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st borné dans sa puissance comme dan » son savoir,

lui est tout-pulssanl et omniscient ; il scrute en parti

cnller tout le détail <le cette création, œuvre de m »

iféricur : il en connaît les imperfections et les

ros ; il connaît surtout le coeur des hommes, ce

de faiblesse. de corruption et aussi de bons » qui f.iit le fond de leur nature. A chacune des

s de iTN.intfile « mi s'énoncent les attributs ilu

i ircion dans les Antithèses opposai ! les

de la Bible juive qui présentent du Dieu

d’Israël un portrait tout opposé. Pour le détail et la

lent Ion, » ir la reconstitution des Antithèses dans

113 », et aussi p. 87 92.

.- u Messie juif et te Christ rédempteur.

.Umultiples endroits de la Bible d’Israël se

lit la promisse d’un Messie qui viendra remettre en

les affaires de Dieu, compromises par la malice

ou i.i sottise des hommes. Malgré ses multiples Infl

délités, le peuple juif, maintenu sous le Joug par la

ur >U’s châtiments divins, a conservé dans le

momie le souvenir, le culte, les lois du Créateur : il

devra prêcher aux nations l’idéal île justice qu’il

de pratiquer lui-même ; et sou Dieu lui fait

espérer qu’un jour viendra OÙ le Messie accomplira,

par force ou par amour, le grand ouvrage de la con m de touv u^ peuples au Dieu des patriarches

s prophètes < < Messie, au dire de Marcion n’est

i. niais il viendra, à n’en pas douter,

car le Dieu créateur ne semble pas se reluire compte

de l’Inutilité de ses efforts, el de la vanité de son plan A vrai dire, ni ce Dieu, ni son Messie, ne peuvent , r à personne le salut, c’esl a savoir l’immortalité bienheureuse et définitive, à peine peuvent-ils procurer quelque félicité temporelle.

M Du plus profond de son ciel, le Père omnipotent suit les pauvres efforts faits par le Créateur pour remettre quelque ordre dans le monde et donner un peu de bonheur aux créatures qui lui sont fidèles. - doute il aurait pu se désintéresser de cet univers qui ne lui est rien : mais son ineffable bonté le pousse a intervenir dans ce domaine inférieur, l 'ris de com n a l’endroit des pauvre créatures humaines, il veut les retirer de la misérable condition où elles vivent, où elles meurent. El Jésus vient sur la terre, manifestation humaine du Dieu souverainement bon.

Qu’est-il par rapport a ce Dieu suprême '.' Son Fils Oui certes : mais souvent a peine distingué du Père. Tout pénètre de ce modalisme latent qui fut la pierre d’achoppement de toutes les christoiogies populaires. Marcion fait a peine la différence entre le Dieu bon ion File. Jésus c’est le Dieu bon, homme par l’apparence, comme le Dieu bon est Jésus dépouillé u vêtement d’emprunt et revenu a son premier état. Ce modalisme ne va pas non plus sans le docétisme qui accompagne d’ordinaire toute christologie modaliste. l.a quinzième année du rèime de Tibère, Jésus apparait dans la synagogue de Tibériade, homme fait qui n’a connu ni les humiliations de la naissance, ni les lenteurs de la croissance humain ; ', et le voici qui commence ses prédications et ses miracles. Son oeuvre essentielle consiste a défaire celle du Créateur, a ruini i titutions, a remplacer ses commande ments par d’autres, a lui arracher les hommes. Il est vraiment l’Ioj de la parabole évangélique,

Lue., xi. 21. 22. qui survient a 1 improviste. èire&8<&V, .-, :. terrasse la sentinelle bien armée en faction dans l’atrium et met au pillage la maison. (Cf. TertuDlen, Ado. Mon. IV. xxiii. col. 11b c, qui a maintenu le mot grec, Quisquit es. eperehomene ; cf. xxv. col. 422 D : si eperchomenot tue)..Marcion se plait a opposer, dans les Antithèses, ses préceptes el ox commandements du Créateur.

i a rédemption pourtant consiste en quelque chose

de plus, et la passion de JésUS en constitue, aux veux

de Marcion, comme a ceux de la tradition catholique,

l’ev cueillent essent ici. l 'otirsuiv i par la haine des repre

sentants du Judaïsme, séides du Créateur. Jésus sou tirs

et meurt sur la croix. Marcion recule, en effet, devane

le docétisme absolu, qui Imaginait « te supprimer lel souffrances et la mort du Christ. 1 a passion est aussi

réelle, ni plus, ni moins, ipie les aul les. ici ions h uni aines du Sauveur. De même qu’il mangeait et buvait, de

mime il a pu endurer tes supplices et finalement mourir.

Mort. Il descend aux enfers, comme le voulait l’ancienne Eglise. C’est ici que va s’accomplir le premier acte de la rédemption, le plus important a coup sûr. car ravinement du Sauveur sur la terre est, somme toute, proche de la fin des temps ; la mande partie des hommes a déjà terminé sa carrière : elle est aux lieux souterrains où le Créateur tient enfermés, en

des séjours distincts, d’une part les justes à qui il a promis un bonheur ultérieur sur la terre, d’autre part les maudits déjà torturés par lui. en attendant de plus durs châtiments. Aux enfers. Jésus se présente en libérateur. U est reconnu comme tel par les maudits de l’Ancienne Loi, <_ ! cns ( |, . Sodome et d’Egypte, païens de loute nationalité. Et cet acte de foi leur vaut le salut : a sa suite il les eut raine pour les faire pénétrer dans le royaume de son l'ère. Au contraire les justes du |iassé qui ont mis leur confiance aux promesses du Créateur ne veulent poinl reconnaître Jésus et se sauver par la foi en lui. Il ne reste au Christ qu'à les abandonner a leur sort, en attendant

le règlement final.

lu scrupule pourtant arrête Marcion : l’acte du Christ arrachant au Créateur des êtres qui appartiennent de plein droit à celui-ci, et sur lesquels il n’a lui-même aucun pouvoir, ne constituerait-il pas un acte de violence, incompatible avec le caractère souverainement bon qui lui est attribué.' Non, dit Marcion. Car ces hommes Jésus ne les arrache pas violemment à leur légitime propriétaire ; tout au contraire, il les lui achète par un contrai en bonne forme : les soulïrances de sa passion sont le prix dont il Us paie, l.e inarcionisine postérieur a développé en une véritable scène mythologique l’entrevue entre Jésus victorieux et le Créateur vaincu, où se conclut le marché. Voir surtout Eznik, t. IV, c. i. n. 8, 9, et cf..1. Rivière, Un exposé marcionite de la rédemption, dans Revue des sciences religieuses, t. i, 1021, p. 185207 : 297-323. I.'on ne trouve pas trace de pareille mise en scène dans les premiers témoins du inarcionisine. Mais l’idée d’un achat (.Marcion ne dit pas un rachah de l’humanité par le Christ, soldé par les souffrances de la croix, s’y trouve clairement indiquée, et t ransparaft jusque dans les modifications que l’hérésiarque a fait subir a des textes pauliniens. (Sur ce poinl important pour l’histoire du dogme de la rédemption, voir Tertullien, De carne Christi, A ; Si (Christ us) ah alioDeo est, mayis adamaoit (hominem) quàndo mu mm redem.it, I'. I… t. ii, col. 75(1 A : Origène, /n I-'.xod.. hom. vi, 9 : Hæretici dicunt de Saloatore quia non cran ! sai quos acquisivit ; data enim jiretio mercatus est homines quos creator feceral

et eerlam est. uiunl. urumupiemque, illml emere, quod simm non est ; aposlolus enim ail : l’retio impii estis,

/'. d.. i. xii, <oi. :  ;  : >S : Épiphane, Hares. xi.n, 8, -o'/i, ; /-/ v-/ ; Tjuev fcrépou, xacl ù<.% toûto Jju.Sc, », -.. : jjyopaÇev :. : eauroû Çwfjv. /'. d.. t. xi.i. coi. 705. Par ailleurs, dans Gal., n. 20, au lieu de lire : Le fils de Dieu m’a aimé. etc. Marcion lit : &v TttTTE'. Ç('.j roû iloû roû 9eoû roû iyopétoccvnéç, : '. ::le fils de Dieu ma acheté el s’est livré- pour mol.) Ce ne sont fias seulement les hommes avant achevé