,

/) Le mariage des infidèles est il un sacrement Peut-on air.-, enfin, que tout contrat de mariage valable soit un sacrement <>u bien faut-il réserver le sacrement aux chrétiens

Plusieurs décrétâtes appellent særamentum le mariage des infidèles. En l’année 1201, Innocent III écrit à l'évéque de Tibériade : le baptême ne dissout pas le mariage, qtiurn sacramentum conjugii apud ftde infidèles existât, Potthast, n. 1325 ; X, IV, JCix, , ii 1206. il expose, à l'évéque de Ferrare… qu’il pourrait sembler, videri posset, que et sacramentum conjugii et sacramentum rtiam eucharisties <i non taptiztdis recipi potes t. Potthast, n. 2749 ; X, III, m '" 3. Honorius III énonce, parmi les cas qui n’admettent point transaction : Conjugii særamentum, quod, quum non solum apud Latinos et Grxcos, sed cliam apud infidèles existât, a severitale canonial cirai l recedere non licebit. Potthast, n. 5834 ; X, I.xxxvi, 1218) L’un de ces textes X, III. xmi, 3) énonce, comme simplement concevable, rideri posset. l’idée que la croyance en Jésus-Christ permet aux nonbaptisés île recevoir le sacrement. Les deux autres emploient le mot særamentum dans un sens très e, | our exprimer que le mariage a son fondement dans le droit naturel, que Dieu, en l’instituant, lui a donné certains caractère' universels. C’est en ce sens que Boniface VIII écrit : Matrimoniivenvineulumab Erclesiæ sapile rerum omnium condilore, ipso in

diso et in statu innocent ininstituenle, unionem et

indissolubilitalem acceperit. Sert.. II. xv. c. un. InnoIII. dans unedécrétale de l’année 1199 marque bien la séparation traditionnelle entre le mariage des fidèles et celui des infidèles : le premier est rerum et ralum. le second n’est que rerum : Sam etsi malrimonium rerum quidem inter infidèles existât, non lamen est ralum. Inter fidèles autem rerum quidem et ratum existit. quia særamentum fidei. quod semel est admis$um, nunquam amittitur : sed ratum efjicil conjugii særamentum, ut ipsum in conjugibus illo durante perdant. Potthast, n. 68t. X, IV, xix. 7.

scolastiques, vers le milieu du xiir siècle. reunissent les arguments pro et contra dans leurs commentaires sur la distinction XXXIX des Sentences. Le mariage des infidèles, déclare saint Bonaven. habet tantum semiplene mtionem offieii. remedii, sacramenti. — Malrimonium taie est aliqun modo imentum habitualiter, quamris non actualiler, eo quod actu non eontrahunt in fide Ecclesiiv. dit saint Thomas. In /V" 1 " Sent., dist. XXXIX, q. i, a. 2, ad l Dm. Le mariage des infidèles ne peut être un sacrement comme celui des chrétiens, puisque le baptême est la porte d’entrée des sacrements : Secundum quod icramentum. non habet per/eclam indissolubilitalem nisi secundum quod jundatur in baplismo et fide. Albert le Grand. In 1 'um Sent., dist. VI, a. 6.

L’opinion commune est donc que le mariage des infidèles est simplement verum. Encore plusieurs contestent-ils cette qualité. On trouvera leurs arguments dans les Commentaire.- ; précités sur la distinction XXNIX. Richard de Medlavilla professe cette opinion sévère, dbt. XXXIX. q. iii, a. 1. Duns Scot le reprend sur ce point. Opnsoion., dist. XXXIX, q. un.

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3 Deuxième série de problèmes : l’analyse <lu s< ment. L La composition du rite sacramentel. t n

seul contrat, un seul sacrement, un seul contrat sacrement de mariage : telle est la conclusion 1 laquelle se rallient presque tous les auteurs classiques. Dans le mariage doivent donc se trouver tous les

traits auxquels la doctrine commune au xur siècle reconnaît m sacrement : matière et forme, grâce, Institution divine. C’esl à dégager ces traits que vont s’employer les théologiens, surtout à partir d’Albert le Grand.

a) Position du problème. L’analyse du rite sacra mentel qu’imposa la généralisation de la conception hylémorphlste, dans la première moitié du xiir siècle, pouvait troubler la doctrine du conl ral-acrcincnt

au moment où elle atteignait la perfection'.

Tandis, en effet, que le contrat est réalisé par le simple consentement mutuel, le sacrement requiert, d’après l’interprétation hylémorphlste, un double élément : la matière et la forme, qui paraissent Introduire quelque part de réalité et de solennité dans le contrat-sacrement.

Les origines de la théorie hylémorphiste « lu sacre ment ne sont pas bien élucidées. On lui donne généralement pour introducteur Guillaume d’Auxerre. Cf. P. Schanz, Die Lehre von den heiligen Sacramenten, FribOUrg-en-B., 1893, p. 103. Certains auteurs proposent de remonter plus haut, lui tout cas, l’application à chacun des sacrements ne semble pas antérieure à l’année 1230. Aisée pour le baptême el l’eucharistie, elle était plus délicate pour la pénitence, cf. Schmoll, op. cit., pour l’extrême-onction, cf. Kilker, op. cit.. p. 24 sq., et surtout pour le mariage.

Certains docteurs renonçaient à l’analyse. Alexandre de Halès rapporte une opinion d’après laquelle il n’est pas besoin de matière dans les sacrements de la Loi de nature. Siimma. part. IV, q. v, membr. 1, a. 1, Cologne. 1622, fol. 90. Et le cardinal Jean Le Moine enseigne encore : In malrimonio carnali non est proprie malcria rcl forma. Gl. in c. Si infantes, De despons. impub., n. 5, dans In Sextum Commentaria, Venise, L">S5, fol. 312. Scot, lui aussi, déclare que le sacrement de mariage n’a point de matière. Heporl. paris., dist. XXVIII. n. 23. Mais bien peu de théologiens ont reculé devant la difficulté du sujet. L’un des plus anciens témoins, sans doute, de l’application au mariage de l’hylémorphisme aristotélicien est Hugues de Saint-Cher qui, sur plus d’un point, a fait avancer la doctrine (N. l’aulus l’a montré, par exemple, poulies Indulgences). Melius potest dici, seilicet quod consensus in copulam maritalem per rerba de pnvscnti expressus est sacramentum et ipse est quasi malcria sacramenti ; forma rerborum est quasi forma sacramenti ejusdem. Ms. de Bâle, fol. 139.

b) La matière. — Presque tous les théologiens, désormais, vont essayer de définir la matière et la forme du mariage.

Seulement le mot matière a. selon les auteurs, une signification plus ou moins concrète et sensible. Il en est qui croient décerner la matière dans le corps même des contractants : Sicul in contractibus rerum res qua transjeruntur per conventionem ipsam sunt muleria : sic corpus quod transfertur quoad potestatem est materia in malrimonio, écrit Pierre de la l’allu. In / V"™ Sent., dist. XXVI. q. iv, Venise, 1 I ! ' :  ;. fol. 1 11. Opinion qui sera enseignée par saint Antonio de Florence, au xv siècle. D’autres regardent comme matière les paroles prononcées par le premier des

époux qui engage sa foi. Verbum primo prolatum ab altéra (suscipientium særamentum) habet rationem matériel, écrit Richard de Mediavilla, Sup. JV™ Sent., dist. XXVI. q. a, ad 1°'". Certains canonistes I appuyaient cette interprétation sur le canon Detrahe,