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lesquels la vision et la noix célestes l’adressaient a tous ceux qui étaient présents. En tous cas, il sufllt do remarquer la parallélisme entre la parole céleste

du liai""'"'- ; - u - lt ceUo de ' transfiguration, i. 7. pour qu’on soit conduit, à entendre la première aussi bien que la seconde d’une simple constatation de la filiation divine de Jésus, et non pas d’une consécration céleste, par laquelle Jésus eût été constitué alors, et alors seulement, Messie et lils. ! > Dieu. 1 agranj '., p. 10, il.

d’autre part, le second évangile ne fait aucune allusion à la naissance i inee de Jésus, c’est

s.ms doute parce que la catéchèse apostolique qu’il fixe par éerit dans son évangile se limitait à la vie publique du Sauveur. (e silence ne prouve riencontre l’origine surnaturelle de Jésus. On pourrait même aler, tout au moins comme un indice que saint Marc torait pas le caractère miraculeux de la naissance de Jésus, le fait qu’il ne parle pas de Joseph, et qu’il fait désigner Jésus simplement comme le Ms de Mario, vi, 3. « o tn.it peut, il est vrai, s’expliquer aussi par le fait que Joseph était mort.au moment de la prédication « le Jésus.

2. Les traits humains..v fa physionomie de Jésus. — 1 es critiques libéraux ne manquent pas d’opposer aux actes et aux paroles, rapportés par saint Marc. qui élèvent Jésus au-dessus de l’iumanité un certain nombre de traits qui soulignent fortement au contraire le caractère humain de sa personne. Ces traits, moins elTaces dans le second évangile que dans les autres, trahiraient, ajoute-t-on, une étape plus ancienne de la tradition, où la croyance en la divinité de Jésus ne s’imposait pas encore avec autant de netteté.

Il est incontestable que les caractères humains de la physionomie de Jésus apparaissent plus accentués dans le second évangile. En particulier saint Marc se plaît à faire ressortir les sentiments très humains qu'éprouve le Sauveur : mécontentement.. 14, indignation, iii, 5, compassion, i. -11 : vi. 31 : in. 22. et même tristesse, abattement, xiw 34 ; Jésus agit a la manière d’un homme ordinaire, se retournant pour voir qui l’a touché, v, 32, interrogeant pour savoir v, 30 ; vin. ô : ix. 16-21, comme s’il n’avait pas de movens surnaturels de connaître. Mais tout cela ne fait .'.e difficultés au point de vue de la théologie catholique qui affirme que Jésus a possédé pleinement la nature humaine.

Il reste quelques textes plus difficiles sur lesquels insiste la critique libérale, et que M. Schmicdel en particulier regarde comme les colonnes fondamentales d’une vie scientifique de Jésus, parce qu’ils laissent entrevoir un état primitif de la tradition où le Sauveur n'était qu’un homme. Ce sont d’abord deux textes qui semblent supposer l’ignorance de l’origine surnaturelle de Jésus : la façon dont on parle de ses frères et de ses sœurs, vi, 3, et l’attitude de sa parenté qui le croit hors de lui. iii, 21. Ce sont ensuite deux cas où le pouvoir surnaturel de Jésus paraît limité, vi. 5 ; viii, 21. C’est enfin la façon dont Jésus repousse le titre de bon qu’il réserve a Dieu seul, x, IX ; l’ignorance dans laquelle il dit être du jour du jugement, xui. 32 : et la plainte qu’il adresse a Dieu de l’avoir abandonné, xv, 34. On ne peut discuter ici ces textes en détail. Il suffit du reste pour limiter la portée des conclusions qu’on prétend en tirer, de noter que l'évangéliste qui les relate croyait fermement, on n’en saurait douter, au' caractère divin de Jésus, et qu’il n’a sûrement pas épisodes et ces paroles fussent en opposition avec sa foi, et avec la thèse de la filiation divine qu’il se proposait de mettre en lumière en écrivant son évangile. On peut ajouter que les paroles de Jésus qui font difficulté, tout en étant parfaitement compatibles avec la divinité du Christ, révèlent d’autre part

dans l'.me de Jésus..1 ente de la conscience de sou

égalité avec le Père, un sentiment d’humble dépen dance, d’effacement même par rapport a son Père, qui est un trait Important de 1.1 psychologie du Sauveur. Cf. Lebreton, Les origines du dogme de la Trinité, l" dit., p. 2'

Sotértologie. 1. Le royaume de Dieu. c’est sous l’Image de la venue du royaume de Dieu que

se présente, dans le seconde unie dans les

deux autres synoptiques, l’idée du salut.

L a. dans saint Marc, comme

dans saint Matthieu et saint Luc, est une idée assez complexe. Dans un certain nombre de textes, il s’agit du règne > !. Dieu, qui vient, qui va s'établh sut 1.1 terre,

et dont l’avènement est lie d’une part a la enue

actuelle de Jésus et à sa prédication, d’autre part a son retour glorieux, lorsqu’il apparaîtra sur les nuéeS du ciel. On a signalé certains passa-os du second évangile comme insistant plus nettement que les autres synoptiques sur la soudaineté et la proximité de cet nient. Par exemple, dans les paroles de Jésus qui formulent le premier thème de sa prédication, au

texte de saint Matthieu : 1 Faites pénitence, car le royaume : des deux est pioche « , saint Marc, 1, L5, ajoute : Le temps est accompli >, ce qui semble accentuer le caractère soudain de l'événement. I.e discours

eschatologique, iii, qui est le seul discours de Jésus longuement développé que contienne le second évangile, et qui prend par là-même une importance, relative plus considérable, semble présenter aussi l’avènement du règne de Dieu comme catastrophique. Par contre, la parabole de la semence, IV, 26, et celle aussi du grain de sénevé, v. 30, donnent plutôt l’impression que le royaume de Dieu doit se développer lentement et progressivement. I.e texte qui paraît au premier abord le plus formel en faveur de la proximité du retour du Christ et de l’avènement glorieux du royaume est la parole rapportée ix, 1 : « Il en est parmi ceux qui sont ici qui ne goûteront pas la mort, avant d’avoir vu le règne de Dieu venant en puissance. » Ce qui accentue le caractère eschatologique de cette parole, c’est d’abord la rédaction particulière de saint Marc (saint Luc a supprimé les mots : venant en puissance, qui ne figurent pas non plus dans saint Matthieu), c’est surtout son contexte dans le second évangile : elle y suit immédiatement une autre parole, xiii, 38, où il est question du retour glorieux du Fils de l’homme, et paraît donc s’y rapporter aussi. Il importe de noter cependant que le logion de ix, 1, est introduit par la formule : « Ht il disait », qui indique que cette parole ne se rattache pas au discours qui la précède immédiatement et qu’elle ne doit pas en être considérée comme la conclusion et l’interprétation. Séparée du contexte, prise en elle-même, cette parole ne s’applique pas nécessairement au retour glorieux du Christ : la venue en puissance n’est pas la venue éclatante et glorieuse : ces mots doivent indiquer plunergie extraordinaire, la puissance divine qui se révèle dans l'établissement du royaume, c’est-à-dire dans la conquête du monde par l'Évangile, avec, peutêtre, une allusion spéciale a la ruine de Jérusalem qui, dans la pensée du Sauveur, devait constituer une phase particulièrement saisissante et importante dans l'établissement du règne spirituel de Dieu sur les nations. Cf. Lagrange, op. cit., p. 214, 215.

Dans une série d’autres textes, le royaume de Dieu est présenté comme une région où l’on doit entrer. Le salut est constitué précisément par l’entrée dans le royaume, comme l’indique la réplique des apôtres a la parole de Jésus sur la difficulté pour les riches d'être admis dans le royaume de Dieu, x, 26. La seule chose importante pour l’homme, c’est d’entrer dans ce royaume, ix, 17, ce qu’il faut entendre principalement