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ireux qui portail tes adeptes du Paractet à ro leurs mariages, a vivre dans la continence el le détachement des biens en attendant te der jour. Ce n'était plus, comme dans te gnostlclsme, une idée métaphysique qui aboutissait la réprobation de la chair et du mariage ; c'était on souci de . rendu plus aigu par l’attente de la prône fin du monde, qui portait a considérer comme des reuscs les conseils d’ascèse donnés par

saint Paul. Tel est bien le montanlsme, d’après Ter milieu, son plus ardent défenseur, son interprète quent et le pluautorisé, ne pendant -.1 période catholique, Tertullien, tempérament violent et porté aux extrêmes, lit entrevoir des tendances a l’encratisme. v doute il ne condamne pas le mariage. Lulnt marié, et dans le 11- livre de son traite .>. il fait du mariage chrétien les plus magniBqw. il montre dans la protection que Dieu

époux une garantie contre l’adversité ; il brosse de la felieite du mariage chrétien un tableau d’une douceur qui contraste avec l’apreté ordinaire 1 pensée et de sort style : Unde suffleiamus ad 71 félicitaient ejus matrimonii quod Ecclesia iliat, et confirmai oblatio, et obsignat beædiciio, li renunciant, Pater rato habet ?… Quale iugum 1/71 uniusspei, unius disciplinas ; ejusdem servilutis ' .très, ombo conservi, nulla spiritus carnisve Atquin vere duo in carne una ubi una caro, unus et spiritus. Simal oranl, simul oolutantur et simul jejuma transigunt… In Ecclesia Dei pariler utrique, pariter in amviolo Dei. pariler in angustiis, in persenibus, in re/rigeriis : muter alterum celât, neuter alterum pilai, neuter alteri gravis est… Tatia Christus indien* gaudet, his pacem suam mittit ; ubi duo, ibi et ipse : ubi et ipse, ibi et malus non est. Ad P. /… t. 1, col. 1302-1304. Ce texte est de toute première valeur : étant donne le caractère rertullien et les erreurs dans lesquelles il tomba dans la suite, aucun témoignage ne peut être plus formel de l’estime dans laquelle l'Église tenait le mariage ; car il ne contient aucune restriction : bonheur humain, bénédictions divines, vie chrétienne et surnaturelle des deux époux sous le regard de Dieu et en union avec te Christ, rien de plus beau n’a été dit du mariage chrétien. Le mariage n’est donc pas condamnable. Béni par Dieu dès le début, Ad uxiirem. 1. 2. 1277, restauré par le Christ, ibid., n. 2 et 3, 1277, 1278. on ne peut le réprouver sans se mettre en contradiction avec la doctrine chiéticnne. 1)n trouvera un exposé complet de la pensée de Tertullien sur le mariage dans A. d’Alès, La théologie de Tertullien. Paris. 1905, p. 370-377.

Et cependant, par une véritable contradiction, quand il oppose au mariage qui est le lot des âmes communes, la virginité à laquelle sont appelées seulement les âmes plus hautes, il le fait avec tant de vigueur que certaine-- fie ses expressions lais. eut voir une sorte de mépris et de défaveur pour la vie conjuLe mariage n’a été. dit-il. que permis par l’Apôtre, eutement pour ceux qui ne peuvent autrement pper aux tentations. Ad uxiirem. I, '.', . col. 1278 ; et ce mot de permission revient souvent sous s a plume, surtout pendant la période montaniste, avec un sens de plus en phis accentué de tolérance d’un mal qu’on ne peut empêcher. Aussi rappelle-t-il avec complaisance a sa femme l’exemple des chrétiens qui, leur baptême, s, , vouent a la chasteté, ou des mariés qui vivent dans la continence : Quot enim sunt qui st’itim a arnem sunm obsignant !

' item fui ennsensu finri inter se matrimonii debilum tollunt. t’olunlarii spadones pro eupiditate regni stis ! Jbid., 1. 6, co !. 1283. A plus forte raison

lui cite t n l’exemple des veuves qui ne se remarient

pas. lout le premier livre du traite./ uxorem tend.<

détourner sa femme de se remarier s’il icnt.1 mourir

avant elle. Le veuvage accepté pour Dieu, « ut il. vaut presque la virginité ; il établit entre la veuve el

Dieu une Intimité semblable a celle dont jouissent les

(unes vierges. De telles femmes malunt Deo nubere, />(() speeiosse, l>e<> simt puellæ ; cum Mo vivunt, cum tllo sermoclnantur, illum diebus et noctibus tractant, orationes suas velui dotes Deo assignant. ll<id.. 1. 1. col. 1280. El insensiblement le traité devient une diatribe contre les secondes noces. Elles sont un Indice de faiblesse d'âme, car on se remarie surtout sous la pression de la concupiscence. Ibid. On le fait quelquefois aussi pour avoir des enfants, et c’est de l’irréflexion ; car comment peut on désirer des enfants alors

que le malheur des temps ferait plutôt souhaiter la

mort de ceux que l’on a, alors que l’approche (lu Jugement les devrait faire regarder comme un embarras'.'

Ibid., 1. 5, COl. 1282. D’ailleurs l'Église montre bien ce qu’elle pense des secondes noces, quand elle écarte du sacerdoce les bigames. Aussi, puisque la femme mariée ne peut plus être mise au rang honorable des vierges, qu’elle soit heureuse de rester veuve et de retrouver la liberté que la Providence divine lui accorde de nouveau. Amplectenda oceasio est, </u ; v adimii quod nécessitas imperabat. Ibid., 1, 7, col. 1285. Voir A. d’Alès. op. cit., p. 293-295.

Après s. m passage au montanisme, Tertullien, donnera à ses idées une forme beaucoup plus véhémente et plus acerbe. Sans doute, il ne se range pas à la suite de ceux qui condamnent le mariage ; au contraire il prend nettement sa défense contre Marcion cl les gnostiques. Dans son ouvrage contre Marcion il exprime sa propre pensée dans une formule qui joint à la plus vigoureuse concision l’orthodoxie la plus parfaite : Nous préférons, dit-il, la virginité au mariage non ut malo boniim, sed ut bono mclius. Non enim projicimus, sed deponimus nuptias ; nec præscribimus, sed suademus sanctitatem. Adv. Marc. I. xxix, /'. I… t. ii, col. 280. Dans le De monogamia, qui est franchement de la période montaniste, il refuse encore de condamner le mariage ; il oppose aux doctrines extrêmes des hérétiques et des psychiques le juste milieu qui est d’accepter le mariage et de réprouver les secondes noces : hæretici nuptias aujerunt, psychici ingerunt : illi nec semel, isti non semel nubunl… Uniim malrimonium novimus, sicut unum Deum, 1, P. I., t. ii, col. 930, 931. Et pourtant, la comparaison qu’il établit entre la continence et le mariage laisserait entendre qu’il n’a pour ce dernier état que du mépris, qu’il le considère comme une faiblesse et une imperfection, bien plus, qu’il y voit une faute tolérée seulement par crainte de fautes plus graves.

C’est ce qui apparaît surtout dans sa condamnation des secondes noces ; car, pour peu que l’on pousse son argumentation, elle va directement à condamner le mariage lui-même. Il aperçoit d’ailleurs cette conséquence et ne la repousse pas. Ainsi dans le Ile exhortatione caslitatis, il traite expressément les secondes noces de species slupri, 9, /'. /… t. n. col. 924. Cependant, s’objecte-t-il, les lois font une différence entre le stupre et le remariage ; et il répond : -ans doute, il y a une différence de degré, non d’essence ; dans le stupre, tout comme dans l’acte conjugal, qu’j a-t-il ? commixtio carnis, ru jus concupiscenliam Dominus stupro adxquaoil, Matt ii, v, 28. Mai, alors, dira-t-on, tu supprimes même le mai o iïz171 et primas id

est unas nu/dias deslruis ? Il ne nie pas. Nec immerito, quoniam < ipsa ex <, constant quo et stuprum. Ida, optimum est homini mulierem n<>n attingere. Dieu a néanmoins bien voulu permet ire (indulgen mariage ; il faut l’en remercier, non en abuser. < ce