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1963
1964
MARC DE MKMPHIS — MARC L’ERMITE


t. xx, col. 155. On voit que Sulpice fait lui aussi la confusion entre gnosticisme et manichéisme ; mais il se rend bien compte que l’arrivée de Marc en Espagne est relativement récente. Il ne peut donc s’agir d’un contemporain d’Irénée.

Tillemont, Mémoires, t. viii, p. 491 et 791.

É. Amann.
    1. MARC DE BAUDUEN (Antoine Bec)##


4. MARC DE BAUDUEN (Antoine Bec), frère

mineur capucin de la province de Provence, d’une bonne famille originaire de la Belgique, naquit en 1606 au bourg dont il porte le nom, dans le diocèse de Riez. Il entra fort jeune au noviciat des capucins d’Avignon, le 17 avril 1623. Bientôt lecteur en théologie et prédicateur distingue, il ne tarda pas à être successivement appelé à toutes les charges de sa province religieuse qu’il gouverna à plusieurs reprises. Plein de jours et de mérites, le P. Marc mourut pieusement à Aix, le 7 septembre 1692. Supérieur, il s'était appliqué à faire régner la paix et la concorde : « on ne vit jamais de provincialat plus pacifique que le sien ; » il était, en effet, conciliateur par tempérament, et c’est le titre qu’il aime à prendre sur ses ouvrages, dans lesquels il se proposait de mettre d’accord les doctrines souvent opposées des trois grands docteurs angélique, séraphique et subtil. Il n’y arrive pas toujours d’une manière heureuse, observe Hurter à la suite des éditeurs des œuvres de saint Bonaventure ; toutefois, son essai témoigne de sa vaste culture philosophique et théologique. « Il paraît tous les jours de nouveaux ouvrages de théologie, mais on se plaint de n’y rien trouver de nouveau, ecce nova præbeo, » disait-il à son lecteur en lui présentant le Paradisus theologicus, unius et trium doclorum angelici, scraphici et subtilis, horumque conciliatoris, fonte irriguus, 2 in-fol., Lyon, 1661-1663 ; Editio secunda cui accessit Tractatus de Justifia et Jure, ibid., 1667. Pour l’ordre des questions et des articles, il y suit la Somme de saint Thomas. Il en publia ensuite un abrégé, Compendium paradisi theologici ad mentem D. Thomæ, D. Bonaventuræ, Scoti et horum doctorum conciliatoris, 4 in-18, Lyon, 1673. Le P. Marc fit pour la philosophie ce qu’il avait fait pour la théologie dans le Paradisus philosophicus unius et trium doctorum., in-4o, Marseille, 1664. Dans cet ouvrage, c’est fort souvent le texte d’Aristote qui lui sert de point de départ. — Les subtilités de l'École n’absorbaient point le P. Marc au point de lui faire négliger la théologie mystique, et, pendant dix ans, il était confesseur des capucines de Marseille. Pour leur édification, comme pour celle des fidèles, il édita successivement : La vie admirable de très haute, très puissante, très illustre et très vertueuse dame Charlote Marguerite de Gondy, marquise de Maignelais, in-16, Paris, 1666 ; La vie admirable de la très illustre et très vertueuse dame Marthe d’Oraison, baronne d’Allemagne, vicomtesse de Valernes, in-12, Lyon, 1671 ; Rouen, 1680 ; la famille du P. Marc avait été alliée avec celle des barons d’Oraison ; La vie admirable et les héroïques vertus de la R. Mère Agnès d’Aquillenquy, religieuse capucine du monastère de Marseille, in-12, Marseille 1673.

Achard, Dictionnaire historique des hommes illustres de Provence, Aix, 1785-1787 ; Bernard de Bologne, Bibliolheca scriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747 ; S. Bonaventuræ Opéra omnia, Quaracchi, 1882, t. i, p. Lxxii ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, ci 1. 33.

P. Edouard d’Alençon.

5, MARC DEBÉRULLE. frère mineur conventuel, que, contre toute vraisemblance, Jean de Saintvntoine dit normand, appartenait à la province des cordeliers de Lyon, ou de Saint-Bonaventure. Il est qualifié de docteur en théologie et il est certain qu’il professa pendant de longues années, avant d'être élu ministre provincial au chapitre de 1662. Attaché

aux enseignements du docteur subtil, le P. Bérulle les résuma dans un ouvrage qu’il voulut d’un usage facile par son petit format, Theologia universa ad mentem Scoti, distribula in quatuor libros juxta ordinem Ma g. Sentent., 12 in-12, Grenoble, 1668-1670. Cette édition était la seconde. Francliini, que suit Sbaraglia, veut que la première édition remonte à 1616, mais les plus anciennes approbations ne sont que de 1658. Il aurait encore publié un livre en français dont on donne ce titre en latin : Exercitium hominis christiani, Grenoble, vers 1660. Le P. Marc s'était aussi livré à de nombreux travaux d’exégèse, et on a de lui une Briejve et claire explication de toute la sainte Bible selon le sens littéral, 3 in-fol., Grenoble, 1679-1681. Hurler lui attribue encore une Bible géographique, Grenoble 1679. Il mourut au mois d’octobre 1682.

Francliini, Biblio.ofiae memorie lellerarie di scritlori /rancescani conventuali, Modène, 1693 ;.Jean de Saint-Antoine, Bibliotbcca universa /rancisenna, Madrid, 1723 ; Sbaraglia, Supphmentum ad scriplores ord. S. Francisci, Rome, 1921 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv col. 33. P. Edouard d’Alençon.

    1. MARC L’ERMITE##


6. MARC L’ERMITE, auteur ascétique qu semble avoir vécu au début du ve siècle. — I. Le personnage. — II. L'œuvre. — III. La doctrine.

I. Le personnage.

Dis le xvie siècle, on a imprimé sous le nom de Marc l’Ermite, ou l’Ascète un certain nombre d’opuscules ascétiques fournis par des mss. grecs. Voir le détail à la bibliographie. Dès 1575, cette série d’ouvrages figure, en une traduction latine de Jean Picot, dans la première édition de la Bibliolheca Patrum de Marguerin de la Bigne ; en 1624, ils paraissent en grec dans V Auctarium de cette même Bibliothèque, publié par Fronton du Duc ; finalement, ils seront imprimés au t. viii de la Bibliothèque de Gallandi, d’où ils passent dans P. G., t. lxv, col. 905-1140. Sous cette forme définitive, ils portent les numéros et les titres suivants : 1. De lege spiriluali ; 2. De hiis qui putant se ex operibus justificari ; 3. De psenitentia ; 4. De baplismo ; 5. Ad Nicolaum præcepta animæ salularia ; 6. De tempérant ia : 7. Disputatio cum quodam causidico ; 8. Consultatio intellectus cum sua ipsius anima ; 9. De jejunio ; 10 De Melchisedec.

Ce sont à peu près les titres que Photius attribuait aux 9 livres d’un certain Marc le Moine, Màpxoç 6 [xovayoç. qu’il mentionne dans l’ordre suivant, en faisant remarquer que cet ordre n’est pas le même dais tous les mss. qu’il a vus, Biblioth., cod. ce, P. G., t. an, col. 668, 669 : 1. De lege spiriluali ; 2. De hiis qui putant se ex operibus juslificari 3. De pœnitentia ; 4. De baplismo ; 5. Consultatio intellectus ; 6. Disputatio cum causidico ; 7. De jejunio ; 8. Ad Nicolaum ; 9. Contra Melchisedecitas. En dehors du De temperantia (xsçâXaia vrjTtTixâ) c’est la même énumération. Ainsi les éditeurs des xvie etxviie siècles disposaient de mss. apparentés à ceux qu’avait vus Photius.

D’autres mss. grecs plus récemment signalés par Papadopoulos-Kérameus, comme appartenant à la bibliothèque patriarcale de Jérusalem, des mss syriaques conservés à Rome, à Londres, à Berlin, fournissent également un corpus analogue, sinon toujours identique, des œuvres ascétiques de ce Marc. Par ailleurs, un ms. de Jérusalem contient, outre les traités habituellement attribués à Marc, une dissertation que nous désignerons, pour abréger, sous le titre de Contra nestorianos. On la retrouve dans un msj de Grotta-Ferrata (près de Rome), qui contient également les traités de Marc. Voir A. Rochi, Codices Cryplenses, Tusculum, 1883, p. 98, cod. 19 (B. « . XIX). Cette dissertation se montre apparentée aux autres opuscules ; et il ne semble pas qu’il y ait de raison de contester l’attribution fournie par les mss