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mai ; i r. i. i v PRÉRÉFOR ME ni XI* SIÈCLE


Moyen vge et la seconde, la période moderne, te déroule depuis le xxr siècle Jusqu’à du jours, il est caractériser l’une et l’autre. Au m’siècle, le droit canonique contient mit le mariage peu de décisions et les vérités de toi n’ont pas été minutieuses analyses. D fallut compléter les collections, leflorilèges, el la première Renaissance fournit do* méthodes d’Interprétation. Deux siècles de recherche et de controverse ont prépare les tolu--, les conclusions d’Innocent III. de Grégoire IX elles île saint Bonaventure, de saint Thomas, au iiie siècle seulement que le droit est pleinement défini, encore la célébration du mariage i l-elle hors du champ de la réglementation : contrat purement consensuel. Quanl aux vérités natiques, jusqu’au concile de Florence, les dis us des théologiens ne connaîtront guère de int bien entendu que sur les points esseni, il n’y eut pas de division irréductible. l < ^ protestants, les régaliens, les philosophes el tvants Incrédules donnèrent aux facultés dialeclens un nouvel emploi. La révolte contre l’Église qui commence au xvre siècle a d’abord que la Réforme catholique dont l’un des résulfut la transformation du mariage en contrai nnel ; puis, comme toutes les affirmations traditionnelles étaient l’une après l’autre contestée-, des définitions pontificales, précisant les vérités de foi ou proches de la foi arrêtèrent les controverses des théons : l’unité se rétablissait sur tous les points de la rine.

Gin de formation, où l’accord profond de la

lente permettait les tournois des écoles, où l’état même des sciences religieuses rendait inévitables, indispensables les débats, et puis des siècles de coordination, île concentration nécessaire OÙ le contrôle juridique devient plus strict, le dogme plus rigoureusement précis, la dispute moins arbitraire : telles sont brillantes qu’il nous faut successivement étudier. - - Notre exposé sera doue divisé en deux parties : I. La période classique : de la Réforme du xie siècle a la fin du Moyen Age. —II. La période moderne : du xvi’siècle à nos jours (col 222 1). f. La PÉHODB CLASSIQUE : Db LA RÉFORME DU

i" su : i us du Moyen <, i. Nous l’avons l’époque du droit et de la théologie que i xr-xv s) se partage tout naturellement en deux actions successives : préparation, d’abord hésitante au xi « àt ireuse au xir : puis, synthèse olastiques depuis Albert le Grand jusqu’au milieu du xiv siècle et transmission de ces riche ; ue intactes jusqu’à la génération de Luther. — D’où les deux sections de notre étude sur la période médiéva < : I La préparation de la doctrine hjuc. — IL La formation de la doctrine classique 2162).

I. H PRÊFABATIOB DE La DOCTRINE CLASSIQUE. — La période que nous appelons préparatoire est pleine d’une merveilleuse activité, providentiellement ryth Au xie siècle, la réforme provoque un inventaire complet di canoniques ; leur discordance attire

ntion des pape, et des savants. La renaissance du droit romain et celle de la dialectique fournissent, a la fin du siècle, h’les méthodes indispen ystématisation complète et cohérente : les canonistes, avec un zèle accru, commen ient a ordonner leur science ; <- théologiens appliquent aux florilèges scripturaires et patristlques les nouveaux procédés et ainsi s’ébauche la théologie du i : Jusqu’au jour OÙ, vers le milieu du

xir siècle, deux grandes synthèses, celles de Gratien le Lierre Lombard, couronnant l’œuvre des

OTCT. DB THBOl. ( A ni.

premiers canonistes logiciens et des pn.colasliqucs

posent les fondements de la doctrine classique. Lés Sentence* sont au centre d’uni’floraison d’écrits théo logiques, précurseurs de la synthèse magistrale du

xuie siècle. i.es problèmes poses par le Décret

reçoivent, dans les conciles et dans les Décrétâtes, dont c’est l’Age d’or, toutes les Solutions utiles. L’ai

fermlssement de la législation, le progrès « les contre, verses permettront, au milieu du xur siècle, l’achève

nient d’une doctrine classique, presque unanimement

acceptée.

L’action de la réforme grégorienne ; la renaissance du droit romain et la création d’une science canonique ;

la renaissance de la philosophie et les débuts de la

scol asti que ; les premières synthèses ; les conflits de

doctrine entre 1150 el 1170 : le développement de la

législation jusqu’à la parution des Décrétâtes de Gré goire IX : tel est le cycle de questions qu’il nous faut, à présent, parcourir.

L « Le siècle de la Réforme religieuse. Dès la lin

du x° siècle, se produit dans les divers pays de la chrétienté, comme un mouvement de préréforme qui se traduit dans les collections canoniques françaises. allemandes et italiennes. Quelle est la place faite au mariage dans ces diverses collections, qui sont à peu près nos seuls témoins pour les toutes dernières années du x « et la première moitié du xr siècle.’1. Les collections canoniques île la préréforme. En France, Abbon de Fleury († 1004), bien qu’il eût éprouvé par une Intervention fameuse la gravité des affaires matrimoniales, ne s’en occupe point dans sa Collectio canonum, presque exclusivement consacrée au clergé, P. L., t. cxxxix, col. 473-508 ; cf. Amanicu, art. Abbon. dans Dtct. de <lr. canonique, fasc. 1. l’avis. 1924, col. 73-75. Dans son Apologeticus, il mentionne le mariage comme un des trois états (ordincs) entre lesquels se partagent les chrétiens, le moins parfait, concédé par indulgence, encore que permis à tous ceux qu’un engagement spécial n’en lient pas éloignés. P. L., t. cwxix, col. 463. Les secondes noces sont autorisées par saint Paul. Quant aux troisièmes et quatrièmes mariages, non me legisse memini utrum a catholicis debeant celebrari ; sed hoc ubsque ullo scrupulo occurrit ; quod si hoc /admis grave est in feminis, multo gravius est si contingal in niris. Ibid.. col. 464.

Les collections allemandes sont moins indifférentes à la discipline du mariage. Plusieurs livres du Décret de Burchard de Worms, composé entre 1008 et 1012 et qui fut la collection canonique la plus répan due au xr siècle, contiennent des textes relatifs au mariage. Le I. IX. de feminis non consecratis, P. L., t. cxi.. col. 815, recueille les textes de saint Léon sur la distinction entre l’épouse et la concubine, sur l’épouse légitime, plusieurs textes mit la nécessité dr la bénédiction nuptiale, le rapt, le remariage, les causes de rupture du lien matrimonial. On ne trouve point dans le Décret de doctrine sur la formation du lien et, bien que l’évêque de Worms soi ! favorable à l’indissolubilité, il admet, peu logiquement, plusieurs cas de divorce. P. l-’ournier. Eludes critiques sur le Décret de Burchard de Worms, dans Nouvelle unir historique…. 1910.p. 571 » el Le Décret de Burchard de Worms, dans Revue d’histoire ecclésiastique, 1911, p. 682 sq..Même Incohérence dans la Collectio XII Partium (entre 1020 et 1050). P. Foumier, La Collection canonique dite Collectio XII l’artium, dans Revue d’histoire ecclésiastique, 1921, p. 257.

Plus intéressantes encore sont les collections italiennes de la préréforme. La Collection en Cinq Livres, contenue intégralement dans le Vattianns 1330 et le Valltcellanus Jt 11, composée entre 101 i et 1023

et qui semble Inspirée par les mêmes préoccupations que celles de Burchard, a exercé, au cours du xr siècle,

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