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MARC EUGÉNICOS

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anl de Bavoir si ce 23 juin est i elui de cette même année 1445 <>u s’il doit Cire reporté à L’année précédente. I >ans la Patrologia orientalis, loc. cit., nous avons adopté la seconde alternative, parce qu’il nous parais sait matériellement impossible de placer et la compo sition et la transcription des trois ouvrages susdits de Scholarios dans le court intervalle qui sépare le 23 juin 1445 du mois d’août suivant, date de la copie du Coislin 101. Mgr Mercati se demande à ce propos si la souscription du Coislin 101 se réfère sans exception à tous les fascicules du ins. Là n’est pas la question : il suffit qu’elle porte sur la lettre à Jean Basilicos : et il en est certainement ainsi. Dans le Coislin 101, la lettre dont nous parlons forme un cahier ù part, et la note qui nous occupe vient immédiatement à la suite du texte. Mgr Mercati se demande en outre si les deux livres sur la procession du Saint-Esprit mentionnés dans la lettre à Jean Basilicos doivent être obligatoirement identifiés, ainsi que nous l’avons fait, avec les deux volumineux traités composés par Scholarios, à la suite des quinze conférences contradictoires tenues par cet auteur avec Barthélémy Lapacci. Sur ce point encore, nous sommes en mesure d’affirmer qu’il s’agit bien de ceux-là et qu’il ne saurait être question que de ceux-là, puisque ce sont les premiers que Scholarios ait écrits contre les Latins. Et ce n’est point là une affirmation gratuite. Dès le c. i du 1. I er, Scholarios avoue avoir pris la plume pour sortir de la situation fausse qu’on lui faisait gratuitement, les uns en le soupçonnant de connivence avec les Latins, les autres en l’accusant de garder un silence coupable, les autres enfin en le voyant chercher un terrain de conciliation. Comment aurait-il pu tenir un pareil langage au début de ce premier livre, s’il avait déjà pris position auparavant par des ouvrages rendus publics ? Si nous insistons sur ce point, c’est qu’il est capital, car nous savons par ailleurs que Scholarios n’est sorti de sa réserve qu’après la mort de Marc. Mgr Mercati, il est vrai, en vient jusqu'à se demander si la scène des derniers moments de l’archevêque d'Éphèse, cette scène dramatique où Scholarios promet au moribond de changer désormais d’attitude, n’a pas été quelque peu enjolivée par Agallianos, qui a reproduit après coup et de mémoire les propos échangés alors entre Marc et Scholarios. Mais ce scrupule disparaît, si l’on prend la peine de comparer le passage duc. idul. I er, auquel nous venons de faire allusion, avec le récit d’Agallianos, tel que nous l’avons publié, Patrologia orientalis, t. xvii, p. 489 sq. ; de part et d’autre, la pensée est identique. Il y a plus : le ms. que nous avons suivi dans notre édition a été revu par Scholarios, comme le prouvent les notes autographes que nous avons signalées. Il faut donc admettre que les deux livres sur la procession du Saint-Esprit visés dans la lettre à Jean Basilicos sont bien ceux que nous avons indiqués comme antérieurs au mois d’août 1445. Considérons maintenant ces deux ouvrages en eux-mêmes : imprimés, le premier ne comprendrait pas moins de 250 pages d’un fort in-8°, et le second, 180 pages du même format. On a beau entasser hypothèses sur hypothèses, on n’arrivera pas à placer la composition de deux ouvrages de cette ampleur entre le 23 juin et le mois d’août d’une même année. On est donc forcément amené à reporter la mort de Marc au 23 juin 1444, et cette date est la seule quiconcilie toutes les difficultés. Saint Antonin, il est vrai, affirme dans sa Chronique que Barthélémy Lapacci. présent à Constantinople avec le légat pontifical François Condulmer, a discuté publiquement avec Marc. R. Morçay, Chronique de S. Antonin. Fragment i originaux du titre XXII (1378-1459), Paris, 1913, p. 6 I sq., et nous savons, d’autre part, que Condulmer n’est arrivé dans les eaux du Bosphore qu'à la fin de juillet 1445. Mais saint Antonin en nous par lant de la présence de Lapacci à Constantinople, lors de la visite du légal, ne non, dit pas qu’il était arrivé dans la capitale byzantine en même temps que Condulmer ; de même qu’il en est sûrement reparti après ce dernier, il a bien pu y arriver longtemps auparavanl et s’y livrer avec.Marc aux tournois théologiques rappelés par saint Antonin. Quoi qu’il en soit, la mort de.Marc d'Éphèse doit être certainement fixée au 23 juin 1 ! 11. L’oraison funèbre du défunt fut proScholarios d’abord, puis, par Jean Eugénicos, le frère de Marc. La monodie composée par Scholarios a été publiée sur le Parisinus 1218, ꝟ. 3-G, d’abord par A. Norov, Œuvres inédites de Marc Eugénicos et de Georges Scholarios, Paris, 1858, p. 68-88, puis dans l"Avà7rXaotç, n. 3(15-307, enfin par Sp. Lampros qui la croyait inédite, IlaXatoXôyî.-/ xal H s) oTtovvTjciaxà, Athènes, 1912, t. ii, p. 28-39. La monodie écrite par Jean Eugénicos est regardée comme perdue, mais nous pensons en avoir retrouvé un assez long fragment. Scholarios a également composé sur Marc une courte épitaphe publiée par A. Norov, op. cit., p. 90, et comme inédite par Sp. Lampros, op. cit.. p. 42, avec plusieurs erreurs de lecture. Quant à la seconde épigramme publiée par le même Lampros, ibid..). 13, loin d'être, comme il l’affirme, une composition de Scholarios en l’honneur de Marc d'Éphèse, c’est une épigramme de Marc d'Éphèse lui-même sur Marc l’ermite. On trouve encore dans le même Sp. Lampros, op. cit., p. 42, une épigramme composée en l’honneur de Marc par Théodore Agallianos ; elle avait déjà été imprimée dans l’acolouthie de Marc, édition de 1834, p. 54. Jean Eugénicos composa encore, en l’honneur du héros de l’orthodoxie grecque, un office que l’on récita longtemps dans la famille des Eugénicos. Nous en éditons actuellement le texte dans Sludi bizanlini, t. ii, Rome, 1926, d’après deux mss. : le n. 388, ꝟ. 764-768, du monastère d’Iviron, au mont Athos, et le Baroccianus 210, f » 346-351. C’est à cette source que sont puisés les renseignements nouveaux contenus dans la notice qui précède ; c’est là aussi qu’avait puisé, sans le dire, Manuel le Rhéteur pour la rédaction de l'étrange vie de Marc que nous avons publiée, Pair, orient., t. xvii, p. 491-522.

II. Œuvres. — 1. Œuvres liturgiques ; 2. Épigrammes ; 3. Lettres et opuscules scientifiques ; 4. Œuvres oratoires ; 5. Œuvres ascétiques ; 6. Exégèse ; 7. Questions philosophico-théologiques ; 8. Œuvres polémiques.

1° Œuvres liturgiques. — Comme la plupart des écrivains byzantins, Marc Eugénicos débuta dans la carrière des lettres par des compositions liturgiques en ce style verbeux et vide des hymnographes chez qui l’abondance des mots supplée à l’indigence de la pensée. Ces œuvres consistent tantôt en simples stichères en l’honneur de quelque saint, tantôt en canons ou cantiques à neuf odes, tantôt en acolouthies ou offices complets. Quelques-uns des canons ont été publiés ; l’un en l’honneur du patriarche Euthyme († 1416), par É. Legrand, Revue des Études grecques, 1892, t. v, p. 422426 ; huit en l’honneur de la Vierge de l’Hodégétria, par Constantin Œconomos, dans les 'Yii.vu&ôSv àvéxSoira, Athènes, 1840, p. 89-132. Semblablement l’acolouthie de Syméon le Métaphraste l’a été par A. Papadopoulos-Kérameus dans ses 'AvsxSoxa 'EXÀYjv.xà. Constantinople, 1884, p. 100, 101. Mais ce n’est là qu’une très faible partie de ce que récèlent les mss.

Non content de composer lui-même des offices ou des prières, Marc nous a laissé sur quelques pièces de la liturgie des commentaires qui ne manquent pas d’intérêt. C’est d’abord, une Explicatio ecclesiastici officii conservée dans un grand nombre de manuscrits, comme le Cosinilzensis 192, ꝟ. 55, le Canonicianus 50, ꝟ. 2, l’Iberiticus 288, f<> 219 V-229, les Parisini 1218, ꝟ. 455 v°-