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MARC EUGÉNICOS

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substance douée d’intelligence, a pour naturelle destinée de vivre séparée > ; iouvan1 d’ellemême, elle peut toujours se mouvoir, el partant elle est immortelle, tandis que chez les bêtes l'âme, loin d'être une substance séparée, ne constitue qu’une activité (êvreXéxeicc), qu’une puissance agissante de son propre corps ; elle peut bien mouvoir celui-ci, mais sans se mouvoir elle-même. On ne saurait donc la regarder comme une substance en perpétuelle activité, et des lors comme naturellement immortelle. Conservé dans les mss. Cosinitzensis 192, f°73v°-75, Parisinus 1292, f », 92-94, ce petit traité a été publié par Marg. Evangelides dans les Mélanges ('.. Kontos, Athènes, 1893, p. 395-397.

G. Un autre opuscule est intitulé : Et ; tov fictaiXèa. 'Icodtvv^v tov naXair, ), ôyov à— opffjaravra. Certains mss. ajoutent : 7tp6 toû >aTivio-|j.où, c’est-à-dire opuscule composé avant le concile de Florence, et non, comme l’a entendu Fabricius, dubitanlem de Latinorum ritu, en faisant de l’expression jrpô toû XaTlViap.oû un complément d'à7topv)aavTa. Ce dernier mot doit être suivi d’une forte ponctuation. Inc. Hù [xéw, & ŒiÔTocTs Paaùeû, où Sia)st7teiç. Marc y examine une question que lui avait posée l’empereur : Pourquoi Dieu a-t-il créé l’homme si faible, sans attrait pour le bien et fort enclin au mal, au point que sa vie ne forme qu’une suite presque ininterrompue de péchés ? Il semble que le Créateur aurait dû ou affranchir l’homme de ses passions, ou lui donner la force de se porter au bien, ou tout au moins ne pas le tenir, en le condamnant à l’enfer, pour responsable d’actes qu’il n'était pas en mesure d'éviter. C’est, on le voit, le grave problème du mal et du libre arbitre. La réponse de Marc est relativement longue et nullement dépourvue d’intérêt. Mss. : Atheniensis 1202, ꝟ. 73-89 v°, Cosinitzensis 192, f » 15, Iberiticus 131, ꝟ. 150v°-168, Mosquensis 244, ꝟ. 1-5, Parisinus 963, f « 300-313, Panteleemonensis 339, ꝟ. 81 v°-105 °, Scorialensis III. Q. 2, f°134 V-142, Valopedinus 509, ꝟ. 1. Sp. Lampros en a publié le début, LTaXoctoT^Ysioc, 1. 1, Athènes, 1912, p. 135, d’après le n. 602 de l’Académie roumaine ; il n’a pas su que tout le traité, moins le début, avait déjà été édité par A. Jahn, Zcitschrift jùr die historische Théologie, 1845, t. xv, fasc. 4, p. 46-73, d’après le Mcnacensis 495, ꝟ. 9-21, incomplet du commencement. Marc s’est manifestement inspiré de Nicolas Cabasilas ; il emprunte à ce dernier, non seulement les idées, mais des passages textuels, comme l’a noté W. Gass, Die Mystik des Nikolaus Kabasilas vom Leben in Christo, Greifswald, 1849, p. 83-86. Nous ne signalerons ici que pour mémoire les trois fragments qui se lisent, chacun sous un titre spécial, dans ï'Ambrosianus 86 (B. 33 sup.) ꝟ. 162 v°, 167, 167 v°, et dans les mss. 329, n. 175, et 678, n. 29, du monastère d’Iviron au mont Athos ; ce sont de simples extraits de l’opuscule dont nous venons de parler.

7. Le traité suivant est exclusivement théologique : il a pour but d'élucider cette question : Aioctî y ; 6£Ôtt, ç [xovàç xal Tpiâç Èoti, xal 7rp6eio-i pièv a/pi TpnxSoç, où |i.r, v Se 7rEpai, Tspto. xal SiaTÎ [i.7) eoti Suàç. Inc. LTpoç [ièv ttjv ToiaÔTTjv èpwTï]at.v oùx eotiv aTtoxpiaiç. Marc commence par faire observer que conçue en ces termes, la question est mal posée ; si nous ignorons le pourquoi de tant de choses qui nous tiennent pourtant de près, comment prétendre sonder le pourquoi des mystères divins ? Il eût fallu dire : De quelle façon Dieu est-il à la fois un et trine, ou plutôt, une fois posé le principe de l’unité de Dieu, comment concilier cette unité avec la trinité des personnes ? et sachant, d’autre part, que la trinité est une vérité de foi, comment l’accorder avec l’unité? En guise de réponse, Marc développe les propositions suivantes : 1. L’unité de Dieu en trois personnes n’est

pas chose impossibli I convenable que Dieu

étant un, soit en même temps trine ; 3. il est nécessaire qu’il en soit ainsi ; A. il est non moins nécessaire que Dieu étant trine soit en même temps un. Mss. : C< tanlino poli tonus scholse nationalis 36, i° 103, ( nitzensis 192, I" 15. 'î, Laurentianus, plut. 74, cod. i. I" 262 V°-264, Mega Spelaion 48, ꝟ. 101 v", Valopedinus .< :.s. i" 59-62.

8. Solutioncs dubiorum quorumdam ipsi a quodani

(drapa proposilorum. Inc. IIoîou c/r^xy-oc ka~'vj ô

Qeôç. Dans cet opuscule, qui présente avec le précédent une certaine analogie pour le procédé littéraire. Marc répond à toute une série de questions assez disparates : 1. sur l’aspect de Dieu ; 2. sur l’unité ou la pluralité des cieux ; 3. sur le ciel ; 4. sur les régions d’en bas de la terre ; 5. la divinité s’est-elle incarnée touteentière au sein de la Vierge Marie ? 6. le démon existaitil avant la création du monde ? 7. que voulait le démon quand il disait au Sauveur : Si cadens adoraveris me, dabo tibi omnia régna ? 8. le paradis est-il au ciel ou sur la terre ? 9. l’enfer est-il éternel ou non ? 10. les quadrupèdes et les oiseaux ont-ils ou non du discernement ? 11. le corps dans ses actions bonnes ou mauvaises suit-il la direction de l'âme ? 12. de combien d'éléments l’homme est-i ! composé et quels sont 13. les morts qui surviennent par accident, sont-elles prévues et prédestinées par Dieu ? 14. les infirmités corporelles sont-elles causées par le démon ou par Dieu ? 15. pourquoi les bons ont-ils tant de souffrances à endurer, tandis que les méchants mènent joyeuse vie ? 16. que deviendront à la fin des temps la terre et le ciel ? 17. la fin des temps arrivera-t-elle sept mille ans après la création du monde ? 18. quel est le plus puissant de ces trois éléments : le feu, l’eau et l’air ? 19. les âmes des justes et des pécheurs connaissent-elles, avant le jugement dernier, le sort qui leur est réservée ? Ce curieux Quodlibelum se rencontre dans les mss. : Ambrosiani 653, i° 94-97, et 899, f » 151, Monacensis 256, ꝟ. 136-143, Parisini 1218, f » 127-133, et Suppl. gr. 64, ꝟ. 48 v°-50, Scorialensis III. Q. 2, ꝟ. 148. Nous nous proposons de l'éditer prochainement. 8° Œuvres polémiques. — Avant d’examiner les ouvrages de controverse laissés par Marc d'Éphèse, nous devons commencer par éliminer de la liste qu’en ont dressée les bibliographes un certain nombre d’articles, qui, pour être cités avec complaisance par ces mêmes bibliographes, n’en constituent pas moins des supercheries littéraires, ou des attributions erronées, ou de regrettables confusions.

Un ex-jésuite crétois, Nicolas Comnène Papadopoli, dans ses Preenotiones mystagogicæ, p. 325, octroie à Marc l’ouvrage suivant : Apologia de fuga sua : ailleurs, p. 172, il lui attribue encore un opuscule intitulé : Contra eneyelicam Bessarionis ; en maints autres endroits, p. 42, 356, 420, il cite, sous le nom de l’archevêque d'Éphèse, un Antirrhcticum contra Andrœam Colossensem. Fabricius, dans sa Bibliolheca græca, enregistre sans se douter de rien ces trois ouvrages, et J. Hergemôther, P. G., t. clxi, col. 9, énumérajit ceux des livres de Marc, qui nobis hucusque occurrerunl, insère gravement dans la liste les trois mêmes opuscules sous les n. 13, 14, et 15. J. Drâseke en fait autant dans son article Zu Marcus Eugenicus von Ephesus. dans Zeitschri/t /iir Kirehengeschichte, 1891, t. xii, p. 100 ; de même Adam. N. Diamantopoulos, Mdtpxoç ô Eùyevixéç, Athènes, 1899, p. 27 et 268, 269. Or. ces trois ouvrages, nous ne saurions trop le répéter. n’ont jamais existé ailleurs que dans la fertile imagination du faussaire crétois, qui continue aujourd’hui encore à faire des dupes en pleine Rome. — Fabricius, dans la notice reproduite, P. G., t. clx, col. 1071, cite l’opuscule suivant : Opus adversus Latinos, ubi de Spiritus Sancli processione, de azymis,