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MARGOUNIOS — MARIAGE

gounios, voir É. Legrand, op. cit., t ii, p.391, ce Byzantinische Zeilschrift, L. iv, p. 203.

Poésies. — Les compositions poétiques de Margounios ont été en partie publiées, par David Höschel dans les deux volumes suivants : 1. Maximi Margunii episcopi Cytherensis poemata aliquot sucra græce nune primum publicata, Augsbourg, 1592 ; 2. Maximi Margunii episcopi Cuytherorum hymni anacreontici cum interpretatione Latina Conradi Ritthershusii, Augsbourg, 1601. Ces dernières pièces, au nombre de neuf, ont été reproduites dans le t. ii du Corpus veterum poctarum græcorum. — 3. Ses épigrammes sont énumérées et en partie publiées par É. Legrand, op. cit., t, i, p. lxvi sq.

Traductions. — Margounios a traduit du grec en latin les ouvrages suivants : 1. Dialogue de Jean Damascène contre les manichéens, Padoue, 1572 ; 2. Métaphrase de Michel Psellus du second livre des derniers Analytiques d’Aristote, Venise, 1574 ; 2. Le livre De coloribus d’Aristote avec le commentaire sur ce traité de Michel d’Éphèse, Padoue, 1575 ; 4. Le commentaire sur les Psaumes de Grégoire de Nysse, Venise, 1585 ; 5. Opuscules du même Grégoire de Nysse sur la perfection chrétienne à Olympius, sur le nom chrétien à Harmonius, sur les remèdes aux péchés à Letoius, Venise, 1585. Nous ne parlerons pas à la suite de Fabricius de la traduction latine du panégyrique de saint Basile par Jean Cantacuzène : c’est un morceau inexistant, dont le faussaire Nicolas Comnène Papadopoli a inventé le titre, comme pour tant d’autres pièces, que le érudits ont vainement cherchées depuis plus de deux siècles.

Margounios traduisit du latin en grec : 1. le traité du P. Laurent capucin sur les nombres qui se rencontrent le plus souvent dans la sainte Écriture ; cette version nous a été conservés dans le Taurinensis 291 : elle y est précédée d’une dédicace à Gabriel Sévère datée du 16 mars 1586, que É. Legrand a publiée, t. cit., p. 72 ; 2. Les Mirabilia de Cicéron contenus dans l’Athous 6257.

Enfin il traduisit du grec ancien en grec moderne : 1. L’Échelle de S. Jean Climaque, Venise, 1590, précédée d’une dédicace au patriarche Jérémie II ; 2. Les Synaxaires ou Vies des saints de l’année, Venise, 1603, fréquemment réimprimés depuis.

Éditions. — Margounios a surveillé l’impression d’un certain nombre de livres liturgiques. Nous citerons : 1. Le Psautier, Venise, 1586 ; 2. l’Anthologion, Venise, 1587 ; 3. l’Apostolos ou livre des Épîtres, Venise, 1596 ; 4. une série des Ménées, Venise, 1599. En outre il donna une édition de la Φιλόθεος ἱστορία de Théodoret. Quant aux éditions des trois traités de Psellus, De anima, De quinque vocibus, De decem categoriis, que Margounios avait préparées, elles n’ont pas vu le jour, mais on trouve les deux dernières dans le Parisinus 525 du Supplément grec.

Comme on le voit par l’énumération qui précède, Margounios est assurément un second écrivain, l’un des plus remarquables du xvie siècle. Tout en restant profondément attaché à son Église, il fit de louables efforts pour se rapprocher, au moins théoriquement, du catholicisme, et son exposé de la procession du Saint-Esprit mérite d’autant plus d’être signalé qu’il continue à deux siècles de distance la théorie de Georges Scholarios, un des auteurs que Margounios semble avoir le plus fréquenté et imité, même dans le choix des sujets. Il y a loin pourtant de sa théorie à la vraie doctrine catholique : s’il admet, comme on l’a vii, le Filioque pour la procession ad extra, pour la mission sanctificatrice du Saint-Esprit, il le nie catégoriquement pour la procession éternelle ou ad intra. Et c’est pourtant un rapprochement aussi lointain qui le fit traiter d’hérétique par certains de ses coreligionnaires et lui attira les ennuis que l’on sait.

En dehors de l’anciene littérature mentionnée par Fabricius, Bibliotheca græca, éd. Harlès, t. xi, p. 693 sq., voir sur Margounios et son œuvre, É. Legrand, Bibliographie hellénique… des XVe et XVIe siècles, t. ii, p. xxiii et passim ; B. Mystakidès, Ὁ ἱερὸς κλῆρος κατὰ τὸν ἰστ’αἰῶνα, dans Τὰ κατὰ τὴν ἑορτὴν τῆς εἰκοσιπενταετηρίδος τοῦ καθηγητοῦ Κωνσταντίνου Σ. Κοντου. Athènes, 1893, p. 123-177 ; Ph. Meyer, Die theologische Litteratur der griechischen Kirche un sechzehnten Jahrhundert, Leipzig, 1899, p.69-78 et passim ; C. Dyobouniotès, Μάξιμος ὁ Μαργούνιος dans Γρηγόριος ὁ Παλαμᾶς, Salonique, 1926, t. iv, p. 155-168, 209-16, 321-241, 386-88, 418-25, 671-73, 722-30, 781-85 ; t. v, 1921, p. 269-80, 390-96, 481-92.

☨ L. Petit¶

MARGUARIN DE LA BIGNE ou de la Vigne, l’un des plus savants prêtres de son temps, naquit vers 1546, d’une famille noble, à Berniéres-le-Patry en Basse-Normandie. Il commença ses études à Cæn, mais les poursuivit, à partir de 1565, en Sorbonne, où il reçut le doctorat en 1572. La communauté de Sorbonne, qui l’avait élu prieur cinq ans auparavant, l’assista dans ses immenses publications. Dans le but d’opposer aux nouveautés protestantes la doctrine traditionnelle et de combattre notamment les Centuriateurs de Magdebourg, il entreprit, le premier, de retrait en un vaste Corps l’ensemble d’écrits des Pères. Ce fut la rrBibliotheca Sanctorum Patrum supra ducentos, distincta in tomos octorr, 8 vol. in-fol.. Paris, 1575-1578. Il y ajouta en 1579 un appendice ou 9e volume. Bien qu’il laissât beaucoup à faire à ses successeurs et qu’il ne donnât les ouvrages grecs que dans une version latine, on ne peut qu’admirer le zèle et la patience du savant sorbonniste, qui fut un initiateur ; nombre d’écrits lui doivent leur première impression et son travail fut la base de toutes les éditions subséquentes. Il fit lui-même une nouvelle édition en 9 volumes in-fol., Paris, 1589. Entre les mains des Fronton du Due, des Morel, des Combefis, d’édition en édition et de supplément en supplément, la collection s’élargit au point de devenir la Maxima Bibliotheca veterum Patrum de Lyon. La Bigne publia aussi : Statuta synodalia Parisiensium episcoporum Galonis, Adonis et Willielmi ; item decreta Petri et Galterii Senonensium episcoporum, in-8°, Paris, 1578, et S. Isidori Hispalensis Opera, in-fol., Paris, 1580. Nommé chanoine et théologal de l’Église de Bayeux, puis à la mort de son oncle maternel, François du Parc, doyen de l’Église du Mans, il fut député par le chapitre de Bayeux aux États de Blois de 1576, et cinq ans plus tard au concile provincial de Rouen, où il soutint contre l’évêque de Bayeux les droits de ses commettants. Cité par l’évêque devant le théologal, comme le procès engagé menaçait de s’éterniser, la Bigne se démit de son canonicat et se retira à Paris ; il y mourut vers 1590.

Nicéron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. xxxii.

C.Vershaffel.


MARIAGE. — Ce mot peut être pris dans plusieurs sens. Il désigne soit l’état des personnes mariées, soit l’acte initial qui crée cet état et qui est simple contrat chez les non-baptisés, contrat-sacrement chez les baptisés.

La définition donnée par le Code justinien, reprise par Pierre Lombard, I. IV, dist. XXVII, n. 2, et par le catéchisme du concile de Trente, De matrimonii sacramento, c. viii, n. 8, s’applique plutôt à l’état de mariage : Viri et mulieris maritalis conjunctio, inter legitimus personas individuam vitæ consuetudinem retinens. — L’acte qui constitue l’état de mariage peut se définir, pour les non-baptisés : un contrat par lequel un homme et une femme se donnent légitimement l’un