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MANUEL II I' VI. l'.ol.OC l I


3 MANUEL II PALÉOLOGUE, empereur, un « Us plus remarquables écrivains des derniers temps de l’empire bytan Un (1350 1425). l Vie. il uvres. 1. . Ne.1 Constantlnople en 1350, il étail le iii> de Tnan I" Paleologue et d’Hélène Cantacu it.iii Paleologue, dans le dessein de se ménager l’appui de l’Occident contre les rurcs toujours plus menaçants, n’hésita pas, par une lettre « lu 15 décembre 1355, a proposer au pape Innocent 1 de lui cou lier comme caution son Jeune lils Manuel qui recevrai ! ainsi une éducation entièrement catholique. Raynaldi, Annales, .m. 1355, s. 31,. ! ">. l 'honnête Spondanus observe .1 ce propos : Qum tanta putamus inagis a nécessitait et fuie yrncu, quam ex pietale et adimplendi antmojtra -. 1 on. 1678, 1. 1. p. 532. Le pape fut sans doute du même ais, car il ne lit qu’une réponse évasive. Quoi qu’il en soit, le projet n’eut aucune suite, et Manuel reçut a Byiance une éducation des plus soignées. La situation devenant de plus en plus critique, Jean Paleologue s'était rendu à Rome auprès d’Urbain Y et > avait fait le ls octobre loi 1 profession de foi catholique. Raynaldi, an. 1369, 11. 11. Mais au retour, il avait été retenu à Venise, faute d’argent pour désintéresser ses créanciers des sommes considérables qu’ils lui avaient avancées : Manuel vint délivrer le malheureux souverain. En reconnaissance dee bienfait, Jean, écartant du trône son lils aine Androiiic. associa Manuel à l’empire le ptembre 1373. ta' fui l’origine d’une rivalité dont - Vénitiens, les Génois et les Turcs furent les seuls bénéficiaires. En 1377, Andronlc, aidé des Génois, sort de la prison où il était enfermé, s’empare de la capitale et fait incarcérer l’empereur Jean et ses deux lils .Manuel et Théodore. Au bout « le trois ans. les augustes prisonniers, délivrés, vont à Brousse demander des secours au sultan Bajazet. I.e 17 septembre 1381, Manuel rentre avec son père à Constantlnople, et maintenant au tour d’Andronie de prendre le chemin de Brousse. Grftce a l’appui de Bajazet. Andronic reçoit en miise de compensation la ville de Silivri, et quand il meurt, le 28 juin 1385, son lils Jean lui succède dans la possession de cette ville, d’où il lui est facile de surveiller la capitale. Épuisé par ces luttes intestines. Jean " meurt le 1°) février 1391, et Manuel. qui se trouvait alors a la cour de Bajazet, s’en échappe pour venir a Constantlnople recueillir la succession de son père. PoUS l’assurer un héritier, il épouse aussitôt Irène. Bile de Constantin Dragasès, el se fait couronner avec elle par le patriarche Antoine, le II février 1393. Sommé par Bajazet de lui livrer la capitale, Manuel fait appel au roi de Hongrie, qui vient, en etlet. a son secours secondé par la chevalerie française. Mais la défaite de Nicopolis, survenue le. 28 Septembre réduit l’empire aux abois. Manuel multipliant tes démarches s’adresse a la fois au pape et au roi de Irance. In premier contingent, commandé par le marée ; al Boucicaut. réussit a débloquer la capitale, et .Manuel, sur les conseils de Boucicaut, se rend luimême en Europe pour en ramener des renforts. Parti mstantinople le lu décembre 1399, il visite, tour a tour cuise. Padoue, Vicence, Pa ie, el le :  ; juin 1 100 il arrive a Paris. Il entame aussitôt les négociations avec le roi ; mais Chartes V I av ant eu au bout de quelques mois de nouveaux accès de toile, Manuel passe

en Angleterre ; débarquant â Douvres, il fait son entrée solennelle a Londres en compagnie du roi fleuri, le 21 décembre 1400 ; m février 1401, il revient a Paris pour y faire un long séjour, qui se serait peut-être indéfiniment prolongé, si La bataille d’Ancyre, remportée par Tamcrlan sur Bajazet, le 21 juillet 1 loi', ne lui avait permis, en le débarrassant de son plus redoutable ennemi, de reprendre le chemin de sa capitale. Parti de Pans, le 21 novembre 1 102, il arrive le 2 I

janvier 1403 a Gênes, ou il est l’hole du maréchal

Boucicaut. et il rentre à Constantlnople par Venise,

Modon et Mislra. Pendant les dix années qui suivent.

avec une dextérité peu commune, U se tait l’arbitre et le médiateur entre les ctaq fila de Bajazet qui se

disputent la succession de leur père, assurant pal

d’habiles manœuvres quelques années de tranquillité a l’empire agonisant. En 1413, comme Mahomet l"

reste le seul maître par la victoire qu’il remporte SUT ses rivaux dans les plaines de Tchainorlou près de

Sofia, Manuel, s.ms perdre de temps, conclu ! avec le

nouveau sultan une étroite alliance, qui lui permet.

en mars i il.), de se rendre a Misira. la capitale du Péloponèse, où la mort de son rrère Théodore avait

amené depuis I 107 la plus c plète anarchie. Par ses

soins, l’isthme de Corlnthe est fortifié par la constitution d’un nouveau mur. el toute l’Achaïc reconnaît bientôt sa suzeraineté. Malheureusement, Mahomet [' meurt en 1421, et Manuel, mal conseillé par son lils

Jean, associé à l’empire depuis 1417, commet la tante de prendre parti pour Moustafa contre Mural il. le

jeune fils de Mahomet. Mural s’empare de IMoustafa et le fait pendre à Andrinople en 1 122. puis, dès le mois de juin de la même année, pour se Venger de Tempe reur, il lance 80 000 hommes contre. Constant inople. I. 'assaut est repoussé, mais, le 8 octobre suivant. Ma miel, frappé d’hémiplégie, abdique eu laveur de son lils Jean et revèl le froc sous le nom de Mat thieu. Finalement, après deux ans et demi de pénibles souffrances, il meurt le 21 juillet 1 125 el est enseveli au monastère « lu Pantocrator. Bessarion prononça sur son tombeau

une oraison funèbre, que Nicolas Perotti traduisit en latin ; elle se trouve dans Bzovius, Annal, ecclesiast., t. xviii, p. 72, sq. ; P. a., t. ci.xi, col. 615-620.

Durant l’automne de 1 122. le défunt avait entamé, pour la centième fois peut-être, des pourparlers avec les ambassadeurs du pape en vue de l’union, tout en donnant à son lils Jean, déjà empereur, le conseil suivant : < Nous servir utilement du projet de réunion pour nous concilier les Latins, lorsqu’on a besoin île leur appui, mais n’en venir jamais à essayer celle même réunion, que les divisions des esprits et la dépra vation des âmes rendent aujourd’hui impossible. Phrantzès, Citron., t.n.c. 13, P. G., t. clvi, col. 784. L’aveu est bon à enregistrer. A défaut de sincérité. Manuel avait d’autres qualités qui firent de. lui un des souverains les plus sympathiques et les plus accomplis de Byzance : extérieur agréable, profonde érudition ecclésiastique, connaissance étendue de L’ancienne

littérature grecque ; avec cela bel esprit, sachant revè tir de formes agréables une impeccable urbanité, un Ion île familiarité gracieux, voire badin, même dans sa détresse financière, facilité d'élocution, vivacité du débit, chaleur et mouvement de L'éloquence, réalisant à la perfection l’ambition du Grec de tous les temps. slo'évai Xéysiv, savoir parler, ou comme il s’exprime lui-même en tête de son premier discours moral : Toû y.y.~L< : > : è7clo"raa80ct Xéyeiv oùSèv àv yivoiz’j Xuai Tî/îTTcp'-v -/ ; ///, t'.v é6éXoucriv àyocBoïç eïvai. /'. <.. t. i.ivi. col. 385 A. Il était au demeurant doué d’une aptitude peu commune au travail : aussi a I il trouvé le loisir, au milieu des soucis du pouvoir, de

composer beaucoup d’ouvrages, dont plusieurs sont absolument remarquables et dignes des plus beaux

temps de l’hellénisme.

IL Œuvres. 1° Lettres et rhétorique. ranger par catégories les ouvrages de Manuel, il faut citer : î

lettres, d’une forme littéraire achevée. Il a pris soin

de les réunir lui-même dans un manuscrit autographe, l’actuel Parisinus 3041. Au total 62 lettres, conseï

vées dans un ordre uniforme dans hl’arisinns 1041 et dans le, Harhermus 119 [11. Un, qui est sans doute celui qu’avait vu Mont faucon et que Emile Legrand